Oliver Stone a fait un rapprochement entre les collectes de données de Google, Pokémon Go et ce qu’il appelle la “surveillance capitaliste”, qui mènerait au totalitarisme.
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Depuis que le monde entier est devenu une arène Pokémon, toute l’humanité semble s’être soumise à la quête des 151 bestioles. Toute ? Non. Car un cinéaste résiste encore et toujours à l’envahisseur. D’après Indiewire, lors d’une séance de questions-réponses avec le public sur son prochain film, Snowden, le 21 juillet, lors de la Comic Con de San Diego, Oliver Stone a fait part de son inquiétude concernant Pokémon Go – et plus précisément toutes les données gratuites que Google engrangerait grâce au jeu.
Lorsqu’un membre de l’assemblée a interrogé le panel sur le jeu vidéo en réalité augmentée, Oliver Stone s’est montré particulièrement critique : “Je ne trouve pas ça très amusant. Ce qui arrive, c’est un nouveau niveau d’invasion [de la vie privée]“, a déclaré le réalisateur de Platoon. Il a ensuite fait part de son inquiétude face à la collecte de données que cherche à effectuer le géant Google d’après lui, intimement lié à Pokémon Go :
“Leur recherche de profit est énorme. On n’avait jamais vu ça dans l’histoire, une entreprise comme Google. C’est l’entreprise de nouvelle génération qui engrange le plus de profits et ils ont investi des tonnes d’argent dans ce à quoi conduit la surveillance : l’exploitation de données. […]
Ils exploitent les données de chacune des personnes présentes dans cette pièce, en quête d’infos sur ce que vous achetez, ce que vous aimez et par-dessus tout votre comportement. Et Pokémon Go y contribue.”
“Surveillance capitaliste” et “totalitarisme”
Le cinéaste a poursuivi sur le même ton: “C’est ce que certains appellent la surveillance capitaliste. […] Elle crée sa propre conscience et nous atteint tous dans le monde, jusqu’à ce qu’elle manipule notre comportement et que nous commencions à nous comporter comme elle nous le demande. Cela a commencé un peu avec Internet, mais nous allons bientôt assister à une nouvelle forme.”
Selon lui, c’est l’utilisateur qui adapte son comportement à ce que lui dicte Google et non l’inverse : “Cela vous conduit à adopter une nouvelle forme de comportement. C’est ce qu’on appelle le totalitarisme.” Des propos accueillis par des applaudissements dans la salle.
L’entreprise de jeux en réalité augmentée Niantic, qui a développé Pokémon Go, est une ancienne filiale de Google. Le mastodonte de l’informatique s’en est séparée en octobre 2015, lors d’une restructuration d’Alphabet, la holding qui contrôle Google. Lors de sa sortie, il était impossible de jouer au jeu vidéo sans autoriser Niantic à avoir accès à l’ensemble de ses données personnelles associées à son compte Google.
Par la suite, le studio a fait face aux vigoureuses protestations de certains joueurs inquiets pour leur vie privée et prétexté une “erreur”. Il prétend désormais ne plus exploiter que l’identifiant utilisateur et l’adresse e-mail.