Le parcours des films DC est singulier. Des franchises ont été rebootées à plusieurs reprises, avant de tenter de concocter une recette cohérente, comme l’a fait Marvel quelques années plus tôt avec son MCU et de lancer, à côté de ce DCEU, des films indépendants : oui, c’est un gros bordel.
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D’autant plus que, en plus des films que vous pensez connaître, existent un tas de films moins connus. Alors démêler le bon du moins bon paraît complexe. Entre les pépites de Nolan et les bouses de Schumacher, il y a un grand écart – mais pas sur le papier. Suicide Squad en est la preuve, pouvant être une défaite des plus totales de prime abord, puis, cinq ans plus tard, un reboot plaisant, drôle, gore et réussi.
Du coup, on y a jeté un œil et on a essayé de faire un petit classement du moins bon au meilleur, pour mieux situer les choses. À noter que nous n’avons inclus que ceux dont les personnages existent dans les comics DC, et non dans ses filiales, comme Vertigo (ce qui élimine des films tels que V pour Vendetta, A History of Violence, Constantine, etc.). À noter également que nous considérons que les versions longues de Batman v Superman et Justice League sont tellement différentes que l’on peut les juger comme des films à part.
Du Batman de 1966 à l’arrivée de Black Adam sous les traits et l’impulsion de Dwayne Johnson, voici notre verdict.
#34. Steel (1997)
Quoi ? Vous ne connaissez pas Steel ? Mais si, ce nanar avec l’immense Shaquille O’Neal, à l’époque où Hollywood voulait faire des basketteurs de grands acteurs (poke Space Jam), et que ça ne marchait pas toujours – dans le cas de Steel, vraiment, vraiment pas. Heureusement, la Warner a sacrifié ce personnage de seconde zone pas très connu, sorte d’Iron Man cheap à souhait et mal foutu.
Pour ne rien vous cacher, nous n’avions jamais vu celui-là et, intégrité journalistique oblige, nous l’avons regardé rien que pour cet article. Pour ne vraiment rien vous cacher, nous n’avons pas réussi à le finir… Conseil : ne vous essayez pas à l’exercice, ça n’en vaut pas la peine.
La scène “culte” : aucune. Mais on vous offre le trailer, histoire que vous vous fassiez une idée. C’est comme ça, c’est cadeau, ça nous fait plaisir.
#33. Catwoman (2004)
Autant, avec Steel, on rit un peu (jaune), même si c’est raté, parce que c’est un film dont on se fout éperdument, mais Catwoman ne nous fait pas vraiment rire. Catwoman énerve, agace. Il fait grincer des dents tout du long. Parce que c’est un perso plus que connu, vénéré des fans et qui a déjà été génialement interprété à l’écran par Michelle Pfeiffer.
Consacrer un film à la super-vilaine était en soi une excellente idée. Malheureusement, le bébé fut conçu au début des années 2000, une période un peu sombre du cinéma de super-héros où proliféraient les mauvais Daredevil, The Punisher, Les Quatre Fantastiques, Hulk ou l’encore plus mauvais Elektra – exceptions faites des Blade, Hellboy et Spider-Man de Sam Raimi, qui avaient, en plus d’une patte visuelle provenant un cinéaste, un scénario un minimum intelligent et une vraie dramaturgie. Au milieu de cette mélasse de mauvais films, Catwoman réussit l’exploit d’être le pire de tous. Et on ne vous parle même pas de l’hypersexualisation de ce personnage et du ridicule de tout cela. Non, vraiment, pas la peine.
La scène “culte” : un peu compliqué. On pensait à la scène du duel de basket, particulièrement marquante par son malaise, son érotisme étouffant et son montage épileptique, mais ce n’est pas la pire. Au final, celle de la transformation est peut-être la plus cringe de toutes. Ouais, on exagère un peu, on sait que celle du basket est atroce, mais attendez qu’elle découvre ses pouvoirs et qu’elle cherche à manger une araignée, et vous comprendrez notre choix.
#32. Jonah Hex (2010)
Sur le papier, l’annonce avait vraiment de quoi séduire : Josh Brolin en Jonah Hex, accompagné de Megan Fox, Michael Fassbender ou encore John Malkovich, dans un western d’aventure signé DC Comics. Franchement, ça va non ?
