L’arrivée de Disney+ a permis d’avoir une plateforme de streaming où l’on trouve (presque) l’ensemble des films Pixar. Les plus récents (En Avant, Les Indestructibles 2, Toy Story 4 ou encore Coco) sont malheureusement aux abonnés absents, chronologie des médias oblige. Reste que cela a donné l’idée à la rédaction de les classer… et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça n’a pas été facile.
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De tous les classements que nous avons concoctés jusqu’ici (du MCU aux X-Men, en passant par les longs-métrages de Tarantino), celui-ci est sans nul doute le plus dur. Il faut dire que depuis 25 ans, Pixar a réussi à délivrer un nombre impressionnant de longs-métrages de qualité : un rat cuisinier, des jouets, des monstres, des voitures ou même des émotions, prenant vie devant nos yeux ébahis.
De fait, les comparer et les hiérarchiser est complexe. C’est bien simple : personne à la rédaction n’était d’accord. Personne. Seul moyen de trancher : attribuer des notes en fonction des classements individuels de chaque personne, puis additionner le tout, pour avoir un classement général. Pas le choix. En résulte ce classement qui, forcément, ne plaira pas à tout le monde.
22. Le Voyage d’Arlo (2015)
Le mauvais élève. Ce qui est injuste d’ailleurs, car au fond, le long-métrage n’est pas mauvais. Cette aventure, celle d’un dinosaure qui tombe sur un petit humain sauvage et qui veut retrouver sa famille, est même plutôt mignonne.
Mais elle est niaise et très classique, voire cliché. Lambda. Du genre qu’on aurait pu voir chez d’autres studios. Or, comparé au reste du catalogue Pixar, il ne fait pas le poids, mais alors, vraiment pas. Déso, Arlo.
21. Cars 2 (2011)
Au départ, Cars, c’est un projet pas mal, mais qui aurait pu (aurait dû) s’arrêter là. Sauf que le succès au box-office a été tel que Pixar a commandé une suite (Cars 2). Autant, l’aventure loin des routes d’asphalte et des compétitions était sympa… mais le deuxième volet est mauvais.
Cette espèce de faux film d’espionnage avec le personnage le plus insupportable de tout Pixar (à savoir la dépanneuse Martin) n’a rien à voir avec le reste : ce n’est pas très drôle, c’est lourdingue et peu intéressant. Facultatif. L’un des rares ratés du studio.
20. Cars 3 (2017)
La preuve que tout n’est pas toujours perdu. Après un deuxième volet franchement mauvais, le retour de Flash ne faisait rêver personne. En prenant le contre-pied du précédent épisode et en concoctant un film plus adulte, traitant de sujets moins enfantins (comme vieillir, être remplacé par des plus jeunes plus performant ou la notion de savoir transmettre son savoir), le film gagne en qualité.
Bon, ça ne suffit pas à le mettre plus haut dans le classement et à en faire un réel concurrent face aux autres bijoux du studio, mais il faut au moins le reconnaître : Cars 3 > Cars 2.
19. Le Monde de Dory (2016)
La petite Dory qui s’entraîne, avec l’aide de ses parents, à annoncer à son futur auditoire qu’elle souffre d’une maladie de la mémoire immédiate (pour justifier ses moments d’égarement) nous a fendu le cœur dès les premières minutes du film. Néanmoins, la suite du Monde de Nemo, basée sur l’attachant personnage (secondaire) de Dory, nous a laissé un goût d’inachevé.
Car le scénario, qui mise tout sur cette fameuse incapacité à se souvenir, finit par tourner en rond comme un poisson dans son bocal. Les soudaines illuminations de son cerveau font parfois figure de prétextes bien paresseux pour justifier un scénario un peu bancal. Résultat : un bis repetita du Monde de Nemo, la nouveauté en moins.
18. Cars (2006)
Cars mérite-t-il d’être boudé de tous ? Sans doute pas. Après tout, on parle d’un bel hommage au monde des courses automobiles, avec une mise en scène des séquences de compétition fortes (on pense à la première scène du film), un rythme agréable, une ambiance année 50 bien foutue, des graphismes qui en jettent.
