“Ouh hi ouh ha ha” : on a rencontré Drismer et PCN, les deux nouveaux cracks de la musique

“Ouh hi ouh ha ha” : on a rencontré Drismer et PCN, les deux nouveaux cracks de la musique

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(© Konbini)

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Par Enzo Galipon

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La chanson nous est tellement restée en tête qu’on a été obligés d’aller leur poser quelques questions.

Ils ont retourné Twitter avec un clip dans un igloo. Drismer et PCN sont les deux auteurs de “Bintou”, un freestyle qui reprend un sample de Witch Doctor et qui cumule déjà 3,2 millions de vues sur Twitter. Après avoir eu la musique en tête pendant tout le week-end, j’étais obligé de leur donner rendez-vous pour en savoir plus sur ces deux cracks.

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Konbini | Vous vous êtes rencontrés comment ?

PCN | C’est un peu mystérieux…

Drismer | Par le biais de la musique. On n’a pas grandi ensemble, on n’est pas du même quartier. Il y a quelques années, je cherchais des rappeurs pour faire un projet commun. J’avais posté une annonce sur Facebook en disant de venir nombreux. Un pote de PCN l’a vu, ils sont venus ensemble et, direct, il y a eu une alchimie.

Comment vous est venue l’inspi pour le son ?

PCN | Nous, on est des mecs fous, en fait. L’inspiration vient comme ça, la musique vient toute seule, c’est dans nos veines. Surtout pour moi qui suis congolais. Je regardais des vieux cartoons avec ma petite sœur et j’ai eu la mélodie en tête. Par hasard, quelques jours plus tard, mon beatmaker m’a envoyé une instru avec le même sample de Witch Doctors. J’ai montré ça à Drismer et il a accroché.

Drismer | C’est PCN qui a eu l’idée. Il m’a envoyé le gimmick du refrain, je me suis dit c’est un génie, il est trop fort. On est allés au studio pour poser quatre sons, dont celui-ci. On a envoyé les quatre à nos amis et c’était celui qu’ils ont le moins aimé. Quelques jours après, on est allés au ski pour travailler en tant que saisonniers. Moi, j’étais serveur et lui était plongeur, c’est pour ça qu’il a plongé dans le clip. On était censés clipper les quatre titres à la montagne et on s’est dit autant commencer par celui que nos amis ont le moins aimé pour faire un effet crescendo en finissant avec leur préféré. Finalement, c’est celui-ci qui a directement cartonné.

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Vous aviez quelles attentes pour ce son ?

PCN | On y croyait, mais honnêtement, quand on l’a publié, on ne s’attendait pas à ce buzz. On s’est dit que c’est un petit clip et qu’au mieux on fera un bon 50 000 vues. On ne s’attendait pas à ce raz-de-marée.

Drismer | C’était une dinguerie. Je poste le son à 11 h 50 et je commençais le taf à midi. Quand t’es serveur, tu ne peux pas garder ton téléphone, il faut le laisser au vestiaire. Vers 15 heures, je le récupère et je vois 400 000 vues. J’ai couru voir PCN à la plonge pour lui dire.

PCN | Moi, je ne le croyais pas, j’ai failli casser une assiette carrément.

Drismer | Il m’a dit : “C’est faux, j’te crois pas.” J’aime bien lui faire des petites blagues, la dernière fois je lui ai dit qu’il y a Maître Gims qui nous a appelés. Il y a cru. Après, j’ai repris mon service, que je finissais à 23 h 30, et là, c’est lui qui vient me voir pour me dire qu’on a fait un million de vues. On a reçu une force incroyable sur Twitter, on ne remerciera jamais assez.

Le peuple demande la sortie du son en entier…

PCN | Là, on a mis un extrait, mais la suite… attention. Vous n’êtes pas prêts. Le son officiel va arriver fort.

Drismer | En vrai, le son, on ne l’a pas encore fait en entier. Pour l’instant, on a juste fait un couplet et un refrain. On avait loué dix heures de studio pour faire quatre chansons mais, pour rentabiliser, on a juste fait un couplet et un refrain avant de faire la suite. Puis c’est aussi plus simple pour poster sur Twitter. Donc on fait comme ça, et si c’est bon et que les gens en redemandent, on fait la suite.