Nein. Erreur. Une bien belle erreur. Josh Brolin est véritablement fade et insipide en soldat de la guerre de Sécession au visage déformé et ayant le pouvoir de parler aux morts. Enfin, ce n’est pas tant le casting qui pèche que le scénario, la direction prise et la réalisation. Un mauvais nanar dont on aurait clairement pu se passer.
La scène “culte” : pareil que pour Steel. Enfin si, on aurait bien mis la scène de l’apparition de ses pouvoirs, à base de corbeau dans la bouche, mais elle n’est pas disponible sur YouTube. Vous en aurez un aperçu dans ce trailer. Alors, convaincus ?
#31. Suicide Squad (2016)
La catastrophe de l’année 2016. Tout simplement. L’idée était géniale et le casting alléchant, le résultat fut inefficace et vide de sens. La définition même de la déception. La preuve même qu’être “pop” et “sombre” ne garantit en rien des qualités cinématographiques. Si DC voulait se rattraper d’un Batman v Superman mi-figue mi-raisin, c’est raté.
A-t-on besoin d’en dire plus ? Franchement, on va s’en passer.
La scène “culte” : l’une des seules scènes potables, qui avait un sacré potentiel et que nous attendions vraiment, concerne le passé d’Harley Quinn. Forcément, avec un tel Joker et une sexualisation du perso poussée à son paroxysme, le too much l’emporte, mais rien que pour le court passage avec le costume d’Arlequin, cette scène reste pour nous l’une des meilleures moins mauvaises.
#30. Superman 4 (1987)
Certains rejetteront la faute sur les effets spéciaux qui ont mal vieilli et l’aspect nanardesque pas assumé, d’autres sur le manque de moyens, dû à des coupes budgétaires effectuées pour réaliser un cinquième volet, qui ne vit finalement jamais le jour. Le fait est qu’on tient ici le premier échec commercial de la franchise, et surtout le clap de fin pour Christopher Reeve en Clark Kent.
Bref, la fin d’une ère, achevée par un film long et décevant.
La scène “culte” : le combat entre Nuclear Man – vilain créé de toutes pièces par Lex Luthor – et Superman, à travers le monde. Tellement moche et mal fait que ça en deviendrait (presque) drôle.
#29. Batman & Robin (1997)
Alors. Par où commencer ? Les couleurs criardes insupportables ? Les dialogues insoutenables ? Des bastons ultra mal chorégraphiées ? Le scénario bâclé ? Le too much absolu ? L’hypersexualisation de tous les persos (pour une fois que ce n’est pas que les femmes…) ? LES TÉTONS DE BATMAN ? Arf…
Pourtant, nous avions de quoi être charmés : George Clooney qui remplace Val Kilmer, fraîchement débarqué, Uma Thurman en Poison Ivy, et Arnold Schwarzenegger en Mr. Freeze, le tout avec un Robin, une Batgirl et même un Bane verdâtre. Le résultat est foireux et ne mérite pas nécessairement le statut de guilty pleasure – que nous lui accordons pourtant (oui, on a tous nos défauts)…
La scène “culte” : tout est mauvais et il n’y a rien à retenir. Mais au moins, les deux premières minutes, générique inclus, ont le don de montrer dès l’introduction ce que l’on va endurer : des gros noms, des plans courts et resserrés sur les parties intimes de nos héros et des gadgets atroces. On était pourtant prévenus…
#28. Superman 3 (1983)
Drôle de tentative cinématographique, tendant par moments vers la comédie. Là où les deux premiers volets étaient de franches réussites et sont devenus de très bons crus, le troisième a pris un sacré coup dans l’aile et a perdu de sa superbe. Dommage.
La scène culte : la meilleure idée de ce film est le dédoublement de personnalité de notre cher Kryptonien à cause des vilains de ce film et notamment cette scène où Superman se fout une murge avant que son mauvais lui affronte le bon. Sigmund Freud likes this.
#27. Green Lantern (2011)
Ah, le désastre. Pourtant, le héros n’avait jamais été porté à l’écran, et le choix de Ryan Reynolds n’était pas stupide en soi. Ce qui l’était, c’était l’utilisation plus qu’excessive des effets spéciaux, le scénario bancal et le fait de pondre ça au moment où Christopher Nolan nous offrait sa trilogie quasi parfaite. Ouch.
La scène “culte” : l’une des seules scènes qui nous a marqués, en dehors des gros fights avec les méchants vilains, est celle de l’entraînement de Hal Jordan. Il n’y a pas grand-chose à dire, mais c’est le moment où l’on voit un peu mieux le potentiel du pouvoir de la bague et, du coup, le potentiel de ce perso si mal exploité.
