Le but de cet article n’est pas de rabaisser la femme la plus célèbre des États-Unis, selon l’Interview Magazine, ni de la slut-shamer. Ce qui va suivre est un questionnement sur la personnalité publique de la star de téléréalité/avocate/businesswoman et de la maman.
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Kim Kardashian était styliste personnelle et réorganisatrice de dressing avant de devenir ultra-populaire. Mais nous, et la plupart de la planète, ce n’est pas comme ça qu’on l’a connue.
Elle est devenue un sujet de discussion (et de moqueries) incontournable quand une vidéo intime de sexe, entre adultes consentants et amoureux, a été (illégalement ?) leakée au monde entier. Les images sont très explicites et ce n’est pas les différentes pièces de la très belle maison que les gens ont scruté avec le plus grand intérêt.
Les ébats de Kim Kardashian et de son ex, le rappeur Ray-J, ont propulsé cette dernière sur le devant de la scène, et cela, sûrement contre son gré.
Misogynie oblige, elle a été la seule à se faire lyncher par le public. Étonnamment, elle a très vite rebondi en devenant une personnalité incontournable de la téléréalité américaine. Beaucoup de personnes pensent que c’est sa momager (mot-valise anglophone de “mère” et “manager”), Kris Jenner, qui se cache derrière ce rebond inédit. On l’accuse même de mettre en scène les malheurs de ses filles pour faire de l’audimat. Mais ça, c’est un autre sujet.
Malgré l’image super sulfureuse et sexuelle qui l’a suivie dès la sortie de la sextape, Kim Kardashian ne semble pas vouloir se créer une nouvelle identité. Mais aurait-elle pu ? Dans les années 2000-2010, la révolution sexuelle des femmes sur les réseaux sociaux n’est pas encore à son paroxysme. Il n’y a pas encore de SlutWalk qui manifeste contre le slut-shaming, la stigmatisation des victimes ou les violences sexuelles. Et les femmes qui ne se cachent pas d’être sexuellement actives et qui n’en ont pas honte sont encore mises, sans vergogne, au ban de la société.
Alors à cette époque, Kim Kardashian ne peut être qu’une fille dite légère, aux mœurs délurées, et elle en joue. Pendant les six premières saisons de Keeping Up With The Kardashians, elle enchaîne les shootings dénudés et les tenues provocantes. Et qu’on adhère ou pas, ça a forgé sa popularité.
Une notoriété très trash et regardée avec beaucoup de condescendance. Dans les hautes sphères du show-business, de Hollywood et de la mode, Kim Kardashian est considérée comme persona non grata.
Mais ça, c’était avant Kanye West. Il l’a imposée à son monde et celui-ci ne pouvait qu’adhérer. Il voyait en elle la nouvelle it-girl et il l’a transformée jusqu’à ce que tout le monde s’en aperçoive aussi.
Dès le début de leur relation, le rappeur/génie/mégalomane a façonné Kim Kardashian en la femme de ses rêves. Au début, il la voulait très sexy, très provocante, très “formes généreuses mises trop en valeur”. Et à un moment, il l’a voulue sobre. Alors Kim K a vidé son dressing, a jeté toutes ses robes Zac Posen un peu trop courtes et a commencé à ne s’habiller qu’en monochrome. Du gris, du beige, du noir. Des cyclistes et des hoodies.
Pendant des années, Kim Kardashian semble se plier à la volonté de son mari et directeur artistique de l’ombre. Et ça marche. Ils choquent l’Amérique et le monde international de la mode en faisant la couv’ du Vogue américain et, tout à coup, tout le monde veut être à la table de Kim. Elle est de tous les défilés et de toutes les after-parties Vanity Fair, très sélectes.
Après plus de 10 ans de relation, Kimye divorce officiellement début 2022. Kim Kardashian est contente d’être plus libre de ses mouvements et de ses fautes de goûts, mais elle doit se réinventer seule.
Alors les commères se demandent qui est publiquement Kim Kardashian sans Yeezy ? Qu’a-t-elle à offrir au monde de la mode et de l’art ? Surtout lorsqu’on a appris que c’était également le génie de son ex-mari qui se cachait derrière la marque phare de Kim Kardashian, “Skims”.
La femme connue pour son physique et sa sextape va-t-elle retomber dans ses anciens “travers” pour rester dans le coup ? Avec sa dernière couverture pour l’Interview Magazine, le débat est relancé.
On y voit Kim Kardashian en blonde peroxydée et de dos. Le pantalon baissé sur son attribut déjà bien connu du grand public, ses fesses. Une des journalistes du magazine promeut l’article ainsi : “On a interviewé la femme la plus célèbre des États-Unis et on s’est demandé ce qui se cachait derrière le rêve américain”.
En anglais, “behind” peut aussi qualifier les fesses. Et ce choix n’est pas anodin. Parce que si Kim Kardashian incarne aujourd’hui le rêve américain, son popotin y est pour quelque chose.
Mais malgré les apparences, ce n’est pas tout ce qu’elle a à offrir. Kim Kardashian joue de son hypersexualisation et de ses formes. Premièrement, parce que le monde entier ne fait qu’en parler : est-elle refaite ? Est-ce de la graisse ou des implants ? A-t-elle bien fait une réduction ?
Et deuxièmement, c’est surtout parce qu’elle peut se le permettre. Elle a réussi là où tout le monde disait qu’elle allait échouer. Elle est devenue une des plus grandes icônes de la mode, une célébrité planétaire, une brillante avocate qui sauve des accusés à tort du couloir de la mort (d’ailleurs, elle va lancer des podcasts sur ce sujet), elle est propriétaire de plusieurs marques qui cartonnent, elle est très riche et là, elle annonce qu’elle voudrait bien devenir une super-héroïne et intégrer l’univers MCU ?!
Alors si, après tout ça, les gens veulent seulement la résumer à ses fesses, qu’ils le fassent. Ça fait augmenter son nombre de followers.