Il y a aussi des gens qui se demandent si vous êtes sérieux ou pas.

PCN | Nous, quand on fait le son, c’est toujours sérieux. On aime transmettre de la bonne humeur, mais derrière, il y a quand même beaucoup de taf et des heures et des heures de studio.

Drismer | Et on a un concept : la droll. C’est de la drill drôle, ça donne la droll. C’est simple, on garde les codes de la drill classique avec des paroles street et on casse tout avec un refrain qui n’a rien à voir. Pour faire rire les gens, tout simplement.

Le peuple veut aussi en savoir plus sur la mémorable entrée de PCN…

PCN | Eh, j’ai entendu tout et n’importe quoi sur mon entrée. On m’a dit que je faisais des invocations vaudoues, que je fais une meilleure entrée que Damso ou Michael Jackson. Je n’ai rien calculé, ça m’est venu comme ça.

Tu peux nous la traduire ?

PCN | C’est du lingala. Vous voulez que je donne l’explication ?

Oui [je ne parle pas lingala, ndlr].

PCN | Non, je vais rester dans le mystère, il n’y a que les Congolais qui savent. D’ailleurs, la plupart ont compris le début et la fin, mais pas trop ce que je dis entre les deux. À la rigueur, on peut vous traduire la dernière phrase, c’est “na ko beta yo”. Ça veut dire “je vais te taper”. Histoire de dire qu’on vient taper le rap français et marquer le début d’une nouvelle ère. L’ère Drismer PCN. Et encore une fois, merci beaucoup Twitter, vous êtes les meilleurs.

Merci à toi. Et Bintou, c’est qui ?

PCN | Bintou, c’est la voisine du 5e étage.

Drismer | Non, viens on dit que c’est mon ex.

PCN | OK, Bintou c’est l’ex de mon collègue. Et la voisine du 5e. Elle est trop gentille, c’est pour ça on lui a dédicacé le son et elle a kiffé.

Drismer [à PCN] | Sinon, viens on dit la vérité. Bintou, on ne la connaît pas. Mais pourquoi Bintou, en vrai de vrai ? Même moi je n’ai pas posé la question.

PCN | Pourquoi Bintou ? Je ne sais pas. C’est la cousine, c’est la poto, tu connais.

Drismer | Ou sinon on reste sur l’ex. Bon, vous choisirez l’histoire que vous préférez.

Trois millions de vues et des dizaines de milliers de réactions plus tard, laquelle vous a le plus surpris ?

Drismer | Celui qui nous a le plus surpris, c’est Rim’K.

PCN | Pareil. C’est une légende du rap français, donc le fait qu’il réagisse, ça fait plaisir.

Drismer | J’ai bien aimé son tweet en plus.

PCN | Il a déformé ma phrase en lingala, il a mis tout l’alphabet, après il a mis le reste.

Ce survêtement, c’est votre porte-bonheur ?

PCN | On a laissé toutes nos affaires à la montagne. D’ailleurs, Camille, la directrice du Belambra de Tignes, si tu peux nous ramener nos affaires ce serait sympa.

Drismer | Attends, il faut expliquer l’histoire. Quand on a vu le buzz à 23 h 30, on a pris la voiture avec cet ensemble, sans valise, sans rien. On a roulé jusqu’à Paris, et c’est sur la route on s’est rendu compte qu’on avait tout laissé là-bas. Nos supérieurs étaient au courant et ils ont vraiment été super sympas avec nous.

PCN | On a été sollicités de partout. Quand on a vu le buzz, on est partis direct, on a juste gardé cet ensemble. Ça fait quatre jours qu’on dort avec.

Il sort d’où, d’ailleurs ?

PCN | C’est parti sur un coup de tête. J’me suis dit, pour les freestyles, faut qu’on soit habillés pareil, donc j’suis allé au JD [Sports] de Velizy et j’ai pris le survêtement le moins cher.

Drismer | Il m’a appelé, il m’a dit : “J’ai pris un survêtement pas cher, viens l’acheter et on le met pour le prochain freestyle.” On le porte partout maintenant.

C’est quoi la suite maintenant pour vous ?

PCN | La sortie du clip “Bintou”. Il est très demandé, donc il faut qu’on le sorte rapidement.

Drismer | Je pense qu’on va d’abord récupérer nos affaires, il est temps qu’on se change.