#26. Wonder Woman 1984 (2020)
Certains diront que c’est la faute au Covid-19, d’autres à une sortie en VOD qui n’a pas aidé. La vérité, c’est que si tout le monde a oublié ce film (l’auteur de ces mots avait même oublié de l’ajouter lors de sa sortie et lors des dernières mise à jour de ce classement), c’est peut-être juste que le film est… nul ?
Vilain visuellement, vilain dans son idéologie, vilain dans ses costumes, ses valeurs, son montage, ses VFX… Peut-être juste que si tout le monde a oublié WW84, ce n’est, au fond, pas plus mal. Pas le pire qu’ait pondu DC, n’abusons pas. Mais clairement un raté — surtout vu le premier.
La scène “culte” : quand Cheetah devient une panthère. Pas besoin d’en dire plus, et ce malgré tout l’amour que l’on porte à Kristen Wiig.
#25. Aquaman (2018)
C’est le premier film à souffrir de la décision de la Warner de ne plus aller vers les projets trop sombres à la Zack Snyder. On aurait pu espérer avoir un Arthur Curry vraiment sombre, surtout avec James Wan à la réalisation. On a eu un truc nauséeux, criard, sans grand intérêt, vraiment vilain. Moche, vraiment.
Et puis, désolé, mais on ne pardonnera jamais le remix EDM avec Pitbull de “Africa” de Toto.
La scène “culte” : la seule bonne scène, avec la baston finale qui n’est pas entièrement à jeter, est celle de l’invasion de monstres. La plus proche de l’univers horrifique du réalisateur – tellement la meilleure que le studio a lancé un spin-off rien que sur ces créatures. C’est dire.
#24. Justice League (2017)
Il y a un côté accident industriel dans ce Justice League qui aurait vraiment pu être pas mal. L’avenir nous donnera d’ailleurs raison. Le montage est un peu bancal, faute à des reshoots de dernière minute (et l’arrivée d’un certain Joss Whedon gâchant le projet), les dialogues sont peu consistants, le fil rouge de “l’union fait la force” est bien lourdingue, l’esthétique des effets spéciaux est toujours douloureuse à regarder, le sound design explose les tympans, sans parler du vilain un poil creux, de certains persos qui sont assez maladroitement introduits et de Wonder Woman qui est de nouveau sexualisée, ce qui gâche le travail de Patty Jenkins (on avait vraiment besoin de ces plans sur les fesses de Gal Gadot ?). OK.
Néanmoins, le scénario est plutôt bien ficelé, présente une histoire globale qui tient presque la route et ajoute une couche de mythologie appréciable. Et heureusement, Flash est là. Le sidekick marrant sauve un peu le film, même s’il en fait parfois trop. Certains clins d’œil aux fans peuvent aussi faire plaisir (la présence des Green Lantern dans un flash-back, par exemple). Malheureusement, c’est le film qui a tué le DCEU, et pour ça, on ne pourra jamais lui pardonner.
La scène culte : honnêtement, toutes les scènes avec Flash nous ont fait plaisir. Pas aussi originales ni bien foutues que celles avec Vif-Argent (Quicksilver) dans les X-Men quand le jeune homme utilise ses pouvoirs, mais il n’en demeure pas moins que ce super reste le meilleur élément de ce film. Haut les mains.
#23. Batman v Superman (2016)
Je t’aime, moi non plus. La première fois qu’on a vu ce film tant attendu, la confrontation ultime entre Batman et Superman nous a plus énervés qu’autre chose. Ce n’était pas de la déception, mais de l’agacement. Puis, on prend sur soi, et on le regarde à nouveau. Et force est de constater que ce n’est pas le plus désagréable des films DC, loin de là. On en prend quand même plein les mirettes, mais c’est sûr qu’il souffre de la comparaison avec sa version longue – qui, elle, est bien mieux classée.
La scène culte : la première fois, on n’a pas trop compris. Puis, on a lu des articles, des analyses, et quand on l’a revue, c’était une évidence : la scène où Batman a la vision d’un monde dominé par un Superman devenu vilain est superbe. Elle introduit un potentiel Darkseid et ses paradémons, donne un aperçu de ce que le Kryptonien pourrait donner en “bad guy” et cette séquence est franchement cool (même si côté chorégraphie, bon, ce n’est pas toujours ça…).
