Après des mois de signalements et de critiques, le géant américain a enfin apporté des améliorations à son algorithme pour faire en sorte que la recherche du mot “lesbienne” ne renvoie plus en premier lieu à des contenus pornographiques. Désormais, le moteur de recherche proposera en première page des résultats des définitions, des articles ou encore des associations.
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Des médias comme Numerama et des associations comme le collectif #SEOlesbienne, qui militait pour “améliorer le référencement du mot #lesbienne”, ont salué “une grande victoire”. Les résultats pornographiques, en plus de participer au renforcement des clichés sur une communauté socialement minorée, rendaient par exemple difficile l’accès aux informations et à l’actualité sur les droits des lesbiennes.
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Jill Royer, développeuse web et membre du collectif, se réjouit de cette évolution : “Quand on est une jeune fille ou même une femme et qu’on se questionne, Google peut parfois être le seul endroit où l’on peut se renseigner.”
Jeunes femmes noires ou asiatiques
Comme l’a relevé la développeuse ce vendredi 19 juillet, Google semble également avoir fait le tri pour d’autres recherches comme “jeune femme noire” ou “jeune femme asiatique” qui auparavant renvoyaient à des contenus pornographiques, aujourd’hui introuvables avant la troisième page de résultats. Des articles de presse et des liens vers des banques d’images occupent désormais les premières pages.
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Le débat sur ces biais sexistes et raciaux avait été lancé par la députée Danièle Obono à la fin du mois de juin, pour dénoncer l’hypersexualisation des femmes non-blanches et le renforcement des clichés à leur égard. Des clichés qui semblent prendre racine dans un lointain inconscient collectif comme le montrait la récente polémique sur l’arrivée en tête des recherches du mot “beurette” sur un site pornographique.
Encore des couacs
Toutefois, comme l’a montré le magazine Têtu, tout n’est pas encore parfait. Les recherches “lesbienne”, “jeune femme noire” ou “jeune femme asiatique” renvoient encore presque exclusivement à du contenu pornographique sous l’onglet Vidéos ; des contenus élégamment illustrés par des vignettes on ne peut plus explicites.
Des internautes ont également relevé que l’algorithme ne parvenait pas à des résultats purgés de pornographie en cas de faute de frappe ou encore d’association de mots tels que “lesbienne” et “noire”, tant dans l’onglet Tout, que Vidéos ou Images.
Et si l’on en croit l’adage populaire qui dit qu’une image vaut mille mots, il reste encore du travail à Google pour dissocier les groupes désignés des clichés véhiculés par l’industrie de la pornographie.