Éric Zemmour condamné pour son clip de campagne

Éric Zemmour condamné pour son clip de campagne

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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

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Par Astrid Van Laer

Publié le

Il devra verser 70 000 euros aux plaignants.

Vendredi, Éric Zemmour a été condamné pour “contrefaçon de droits d’auteur” après l’utilisation non autorisée d’images de films dans son clip d’annonce de candidature, selon le jugement dont l’AFP a obtenu copie.

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Le candidat d’extrême droite à la présidentielle, son parti Reconquête! et l’un de ses proches, François Miramont, sont condamnés à verser solidairement un total de 70 000 euros aux plaignants.

Parmi eux, les sociétés Gaumont et EuropaCorp, les réalisateurs Luc Besson et François Ozon, la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) ou les ayants droit du réalisateur Henri Verneuil et de l’écrivain et scénariste Jacques Prévert.

Ils avaient assigné mi-janvier Éric Zemmour et son mouvement pour “contrefaçon” et “atteinte aux droits moraux et patrimoniaux”.

En cause, l’utilisation non autorisée d’extraits des films Jeanne d’Arc de Luc Besson (1999), Un singe en hiver d’Henri Verneuil (1962), Dans la maison de François Ozon (2012), Le Quai des brumes de Marcel Carné (1938) et du documentaire Louis Pasteur, portrait d’un visionnaire (2011) dans le clip d’annonce de la candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle.

Ce clip d’une dizaine de minutes, diffusé en direct sur différents canaux le 30 novembre, a été vu plus de trois millions de fois sur YouTube.

“Nous aurions refusé à tout le monde”

En plus des sommes à verser en réparation du préjudice de “contrefaçon de droits d’auteur” et d'”atteinte au droit moral”, le tribunal judiciaire de Paris a ordonné que le clip ne soit plus diffusé avec les extraits en cause. Cette décision doit être appliquée sous 7 jours, sous peine d’une astreinte de 1 500 euros par jour de retard ensuite.

Le 27 janvier lors de l’audience, où le candidat d’extrême droite n’était pas présent, son avocat Me Olivier Pardo avait fustigé une tentative de “censure” et défendu l’usage d’extraits vidéo “dans le cadre d’une courte citation”, réclamant l’irrecevabilité de la procédure.

“Gaumont et EuropaCorp ne font pas de politique, ils font du cinéma populaire, et nous n’avons jamais accordé l’autorisation d’utiliser des extraits à aucun parti”, avait répliqué l’avocat des sociétés de production, Me Thierry Marembert.

“Nous aurions refusé à tout le monde […] mais être associé à quelqu’un qui a des idées extrêmes, c’est un préjudice supplémentaire”, avait-il ajouté.

Gaumont demandait 25 000 euros de dommages et intérêts pour les droits du film Un singe en hiver, 25 000 euros supplémentaires avec EuropaCorp pour Jeanne d’Arc, et les auteurs et ayants droit 5 000 euros chacun au titre du droit moral.

Par ailleurs, plusieurs médias, dont l’Agence France-Presse, avaient vivement protesté contre l’utilisation non autorisée de leurs images parmi les 144 extraits employés dans le clip, sans aller jusqu’aux poursuites judiciaires.

Konbini news avec AFP