#22. Shazam (2019)
L’avantage qu’on avait avec celui-là, c’est qu’on avait absolument aucune attente. Donc même si c’est vaguement mignon mais sans aucune subtilité, et volontairement très adolescent, donc naïf et lourdos, ce n’est somme toute pas un grand problème.
Le film est-il bien ? Non. Peut-on le regarder quand même ? Franchement, ce n’est pas douloureux, mais pas plaisant pour autant. Après, vu tous les films cités plus haut, ce serait faire le difficile à ce niveau-là.
La scène culte : quand Shazam découvre ses pouvoirs. La naïveté de l’enfance. La meilleure, parce que la moins fade ou subtile, on ne sait plus trop.
#21. Superman Returns (2006)
On vous voit venir à des kilomètres : “Oh mon Dieu, il est nul, pourquoi il est aussi haut dans le classement, bla, bla, bla…” Alors déjà, ce n’est pas non plus très haut, la 20e place, hein. Et puis, oui, le film est long, on s’ennuie sévère, les acteurs ne sont pas fous, la symbolique religieuse est proche du vulgaire… Certes. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est quand même vers le bas.
Mais bon, remettons les choses dans leur contexte : nous sommes vingt ans après le dernier Christopher Reeve, Bryan Singer a une lourde tâche sur les épaules et réalise un reboot/remake/sequel, dans lequel il entraîne le spectateur dans un monde où Superman est déjà connu de tous et revient après avoir disparu durant cinq ans (ce qui est couillu, il faut le reconnaître). Le tout en rendant bien hommage aux œuvres originales. C’est pas mal.
Pas suffisant néanmoins pour convaincre la Warner de continuer la franchise avec Brandon Routh, ni les spectateurs, ni nous de le placer plus haut, mais quand même : il ne mérite pas votre haine.
La scène culte : l’une des séquences les plus marquantes est bien cette fusillade, qui s’achève par une balle tirée en plein dans l’œil gauche de Superman, en vain. Assez impressionnant.
#20. Black Adam (2022)
Depuis plus de quinze ans, Dwayne Johnson porte à bout de bras le projet d’adapter les comics Black Adam sur le grand écran. Une force de volonté qui n’est pas sans rappeler les galères de Ryan Reynolds avec Deadpool du côté de Marvel. Mais la version maléfique de Shazam n’a pas la verve, l’insolence et le don de briser le quatrième mur qui sied si bien à Wade Wilson. Si le film est ultra-généreux en scènes d’action et que Dwayne Johnson incarne un Black Adam massif et surpuissant, l’adaptation ne dépasse pas le classicisme de la structure narrative et les clichés imputés au film de super-héros (et notamment d’une origin story) qu’on voit défiler sur nos écrans depuis une bonne décennie.
En résumé, le scénario manque de panache et d’originalité, les vannes à la Marvel tombent toutes à l’eau, le film n’apporte rien de nouveau au genre visuellement parlant et ça ne joue pas toujours très bien devant la caméra. On sauvera à la limite quelques scènes d’action vénères et enfin bien éclairées, héritées du travail de James Gunn sur The Suicide Squad, tout en saluant la détermination de Dwayne Johnson pour ramener Henry Cavill dans le Worlds of DC près de six ans après Batman v Superman. Ce n’est pas le pire, mais pas non plus le meilleur des films de super-héros de la Digne Concurrence, et surtout, il est bien trop banal pour glaner plus de places dans le classement.
La scène “culte” : la deuxième scène de baston entre Black Adam et Hawkman dans la maison d’Adrianna, qui se termine dans la chambre de son fils. Une séquence franchement fun et jouissive, plutôt bien orchestrée en terme de cascades et chorégraphie, qui évite le trope de bouillie numérique tristement si redondant dans les films DC modernes. Quand les deux super-héros explosent littéralement les posters avec la tronche des membres de la Justice League dessus, on se demande si The Rock n’essaie pas d’envoyer un message méta à Warner en mode : “le Worlds of DC est mort”.
#19. Batman Forever (1995)
Succéder à Tim Burton devait être une charge très lourde à porter. Il fallait réussir à rester dans l’esprit un peu sombre des deux premiers Batman, tout en s’en différenciant pour afficher un minimum de renouveau. Joel Schumacher a choisi d’ajouter un aspect cartoonesque et comique, avec un casting XXL (Val Kilmer, Nicole Kidman, Tommy Lee Jones et Jim Carrey).