Sauf qu’on a beau lui chercher autant de qualités qu’on veut, force est de reconnaître que les personnages sont peu attachants, voire agaçants ; on s’ennuie un peu, surtout pendant le ventre mou du film, à Radiator Springs, pour une somme d’enjeux peu attractive.
17. Rebelle (2012)
Rebelle est un gâchis. Un vrai gâchis. Voilà, c’est dit. Le potentiel du film est énorme. Un récit d’empowerment féministe (le tout premier chez Pixar), une relation mère-fille (ce qui est au final assez rare dans le septième art), un univers graphique dément, des personnages secondaires très drôles.
Sauf que pèse une triste superficialité. L’univers fantastique mêlant magie et légendes aurait pu être 10 fois plus exploité, de même que les quelques éléments comiques (les petits frères, quel dommage…) et même dramatique ; on ne lâchera qu’une petite larmichette forcée à la fin, alors qu’il y avait de quoi nous faire franchement chialer… sans compter une fin qui voit la modernité de Pixar rattrapé par l’ancienne école, celle de Disney. Rebelle, mais pas tant que ça finalement.
Un problème sans doute lié à l’écriture maladroite du script — ce qui est assez rare chez Pixar pour être souligné — ou dans sa naissance, douloureuse, puisque sa réalisatrice, Branda Chapman, a été virée pendant la production du long — un cas unique dans l’histoire du studio.
Ex æquo 16 et 15. Monstres Academy (2013)
12 ans après Monstres et Compagnie, Pixar décide de nous replonger dans les aventures de Bob et Sullivan. Mais cette fois, le studio remonte dans le temps pour nous envoyer derrière les bancs de la fac, où le duo s’est formé.
Transformé en teen-movie maladroit, ce nouvel opus est un peu décevant, même s’il donne un aperçu de la rencontre des personnages et précise leur passé et leurs origines. Un chapitre assez facultatif de l’histoire de Pixar.
Ex æquo 16 et 15. Les Indestructibles 2 (2018)
14 ans après, Brad Bird a souhaité poursuivre l’histoire des Indestructibles, cette famille de super-héros attachante composée de Bob, le père très costaud, Hélène, la mère douce, Violette, devenue une jeune fille, Flèche, son petit frère ultra-rapide et Jack-Jack, le bébé aux mille ressources.
Désireux de vivre avec son temps, il place la femme au cœur de son récit et fait du mari un homme au foyer plus ou moins frustré. Au moment où les super-héros ont la cote au cinéma, Les Indestructibles 2 ont évidemment été un véritable succès au box-office au moment de sa sortie en 2018. Pourtant, c’est avant tout un film sur la famille, qui se déguste surtout pour le plaisir, mais sans grande profondeur.
14. Toy Story 4 (2019)
Dernier volet de la première franchise de Pixar, Toy Story 4 est un peu ce qu’est la saison 3, 4, 5, 6, 7 et 8 de Prison Break à la série : la suite de trop. Raison pour laquelle il arrive assez bas dans notre classement.
Toy Story 3 était une si belle conclusion de la saga qu’il était dommage de remettre les jouets à l’écran pour de nouvelles aventures. Dans une tout autre ambiance, le film reste un très bon divertissement, avec des effets visuels toujours plus qualitatifs.
13. 1001 Pattes (1998)
Après avoir utilisé les images de synthèses dans Toy Story, John Lasseter perfectionne cette technique trois ans plus tard dans 1001 Pattes, en préférant une ribambelle de bestioles aux jouets. À ne pas confondre avec Fourmiz, sorti à quelques mois d’intervalles du côté de Dreamworks en 1998, ce 1001 Pattes tire son épingle du jeu en nous transportant dans un monde minuscule, dont le leader est Tilt, une fourmi extrêmement gauche qui propose de quitter la fourmilière pour aller chercher de l’aide afin de repousser les sauterelles qui dévorent leur récolte.
Si Pixar avait vu les choses en grand pour ces petites créatures, il faut pourtant comprendre qu’elles ont pas mal vieilli 22 années après leur sortie au cinéma.
12. Là-haut (2009)
Vous trouverez Là-haut sans doute trop bas dans le classement. Et on vous comprend ! Depuis sa sortie, le film de Pete Docter et Bob Peterson est devenu culte, notamment parce qu’il a fait chialer la Terre entière, et ce, grâce à certaines séquences fortes placées en début de film. Et c’est peut-être là, le problème.
