“Il y a des mois compliqués pour le cœur”, chantait Florent Pagny dans sa chanson “Quand on est seul en décembre”. Mais depuis un an, des centaines de bénévoles aux quatre coins de la France ont décidé d’adoucir ce mois compliqué marqué par les fêtes de fin d’année.
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Baptisée les Boîtes de Noël, une initiative solidaire est née sur les réseaux sociaux l’an passé et revient pour une deuxième édition. Le concept est simple : un truc chaud, un truc bon, un loisir, un produit de beauté ou d’hygiène et un mot doux, le tout dans une boîte à chaussures qui sera distribuée lors de maraudes aux alentours de Noël.
“On n’a rien inventé, ce projet a vu le jour l’année dernière, ça avait pris beaucoup d’ampleur parce que les gens étaient en confinement et avaient le temps”, explique Clémence Avril, qui cogère la page Facebook qui regroupe Paris et les Hauts-de-Seine et met en relation donateurs, points de collecte et associations.
La jeune femme a rejoint le projet lorsqu’elle était au chômage partiel à cause de la crise sanitaire et disposait donc, elle aussi, de temps libre qu’elle souhaitait utiliser à bon escient. “Ça a bien pris grâce à un réseau qui a vite relayé le concept sur les réseaux sociaux”, se rappelle Clémence, qui conserve le flambeau cette année.
Elle nous précise les consignes : “Il suffit de prendre une boîte à chaussures, ou un carton dont la taille se rapproche le plus d’une boîte à chaussures, et de placer à l’intérieur des petits cadeaux pour une personne dans le besoin.”
© I. Morcrette/Konbini news
1 truc chaud, 1 truc bon, 1 produit d’hygiène, 1 loisir et 1 mot doux
Dedans, il convient donc de placer “un truc chaud” (chaussettes, bonnet, gants, écharpe, mitaines ou même un pull si sa taille permet de le glisser à l’intérieur), “un truc bon” (du chocolat, des bonbons, une boîte de conserve ou encore des gâteaux), ainsi qu’un produit d’hygiène : “Ça peut être une brosse à dents, des serviettes hygiéniques, une brosse à cheveux, des élastiques, du gel douche, des rasoirs ou encore des préservatifs”, liste Clémence Avril. Concernant le loisir, cela peut être un livre, des mots croisés, un ticket-restaurant ou encore un puzzle. Et pour le “mot doux”, la bénévole conseille “un message d’espoir”.
Elle prévient toutefois que certains produits sont à proscrire. Ainsi, pas d’alcool, pas de médicaments et pas de porc. “Certaines personnes dans le besoin qui sont musulmanes ou juives ne vont pas forcément en manger et on ne peut pas adapter la boîte à la personne, c‘est compliqué”, explique-t-elle. Malheureusement, elle doit aussi rappeler : pas de choses périmées ou abîmées. “Cela paraît logique, mais il y a des gens qui n’ont pas la même logique”, se désole-t-elle.
“Certaines personnes avaient les larmes aux yeux”
Une fois la boîte confectionnée, on peut alors l’emballer ou la décorer : “Mettre du papier cadeau autour, coller des stickers, des gommettes ou bien y faire des dessins.” Mais attention à ne pas la fermer ! “On peut mettre une ficelle, mais il faut éviter le ruban adhésif parce que le point de collecte doit pouvoir vérifier l’intérieur des boîtes.”
Enfin, sur le couvercle, il est possible de préciser si la boîte est mixte, plutôt destinée à un homme, à une femme ou à un enfant, selon le vêtement offert par exemple. Une fois son cadeau confectionné, des cartes interactives sont disponibles sur les pages Facebook (et parfois Instagram) de chaque département. Il suffit généralement d’inscrire “boîtes de Noël” avec son numéro de département ou le nom de sa commune pour trouver la page idoine.
Ensuite, ce sont les points de collecte qui feront le lien avec les associations qui les distribueront lors de maraudes ou d’événements de Noël qu’elles organisent. Présente lors de certaines distributions aux personnes dans le besoin, Clémence Avril se souvient “des personnes qui les recevaient qui étaient très heureuses”. “Certaines avaient les larmes aux yeux, c’était merveilleux”, se souvient-elle.
“Je m’attendais à récolter quelques boîtes et j’en ai finalement recueilli plus d’une centaine”
L’année dernière, Joséphine M. a apporté sa pierre à l’édifice quand la boutique du 18e arrondissement de la capitale, dans laquelle elle était vendeuse, est devenue un point de collecte. Ce sont justement des points de collecte, véhiculés, dans l’idéal, pour pouvoir acheminer les boîtes jusqu’aux locaux associatifs une fois la collecte terminée, qui sont actuellement recherchés.
“L’expérience a dépassé mes attentes”, nous raconte la jeune femme. “J’avais entendu qu’ils cherchaient des relais dans mon arrondissement et, au moment des fêtes, dans les boutiques, on enregistre plus de passage que d’habitude, alors ça m’a semblé être une belle opportunité pour faire une bonne action et rendre la boutique utile”, confie-t-elle.
“Je m’attendais à récolter quelques boîtes et j’en ai finalement recueilli plus d’une centaine en l’espace de trois semaines”, se souvient l’ancienne vendeuse de 26 ans, qui poursuit : “Les gens ont été très touchés par cette initiative.”
Lors de l’édition précédente, le succès des boîtes de Noël avait effectivement été fulgurant. Selon Clémence Avril, en 2020, en cumulant toutes les initiatives d’Île-de-France, “et on en a sûrement loupé quelques-unes”, “nous avions recueilli plus de 30 000 boîtes”. Et à l’échelle de l’Hexagone, le chiffre avoisinerait les 250 000.
Et si l’édition 2021 battait la précédente ? N’attendez plus ! Comme dirait Clémence Avril : “Faites des boîtes !” Vous avez jusqu’au 19 décembre.