Sauf que ça ne marche pas. Le film est moins mauvais que celui qui suivra, et il y a de belles tentatives, des choses à ne pas jeter (notamment Double Face), sans être une franche réussite pour autant.
La scène “culte” : les combats sont certes moins grotesques que dans Batman & Robin, mais aucun passage ne sort vraiment du lot, vu qu’à chaque fois, un élément de langage ou une scène suscite l’énervement. Alors, comme pour celui qui va suivre, voici la scène d’intro. On y voit les fesses de Val Kilmer, avec ces mêmes plans serrés insupportables et, en prime, une blague un peu gênante avec Alfred.
#18. Supergirl (1984)
Pas le film DC le plus connu, ni le plus mauvais, mais pas le meilleur non plus. Même s’il s’agissait avant tout de surfer sur le succès des Superman avec Christopher Reeve, ce long métrage plutôt discret (que nous avons regardé également pour le bien de ce classement) hisse pour la première fois une super-héroïne au rang de protagoniste.
Malheureusement, on s’ennuie un peu, le personnage est un peu fade, et on sent l’effet du temps. Il mérite votre curiosité malgré tout.
La scène culte : Supergirl, fraîchement débarquée sur Terre, se fait emmerder par deux conducteurs de camion prêts à la violer. On sent la naïveté de cette Kryptonienne, qui ne comprend pas le comportement des hommes envers elle et les envoie valser sans trop se poser de questions, avant de décoller loin de ces bouseux. Parfaite.
#17. The Batman (1966)
Adapté de la série des années 1960 avec le génial Adam West, le film est un nanar assumé qu’on prend un certain plaisir à regarder. Le kitsch atteint ici son paroxysme et c’est génial. On adore le Batman d’Adam West, icône pop par excellence, et on ne s’en cache pas !
Il est à regarder avec pas mal de second degré, et donc difficile à comparer au reste des films de ce classement, qui sont très (trop ?) premier degré justement. Mais reste un spectacle plaisant.
La scène culte : Batman qui se bat avec un requin en mousse au début du film. Que vous faut-il de plus ?
#16. Man of Steel (2013)
Bon, là, on rentre dans le vif du sujet. Man of Steel est la pierre angulaire du nouveau DCEU, lance une nouvelle dynamique, réintroduit l’histoire de notre Kryptonien préféré et réussit à peu près sa mission à ce niveau-là.
La grandiloquence et l’absurdité de certaines scènes gâchent littéralement le tout, sans parler du jeu de Henry Cavill. Mais ça marchouille. On y croit un peu, et pour la première fois depuis longtemps, on se dit que quelqu’un d’autre que Nolan peut se prêter au jeu d’essayer de faire un bon film DC.
Dommage que la lourdeur du projet anéantise toute tentative de sortir des carcans blockbusteresques, et qu’on rentre dans le droit chemin des batailles immenses qui détruisent une ville pour franchement pas grand-chose.
La scène culte : Superman laisse son père adoptif mourir parce que ce dernier lui a toujours dit de cacher ses pouvoirs. Sérieusement ? La pire scène du film, donc, mais, quelque part, l’une des plus marquantes.
#15. Birds of Prey (2020)
La réalité est qu’on aurait aimé le placer plus haut. Sous-coté, le film de Cathy Yan a bien des qualités. Margot Robbie est géniale. Il est plus violent que ce qu’on pouvait espérer. Et l’écriture féministe est maline, et fait beaucoup de bien à ce DCEU quand même très testostéroné.
Malheureusement, il y a malgré tout des choses qui font tiquer. Des tocs de réalisation du genre, des surplus d’absurdité chez Harley Quinn, qui font sonner le tout assez faux. Dommage. Il reste dans la première moitié du classement, et peut-être avons-nous tort de ne pas le mettre plus haut, mais il ne sera (pas pour l’instant, en tout cas) aussi important que ceux qui vont suivre.
Peut-être faudra-t-il regarder du côté de l’héritage de cette proposition pour mieux savoir si BoP est un film qui va marquer ou non.
La scène culte : en réalité, plusieurs sont relativement importantes et bien foutues. Mais la plus surprenante, et celle qui constitue donc une franche réussite, demeure l’hallucination d’Harley en Marilyn Monroe. Une douce folie, plus fine que le reste du film, qui fait beaucoup de bien à l’ensemble.
