Un policier, ex-chef de la BAC de Douai, a été condamné mardi 8 février à deux ans de prison, dont un ferme, et à une interdiction définitive d’exercer, pour avoir volontairement renversé un mineur avant de rouler sur ses jambes lors d’une intervention en septembre 2021. La peine d’un an ferme sera aménagée, avec une détention à domicile sous surveillance électronique.
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Avec cette peine allant au-delà des réquisitions du parquet, qui n’avait réclamé que deux ans d’interdiction d’exercer, le tribunal correctionnel de Douai a souhaité sanctionner “un comportement d’une particulière gravité”, “totalement incompatible avec sa fonction de policier”, a expliqué la présidente, Karolina Siejka, lors du délibéré.
Elle a souligné “l’absence totale de remise en question” de ce fonctionnaire de 47 ans, qui avait établi un procès-verbal “erroné” et “cherché à dissimuler” les faits. À l’audience, le 18 janvier, juges et avocats avaient peiné à établir clairement les circonstances exactes des faits, le 12 septembre dernier à Dorignies, quartier de Douai connu pour son trafic de drogue.
Versions divergentes
La victime, un jeune de 17 ans “guetteur” pour des trafiquants, assure s’être enfuie en voyant arriver une Ford break, connue pour être un véhicule de la BAC.
À l’issue d’une poursuite, après un choc avec la voiture conduite par le policier, l’adolescent a subi des lésions sur les jambes et une fracture au pied, qui lui ont valu six semaines d’ITT. “Ils m’ont roulé dessus”, a-t-il résumé à l’audience.
Dans leurs procès-verbaux, les policiers avaient assuré que le jeune homme avait “sauté sur le capot”, une version réitérée par le prévenu à l’audience.
En mettant son véhicule en travers de la route du jeune homme, le policier “a voulu bloquer sa progression”, avait expliqué devant le tribunal l’avocat de la défense Emmanuel Riglaire, évoquant une “technique d’intervention des plus classiques”.
Mais la version de la victime est “confirmée par de nombreux témoignages” ainsi que des éléments du dossier comme le certificat médical, contrairement aux versions “fluctuantes des policiers”, a expliqué la présidente mardi.
Le policier “a fait le choix d’effectuer une manœuvre dangereuse”, conduisant son véhicule “à vive allure”, les éléments étant “compatibles avec un coup de volant donné par le conducteur pour percuter la victime”, a-t-elle dit.
Konbini news avec AFP