Passe d’armes feutrée entre Kylian Mbappé et Noël Le Graët : la star de l’équipe de France a reproché dimanche à son président de Fédération de ne pas avoir pris en compte le racisme dont il dit avoir souffert après son penalty manqué à l’Euro.
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Dans un entretien au Journal du dimanche, le patron de la Fédération française de football a évoqué les attaques contre le buteur, dont le tir au but arrêté a précipité l’élimination des Bleus à l’Euro dès les 8e de finale face à la Suisse (3-3, 5 t.a.b. à 4).
Mbappé “trouvait que la Fédération ne l’avait pas défendu après son penalty raté et les critiques sur les réseaux”, a expliqué Le Graët au JDD. “Il ne voulait plus jouer en équipe de France – ce qu’il ne pensait évidemment pas”, a poursuivi le dirigeant.
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“Oui enfin je lui ai surtout expliqué que c’était par rapport au racisme, et NON au penalty”, a répondu le joueur sur son compte Twitter. “Mais lui considérait qu’il n’y avait pas eu de racisme…”
Interrogé sur ce tweet par RMC dimanche après-midi, le président a assuré : “Je suis d’accord avec lui. J’ai bien tout compris et il n’y a aucun problème avec Kylian. J’ai toujours eu un attachement profond à sa personnalité.”
Noël Le Graët était revenu fin 2021 sur cet épisode auprès de l’AFP. “Je l’aime bien et je crois qu’il me le rend bien”, avait-il dit.
“Il est venu à la Fédération. Il avait pris un petit coup. L’élimination l’avait touché, surtout les quelques articles et les quelques commentaires. Mon rôle était de lui montrer de l’affection, lui dire que la Fédération comptait sur lui pour rebondir. Ce n’est pas une défaite qui peut changer une carrière.”
Insultes racistes sur les réseaux
Quant aux injures racistes, “peut-être que ça l’a touché”, expliquait le président, “mais ça s’est réglé très, très vite. La preuve : il est compétitif à un très, très haut niveau. Dans le championnat, il se promène”. En septembre 2021, Noël Le Graët avait fait l’objet de critiques pour avoir déclaré que le racisme dans le football “n’existe pas ou peu”.
Quelques mois auparavant, en juillet, le parquet de Paris avait quant à lui annoncé enquêter sur des messages racistes envers certains joueurs de l’équipe de France après l’Euro.
Le président de la collectivité unique de Martinique Serge Letchimy avait notamment écrit le 30 juin au ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti pour condamner “des propos injurieux” envers Mbappé. Parmi eux, un message raciste très relayé et qui insultait l’attaquant du PSG de “sale nègre” qui “mérite de se prendre une centaine de coups de fouets”.
Samedi, la Fédération internationale de football (Fifa) a publié un rapport pointant l’augmentation du nombre d’insultes dont sont victimes les footballeurs sur les réseaux sociaux. Selon cette étude, 38 % d’entre elles étaient de nature raciste.
“Situation apaisée”
À cinq mois du Mondial au Qatar, la Fifa a annoncé un “plan de protection des équipes, des joueurs, des arbitres et des supporters” face à ce genre de messages pendant des compétitions internationales. Il comporte notamment un “service de modération” qui permettra de détecter les messages et de les rendre invisibles “pour le destinataire et ses abonnés”.
Cet échange aigre-doux entre le président de la FFF et l’une des principales stars des Bleus, sinon la principale, survient après une période de mésentente entre les deux hommes sur les droits à l’image des joueurs en équipe de France.
Le joueur et ses conseillers voudraient revoir la convention qui régit ces droits, pour la “moderniser”. Samedi, à l’issue de l’Assemblée générale de la FFF, Noël Le Graët a assuré qu’il n’y aurait “pas de changement. Jusqu’à la Coupe du monde tout au moins”.
Et avec Mbappé, “la situation s’est apaisée”, a-t-il assuré, précisant que ces droits continueraient d’être répartis à égalité entre les joueurs sélectionnés. “J’ai vu Mbappé tout seul. Puis Mbappé à Clairefontaine, au sein d’un groupe avec lequel j’ai discuté. Puis après j’ai vu tous les joueurs.”
“Il n’y a aucun problème, aucune dissidence. Au contraire, cela a été fait très amicalement. Avec lui [Mbappé] d’abord, puis les ‘grognards’ [le capitaine Hugo Lloris, le défenseur Raphaël Varane, le milieu N’Golo Kanté et l’attaquant Antoine Griezmann, ndlr]”, a précisé le président. Sans être contredit sur Twitter.
Konbini sports avec AFP