Sur Passion, Pain & Demon Slayin’, son sixième album, Scott Mescudi tue ses démons pour renaître de ses cendres au terme de 19 titres fantastiques, dont deux avec le grand André 3000.
À voir aussi sur Konbini
Kid Cudi nage dans la lumière… dès le morceau d’ouverture, “Swim in the Light”. Mais les profondeurs sont sombres.
“You could try and numb the pain, but it’ll never go away” (“Vous pourriez essayer d’endormir la douleur, mais elle ne disparaîtra jamais.”)
Car, dès que l’on se penche sur les paroles de son nouvel album, on comprend pourquoi Scott Mescudi a transféré sa thérapie de l’écriture vers celle d’un centre de désintoxication pour dépression et pensées suicidaires, une fois son disque terminé.
Aujourd’hui, le Cudder en sort avec un sixième album magnifique, qui n’aurait peut être jamais vu le jour si ses démons ne l’avaient pas poussé à fuir l’obscurité. Un exorcisme, que ce Passion Pain & Demon Slayin’, composé de 19 titres. 19 hits aux productions limpides mi-chaudes mi-froides signées Plain Pat, Dot da Genius, Cudi lui-même, Mike Dean, Pharrell, Mike Will Made-It et J-Gramm.
19 chefs-d’œuvre sur lesquels le rappeur-chanteur de 32 ans se livre, couche ses états d’âmes, tue ses démons pour renaître de ses cendres et bâtir son histoire en finissant par sortir la tête de l’eau et marcher à sa surface. Et ce dès “Swim In The Light” et “Releaser”, qui ouvrent l’album par deux grosses claques juste après le single “Frequency“.
André 3000, Pharrell & Willow Smith
Pour l’épauler dans cet échappatoire, le grand André 3000, valeur plus que sûre, est présent sur deux très bons titres : “By Design” et, naturellement… “The Guide”. Travis Scott pour une collaboration explosive avec son idole, Pharrell deux fois et Willow Smith sur une chanson pleine de douceur sont aussi là pour l’accompagner. Au fur et à mesure que Kid Cudi avance sur les différentes pistes, sa voix se tord, gémit, s’étrangle pour recracher toute la folie que son esprit retenait jusque-là.
Chaque titre de l’album a son authenticité et représente un chapitre ; pas un seul n’est à jeter, pas un : en découle un album personnel à la résonance monstre, démoniaque, qui vous touche à l’âme et vous prend pour vous extraire de la normalité. Car Kid Cudi, sur cet album, n’est pas normal : il revient d’entre les morts pour faire un saut de géant dans le temps, à la fois en arrière en tirant par le col le Cudi de Man on the Moon, mais aussi en avant pour l’emmener encore plus loin dans l’univers de constellations qu’il s’est créé.
La dépression est plus qu’inhérente à cet excellent album, qui nous montre un Mr. Solo Dolo à deux faces : la sombre, celle torturée d’un possédé, et la plus claire : celle d’un mec sincère, émotif et en quête de liberté.
Les retours positifs et enjoués donneront assurément de la force à Kid Cudi, dont ce nouvel album signe la fin d’une très belle année musicale.