#14. Batman v Superman – Version longue (2016)
Je t’aime, moi non plus. Si seulement il s’agissait de la seule et unique version. Car ce director’s cut donne beaucoup plus de volume aux personnages, à leurs motivations. Et réussit l’exploit de rendre Batman v Superman bien. Très, très bien même. Et de rendre le “Maria” presque crédible, c’est dire ! Comme quoi, tout n’est qu’une question de montage. Et surtout, c’est le film qui nous donnera de l’espoir pour le Snyder’s Cut.
La scène culte : on persiste sur le cauchemar, mais la version extended est encore plus impressionnante.
#13. Superman 2 (1980/2006)
Une suite plutôt agréable, après un premier volet devenu culte, qui ne se risque pas à vouloir en faire trop, et avec un Général Zod glaçant. On préférera la version remontée par Richard Donner en 2006, qui ajoute des scènes diluant l’humour exigé par le studio pour revenir à une version plus en cohérence avec le premier.
La scène culte : certains diront que la scène où Zod rentre dans le Bureau ovale et demande au président de se mettre à genoux devant lui est la plus culte, mais on préférera la fin alternative où l’on voit Superman revenir pour botter le cul du camionneur qui lui a cherché des noises durant le film. Une forme de colère rare pour ce personnage mais qui fait du bien, étrangement.
#12. Suicide Squad (2021)
On avait envie d’y croire. Les trailers donnaient envie, et l’arrivée de James Gunn sur un projet chelou de reboot/suite du Suicide Squad raté cinq ans auparavant rendait l’entreprise alléchante. Mais justement, il fallait apprendre de ces erreurs, et ne pas tomber dans le piège de la première version qui nous avait enchantés dans son marketing, pour finalement nous délivrer une bouse.
Surprise : ce n’est pas le cas. C’est même plutôt réussi. C’est drôle sans en abuser. Ça a conscience d’être un film de super-héros un peu bête où une team de méchants “chair à canon” doit affronter une étoile de mer géante, et qui assume sa bêtise — ce qui est rafraîchissant. C’est très gore, James Gunn n’ayant plus les freins de Disney et pouvant se faire plaisir. Ça meurt à tour de bras. Et puis, le film est globalement beau, avec par moments une photo vraiment léchée, et un travail esthétique pas déconnant.
Pas du tout le film le plus subtil de l’histoire, bien au contraire. Mais un vrai spectacle, un vrai scénario, aussi bas de plafond soit-il, de vrais personnages ayant un peu de profondeur et d’intérêt. Ça fait du bien, vraiment beaucoup de bien.
La scène culte : Sans doute l’évasion d’Harley Quinn ; il faudrait compter l’intégralité de la scène, qu’on ne peut retrouver sur YouTube, mais vous avez l’idée.
#11. The Dark Knight Rises (2012)
Le moins aimé de la trilogie Nolan, et pourtant… Alors oui, le scénario est étrange voire peu intéressant et rébarbatif, on ne comprend pas ce que dit Bane, et Marion Cotillard meurt dans une scène mémorable. Mais si un mauvais procès fut fait à ce film, c’est surtout parce qu’il s’agit de la suite du Dark Knight et qu’il est, forcément, moins bon.
Mine de rien, on a quand même une Catwoman réussie, le meilleur des Bane, des scènes d’action impeccablement réalisées, les prémices d’un bon Robin et une bonne conclusion. Ce qui ne l’empêche pas d’être le moins aimé de la trilogie, mais le haut du panier de DC quand même.
La scène culte : on pensait d’abord au début dans l’avion de Bane, mais c’est quand même celle de l’explosion du stade qui est la plus impressionnante. De loin, de très loin.
#10. Wonder Woman (2017)
Après Suicide Squad, n’importe quel film pourrait être considéré comme bon. Mais si Wonder Woman était sorti juste après Man of Steel ou Batman v Superman, ça n’aurait fait aucune différence. Le film de Patty Jenkins est tout simplement le meilleur du nouvel arc narratif du DCEU dans tous les cas, et ce même s’il n’est pas parfait.
Il a ses faiblesses, notamment une fin qui détruit tout le message (pourtant génial) du film, des effets spéciaux franchement moches et des combats pas agréables à regarder. Mais voilà, comparé au reste, l’humour fonctionne, les personnages ne sont pas too much, les acteurs sont plutôt justes (ce qui devient rare) et la trame n’est pas trop mal construite.
