Sexe et religion : voici les 6 clips les plus controversés de l’histoire

Sexe et religion : voici les 6 clips les plus controversés de l’histoire

Alors que Lil Nas X a fait polémique avec "Montero" et son twerk sur Satan, revenons sur 6 clips sulfureux et blasphématoires.

Depuis une semaine, le rappeur Lil Nas X fait polémique avec le clip de “Montero”, qui mélange relation homosexuelle explicite et vision des enfers. Une scène surtout a fait bondir les plus conservateurs, celle où Lil Nas X assure une danse lascive version stripper sur… Satan en personne.
Dans un pays comme les États-Unis, où la représentation de la religion est encore taboue, le mélange avec le sexe cru et l’homosexualité créé un cocktail explosif qui lève les masques de tout le monde – même en temps de pandémie mondiale. Lil Nas X n’est clairement pas le premier artiste à se servir du clip pour faire passer un message avec une vision clivante et provocatrice.
Voici 6 clips qui ont choqué à leur sortie, pour leurs fortes évocations à la sexualité débridée ou pour leur provocation envers la religion et les croyances. Parfois même les deux à la fois. De nombreux clips récents auraient pu rentrer dans cette catégorie, notamment tous ceux de Cardi B, mais le choc était encore plus puissant avec les clips qui ont ouvert la voie. Soyons donc choqués ensemble, avec cette sélection de vidéos qui ont marqué leur temps.

Queen – “Body Language” (1982)


Au début des années 1980, Queen est un groupe légendaire. Mais c’est le début des années Sida, les clichés envers la communauté gay se cristallisent, tout comme la sexualisation de la musique. Queen en profite pour sortir son album le plus suggestif, Hot Space, où l’on retrouve un son plus dance et funk, avec notamment l’énorme duo avec David Bowie, “Under Pressure”.
Mais c’est surtout un clip qui va créer la polémique, celui de “Body Language”. Jugé explicite et avec trop de nudité (alors que tous les membres du groupe sont habillés), ce clip sera le premier à être banni de la chaîne spécialisée MTV et interdit d’antenne de nombreuses années. Pourtant, quand on le revoit maintenant, près de 40 ans après, il paraît bien sage, même si les danses lascives miment aisément des actes sexuels, souvent gays. Comme Frankie Goes To Hollywood ou Soft Cell à la même époque, Queen ébranlait ainsi un tabou, celui de l’homophobie rampante et des clichés bigots autour de la représentation de la sexualité. Un des premiers clips controversés.

Madonna – “Like a Prayer” (1989)


Dès son début de carrière, Madonna est dans la provocation. Tous ses clips regorgent d’une envie de révolte, de choc des générations, afin de briser les conventions. Mais celui qui fera le plus parler, c’est sûrement “Like A Prayer”, en 1989. En effet, Madonna tord ici les tabous les plus ultimes de la société américaine : la religion, le sexe et le racisme.
Le clip met ainsi en scène un Jésus noir, avec lequel Madonna s’adonne à quelques ébats sur le banc d’une église. Tous les interdits sont franchis : la représentation de Jésus, la controverse de son origine et les suggestions sexuelles qui en découle ensuite. Madonna se fera reine de la provocation, mais ce clip de “Like A Prayer” restera celui qui accumule tous les tabous. Le super combo qui lui vaudra une interdiction de séjour par le Pape ! Plus tard, Lady Gaga reprend les excès sulfureux de Madonna pour elle aussi jouer avec la religion et le sexe, notamment dans “Alejandro”.

Nirvana – “Heart-Shaped Box” (1994)


En 1994, Nirvana est le groupe le plus écouté au monde. Après le succès incroyable de Nevermind, le trio se penche sur un deuxième album, qui sera finalement le dernier. Et lorsque le premier extrait sort, une controverse naît directement face à sa représentation tordue de la religion mélangée à des visions du Ku Klux Klan, sous la houlette du photographe Anton Corbijn.
Jésus y est un vieillard fatigué, un bonnet de Noël sur la tête, qui se crucifie lui-même. Et peu de temps après, on aperçoit une jeune enfant habillée en costume du Ku Klux Klan devant un arbre avec des fœtus à ses branches. Avec toutes ces images fortes, Nirvana a effectué un retour fracassant pour annoncer In Utero, non sans choquer une grande partie des conservateurs à travers le monde.

Nine Inch Nails – “Closer” (1994)

Nine Inch Nails: Closer (Uncensored) (1994) from Nine Inch Nails on Vimeo.



The Prodigy – “Smack My Bitch Up” (1997)



Nas & Puff Daddy – “Hate Me Now” (1999)


Dans ce clip de Nas, c’est encore la représentation de Jésus sur la croix qui va faire polémique – et son association au bling-bling clinquant de l’époque. Réalisée par Hype Williams, la vidéo de “Hate Me Now” voit Nas crucifié avec une couronne d’épines, une métaphore pour sa situation de rappeur sous les feux des projecteurs et des critiques. Nas et son équipe ont dû ajouter des explications au début du clip pour éviter toute incompréhension.
La vidéo a également connu une controverse interne. Lors du tournage, il n’y avait pas que Nas sur la croix mais aussi Puff Daddy, qui l’accompagne sur ce morceau, notamment sur le refrain. En 1999, Puff Daddy était l’une des personnalités les plus détestées du rap, surtout pour le côté pop édulcoré qu’il ramenait au rap de rue. Et aussi pour son implication dans la guerre entre les côtes Ouest et Est qui mènera aux meurtres de 2Pac et Notorious B.I.G. Cela faisait donc vraiment sens de le voir dans un morceau intitulé “Hate Me Now”.
Mais voilà, Puff est catholique. Et quelque temps après le tournage, il change d’avis et demande que sa scène de crucifixion soit entièrement enlevée avant diffusion. Malheur, le 15 avril 1999, c’est la mauvaise version qui est diffusée sur MTV, Puff se retrouve crucifié sur tous les écrans. Excédés, le producteur et ses hommes de main débarquent chez Steve Stoute, le manager de Nas, avec la forte intention de tout casser. Finalement, il n’y aura qu’une bouteille de champagne explosée sur la tête de Steve Stoute. Et on ne verra plus jamais Puff Daddy sur la croix. Mais en juin 1999, Steve Stoute demandera 500 000 dollars de dommages et intérêts à Puff Daddy. “Hate Me Now” est un des clips les plus controversés du rap mais il a aussi coûté bien cher.