Cela consiste à enduire des branches d’arbre de colle, puis à attendre que des oiseaux se posent dessus. Ils se retrouvent alors piégés. Fraîchement nommée au poste de ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili a pour intention de faire interdire cette pratique baptisée “chasse à la glu”, rapporte le président de la Fédération des chasseurs, Willy Schraen, interrogé par Franceinfo mercredi 29 juillet.
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Le chef de cette organisation qui compte un peu plus d’un million de chasseurs pratiquants, s’est dit en “complet désaccord” avec cette décision. Et d’assurer que les chasseurs avaient pour intention d’engager des procédures juridiques pour défendre cette technique de piégeage.
Il faudra agir vite, car Barbara Pompili veut que l’interdiction entre en vigueur dès la saison prochaine – en octobre – en fixant à 0 les quotas de chasse à la glu. Vent debout contre cette technique de chasse, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) s’en est félicitée sur Twitter :
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Une pratique qui défie la réglementation européenne
Pour rappel, l’association avait déposé un recours devant le Conseil d’État, qui avait finalement entériné à nouveau cette pratique en décembre 2018. En France, la chasse à la glu est autorisée dans 5 départements : le Var, le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône.
Pour autant, le directeur général de la LPO, Yves Verilhac, ne crie pas victoire. “Il faut espérer que le lobby des chasseurs ne gagne pas”, a-t-il commenté sur Franceinfo. Les chasseurs défendent cette pratique ancestrale en arguant qu’elle n’a pas pour but de tuer les oiseaux. Il s’agit de faire des volatiles capturés des “appelants”, des appâts vivants, pour les plus grosses espèces lors de la chasse à tir.
De son côté, la LPO combat cette technique au motif qu’elle est non sélective. Elle a donc pour conséquence de nuire à des oiseaux qui ne sont pas visés par ces pièges.
Pratiquée dans le sud de la France et en Espagne, ce type de chasse est pourtant interdit par la réglementation européenne. “Les États membres interdisent le recours à tous moyens, installations ou méthodes de capture ou de mise à mort massive ou non sélective ou pouvant entraîner localement la disparition d’une espèce”, dispose une directive relative à la conservation des oiseaux sauvages, datée du 30 novembre 2009.
La Commission européenne avait d’ailleurs mis la France en demeure à ce sujet en juillet 2019.