Surtout, cette vision de Jenkins, qui est la parfaite représentation du female gaze, reste quelque chose d’unique dans l’univers DC, et plus globalement du blockbuster super-héroïque. Rien que pour ça, il demeure un film plutôt important.
La scène culte : tout le passage sur le champ de bataille reste la séquence qui a le plus marqué nos rétines et nos esprits, sans nul doute.
#9. Batman Begins (2005)
Fut un temps, on se posait la question : Begins > Dark Knight Rises ? Ou l’inverse ? On pensait l’inverse. Mais en le revoyant, et avec un peu de recul, la question ne se pose même pas, tant Nolan instaure tout ce qui va lui permettre de pondre le chef-d’œuvre The Dark Knight.
Alors, oui, Begins est un peu long, les scènes d’action n’ont pas encore la dimension de celles des films suivants, et l’esthétique n’est pas encore bien définie. Mais il y a malgré tout de très belles idées, un sérieux et un ton intéressant, et un Bale déjà convaincant. Un très bon Batman, en somme.
La scène culte : Batman chope l’Épouvantail après avoir dégommé toute son équipe, et le fait halluciner. On savait qu’on n’était plus chez Schumacher mais dans Dark Knight, l’opus le plus sombre de l’histoire de la franchise sur papier glacé. Cette scène en est la preuve par excellence. Elle donnera des cauchemars à des milliers de bambins à travers le monde, et demeure l’une des meilleures de la trilogie.
#8. Zack Snyder’s Justice League (2021)
L’exploit. Nous sommes les premiers surpris, oui. Vu l’échec incroyable de la première version, quiconque aurait perdu espoir. Mais c’était sans savoir le processus de création catastrophique du long-métrage, et la manière dont un montage peut sauver un film – oui, Batman v Superman, on parle de toi. Snyder réussit encore son coup.
Mieux encore, il fournit une œuvre d’une force rare. Vous me direz qu’en quatre heures, il peut se permettre de donner du volume à ses personnages. Mais ce n’est pas que ça. En regardant ces 242 minutes, on se rend compte de toutes les modifications effectuées par le studio et Whedon, et à quel point aucune n’était une bonne idée. On comprend que l’entreprise que voulait nous offrir Snyder était solide.
Comme tout le reste, celui-ci a ses défauts. Mais putain, qu’est-ce qu’il fait du bien ! Il nous donne même envie de voir un Justice League 2 signé Snyder, alors que l’on sait pertinemment que ça ne se produira jamais. Une vraie et franche réussite. Un très beau cadeau pour les fans.
La scène culte : la version longue du flash-back de la bataille entre Darkseid avec les Mother Boxes et les habitants de la Terre, aidés d’une flopée de dieux, et de tous les peuples réunis. La plus grosse bataille du DCEU, et une belle claque.
#7. Joker (2019)
Le premier a tenté de sortir des carcans habituels des films de super-héros tels qu’on les connaissait. Il a divisé les critiques, certains lui reprochant de justifier les comportements des incels. Ce serait ne pas reconnaître que, malgré les violences que le personnage subit, ce qu’il reproduit n’est en rien excusable, et il tue à tour de bras – ce qui casse le côté attachant du personnage. Comprendre ne justifie pas.
Mais, en dehors de ça, la proposition reste unique, la réalisation très forte, et la prestation de Phoenix dingue. Trop calquée sur le cinéma de Scorsese, sans doute. Mais un grand film, pour sûr.
La scène culte : quand Arthur est enfin sur le plateau du late show, où il se morfond, s’énerve. On le comprend, mais en même temps, on sait qu’il a déjà vraiment vrillé – il a déjà tué son ancien collègue, quand même. On voit alors la folie le pousser jusqu’au bout. Culte.
#6. Watchmen (2009)
Un des comics les plus importants de ces trente dernières années, littéralement. Retranscrire une œuvre si avant-gardiste ne fut pas une chose facile à mettre en place. Avant que Zack Snyder ne s’y frotte, Terry Gilliam, Darren Aronofsky ou même Paul Greengrass avaient essayé de s’y coller – impossible.
Zack Snyder prend le pari de rester plus ou moins fidèle à l’histoire de tous ces personnages, ce qui implique de raconter beaucoup, beauuuuucoup de choses. En deux heures quarante, donc. Parfois gratuitement gore, franchement déprimant et tirant sur la longueur, Watchmen reste un ovni au milieu de cette liste et mérite largement sa place ici pour son audace et ses grandes qualités. On assume : on l’adore.
