Cela fait des années que l’on s’est faits à l’idée que l’on ne saura sans doute jamais la vérité complète derrière les meurtres de Tupac Shakur et Christopher Wallace, aka The Notorious B.I.G., morts respectivement en 1996 et 1997 à six mois d’intervalle. Pourtant, plus le temps passe et plus des informations arrivent, confirmant une théorie qui semble désormais assez solide : les deux meurtres auraient été financés et provoqués par les managers de chacun (Suge Knight, manager de Tupac, d’un côté, et Diddy, manager de Biggie, de l’autre).
Un nouveau témoignage d’un ancien agent du FBI, Phil Carson, vient en rajouter une couche sur l’implication de Suge Knight dans le décès de Biggie Small. Interrogé par le New York Post, l’Américain raconte l’existence de documents scellés qui indiqueraient que l’assassinat aurait été effectué par Amir Muhammad, un homme lié à Nation of Islam choisi par Knight, avec l’aide de policiers de Los Angeles corrompus. Et que, initialement, Amir Muhammad, proche d’agents du FBI, devait tuer Diddy. L’officier, désormais à la retraite, explique qu’on l’a fait taire en interne, qu’il a pris des pressions par des policiers et des avocats, et qu’il s’agit du plus gros regret de sa carrière.
Cela rejoint les sérieuses conclusions de Greg Kading, ex-détective du LAPD dont la solide enquête sur les assassinats des deux icônes (qu’il a racontée dans un livre en 2011) a été mise en lumière dans un documentaire du même nom, Murder Rap, à l’occasion duquel nous revenions sur une histoire à la fois simple et compliquée…
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Tupac, Diddy et les gangs
Entre Sean “Diddy” Combs, Suge Knight, le FBI, les Crips, la Nation of Islam, la Jewish Defense League, on finit vite par être perdus tant les suspects ont été nombreux au fil des enquêtes indépendantes menées jusqu’à présent. Ici, c’est particulièrement autour de Diddy que l’étau se resserre, sans pour autant écarter l’implication d’autres malfamés et exclure les démonstrations de théories connexes sur le meurtre de Tupac.
Selon les conclusions de l’officier Greg Kading, qui ne sont pas récentes mais qui sont à prendre très au sérieux, Sean “Diddy” Combs aurait commandité l’assassinat de son meilleur ennemi, Tupac, en missionnant deux membres d’un gang des Crips, Duane Keith “Keffe D'” Davis et son neveu Orlando. Leur mission : tuer Shakur et son manager Suge Knight contre un million de dollars. Somme dont ils n’auraient jamais pesé le poids.
Les révélations ne s’arrêtent pas là et nous renvoient donc vers une vieille connaissance de Tupac : Orlando “Baby Lane” Anderson. Ce nom ne vous dit rien ? Membre des Crips, il était l’un des nombreux ennemis du rappeur, avec qui ce dernier s’était battu dans le hall du MGM Grand de Las Vegas alors que la cloche venait de sonner la fin du combat entre Mike Tyson et Bruce Seldon.
La suite : Tupac, Suge Knight, leurs gardes du corps et quelques proches sortent en trombe de l’hôtel-casino, montent dans leurs voitures direction le Club 662… qu’ils n’atteindront jamais.
7 septembre 1996, 3 h 14 : Tupac, côté passager, et son manager, au volant de sa BMW E38 Berline, patientent au feu rouge. Une Cadillac Fleetwood blanche s’arrête à leur niveau, la fenêtre descend, une rafale de coups de feu atteint Tupac à quatre reprises, pour deux blessures mortelles à la poitrine ; Suge Knight est légèrement touché à la tête.
La dernière photo prise de Tupac, juste avant sa mort.
Biggie, Suge Knight et le FBI
Tupac, à gauche, et son manager Suge Knight, toujours habillé aux couleurs des Bloods
Tupac, à gauche, et son manager Suge Knight, toujours habillé aux couleurs des Bloods