La scène culte : la scène d’introduction, où Zack Snyder s’amuse à filmer avec brio la mort du Comédien, en jouant sur le contraste entre la musique de Frank Sinatra et la violence du combat, alternant gros plans, ralentis et effets plutôt impressionnants. Le ton est donné.
#5. Batman (1989)
Quand Tim Burton prend les commandes du projet sur l’homme chauve-souris, le réalisateur décide de transformer le kitsch habituel en quelque chose de bien plus sombre, même si l’aspect cartoon et coloré façon pop art reste de mise.
Une idée qu’il développera encore mieux par la suite, mais qui a le mérite d’offrir un renouveau au cinéma de super-héros. En plus, Jack Nicholson délivre l’une de ses meilleures performances dans le rôle d’un Joker terrifiant. Et la BO est signée Prince. Franchement, qu’est-ce qu’il vous faut de plus ?
La scène culte : quand le Joker ravage un musée en dansant sur Prince, justement. Mémorable.
#4. Superman (1978)
Les mauvaises langues diront que ce film ne mérite pas d’être aussi haut dans le classement, les autres reconnaîtront l’importance de ce premier Superman dans la grande Histoire (avec un H majuscule) du cinéma de super-héros, du cinéma d’action et du cinéma de manière générale.
C’est grâce à lui que ce classement et tous ces films existent, tout simplement. Christopher Reeve y est impressionnant et les effets spéciaux sont pour l’époque assez spectaculaires. Un chef-d’œuvre à part entière.
La scène culte : la scène de l’hélicoptère. Entre le moment où Superman doit se changer et passe par une porte coulissante, et le célèbre “You’ve got me, but who’s got you?” lâché par une Lois Lane en panique, tout est culte dans cet extrait. Tout.
#3. The Batman (2022)
Dans la continuité d’un Joker, Matt Reeves nous raconte un stand-alone de Batman. Nous voilà plongés dans un monde où Bruce Wayne a déjà rencontré son alter ego vengeur, et où l’homme chauve-souris, bien que débutant, est déjà connu de tout Gotham.
On ne va pas se mentir : The Batman va rester dans les annales. De son début, où le cinéaste réussit à jouer avec l’ombre de son personnage, à son final grandiloquent, c’est une immense réussite. Trop long, c’est évident, mais trop beau et trop impressionnant (chaque plan est une droite dans votre mâchoire) pour ne pas être sur le podium et le rester jusqu’à la fin.
La scène culte : il est peut-être encore trop tôt, mais la scène de la poursuite sur l’autoroute va sans doute rester dans les mémoires.
#2. Batman : Le Défi (1992)
Après un premier Batman, Tim Burton rempile avec un film plus sombre, plus sérieux et plus impressionnant. On quitte le monde tout en couleur du Joker pour le noir du Pingouin et de Catwoman, deux psychopathes magistralement interprétés par Danny DeVito et Michelle Pfeiffer. On retrouve bien l’univers de ce cher Tim Burton, pour notre plus grand plaisir.
Pas besoin d’en dire plus, on est bien face à l’un des meilleurs films de super-héros de tous les temps.
La scène culte : le baiser de Catwoman, après que le Pingouin commence à foutre la merde. Une scène iconique, vraiment.
#1. The Dark Knight (2008)
Le meilleur film de la trilogie de Nolan, le meilleur film concernant Batman, le meilleur des films DC Comics pour ne pas dire le meilleur film de super-héros. En très grande partie grâce à la performance parfaite de Heath Ledger, mais aussi au scénario béton, au casting incroyable et aux scènes d’action bluffantes. Pas de chichi, jamais le truc de trop, somme toute plutôt réaliste, et un fond sur la vie post-11 septembre d’une intelligence rare. Bref, la définition d’un genre, qui devrait plus souvent servir d’exemple.
On pourrait divaguer des heures durant sur la qualité, mais vous avez probablement la même opinion sur le sujet.
La scène culte : il est extrêmement difficile de ne choisir qu’une scène. Mais le coup du tour de magie, avec la tirade impressionnante d’un Heath Ledger parfait en tout point, nous file des frissons à chaque fois.
Publié initialement le 11 juin 2017, mis à jour le 21 octobre 2022.