Car il n’y a rien à redire sur ce prologue, à la beauté inégalée chez Pixar. La vie racontée sur coup de polaroïds, souvenirs, sur ce très beau couple, mêlé de surcroît à une sublime partition de piano, est parfaite de A à Z. Oui, on est tous d’accord. Mais après ?
Car au fond, le voyage de ce papy en Patagonie est certes très chouette, et la relation avec le gamin est marrante. Mais tellement en deçà de la promesse initiale et de ce début incroyable qu’au final, difficile de ne pas être déçus.
11. En Avant (2020)
En Avant, le dernier né des studios, Pixar n’est pas le plus inoubliable, ni le plus original de son catalogue, mais il est un beau film sur la fraternité. La thématique du deuil y est abordée, d’une manière moins frontale que dans Là-haut, mais avec une ingéniosité plaisante.
On a également su apprécier toute cette magie, assez absente de l’œuvre des studios et les nombreuses références geek qui ponctuent ce long-métrage.
10. Toy Story 2 (1999)
À l’instar du premier volet innovant d’un point de vue numérique, cette suite de Toy Story est considérée comme le premier film entièrement créé, masterisé et projeté en numérique. Dans cette nouvelle aventure, les jouets déroulent le tapis rouge à Woody qui, kidnappé, découvre l’existence de son passé glorieux grâce à la revigorante Jessie.
Riche en gags, en références et en rebondissements, cette œuvre perçue comme un road-movie, digne d’Indiana Jones, est une très bonne continuité des aventures des jouets et permet d’introduire de nouveaux personnages qui s’inscriront durablement dans la franchise phare du studio, de madame Patate aux Barbies.
9. Le Monde de Nemo (2003)
Un peu au-dessus de la moyenne de ce classement, Le monde de Nemo reste un bon élève de la classe Pixar. Entre ses mouettes abruties (mais hilarantes), ses tortues voyageuses, ses anémones mystérieuses et son dentiste effrayant, ce film nous embarque avec enchantement sous l’océan.
La trajectoire de ces petits poissons va nous faire découvrir les dangers et les ressources des fonds marins, le temps d’un voyage divertissant qui vieillit très bien.
Ex æquo 8 et 7. Monstres et Compagnie (2001)
Cette virée dans les cauchemars des enfants était une excellente trouvaille de la part de Pixar qui, pour son quatrième long-métrage, faisait le pari de s’intéresser à des monstres effrayants et laids. Le duo Sullivan (sorte de grizzli bleu turquoise) et Bob (un cyclope-extraterrestre miniature) travaillent avec acharnement dans une entreprise qui fait peur aux enfants pour récolter leurs cris, constituant leur énergie.
Plus robustes, les gosses donnent bien du souci à ces monstres, qui nous apparaissent sous un jour beaucoup plus tendre. Sorti il y a presque 20 ans, le film reste un gros coup de cœur.
Ex æquo 8 et 7. Toy Story (1995)
Toy Story est un film très important dans l’histoire de Pixar : première franchise du studio, premier film d’animation réalisé en images de synthèse, le film est une révolution dans le monde de l’animation, puisqu’il n’est plus question de princesses et de princes charmants mais de cow-boys, d’’astronautes et autres patates articulées.
Symboliquement, le film représente le renouveau, l’ère de la modernité. “Vers l’infini et l’au-delà”, de nos cœurs. C’est pourquoi, et même s’il est sorti en 1995, il trône dans la sphère haute de notre top.
6. Les Indestructibles (2004)
Il n’y a rien à jeter dans ce chef-d’œuvre de Brad Bird. Franchement, pensez-y. Tout est parfait. L’ambiance variant si facilement entre le film d’action, le film d’espionnage, la romance, le drame et la comédie — il faudra regarder du côté de la mise en scène et de la photographie pour cela, avec un travail exemplaire à ce niveau-là.
L’écriture, soignée, apporte une profondeur psychologique à ces super-héros presque ordinaires. Et c’est sans parler de la beauté graphique de l’île ou des scènes de combats, faisant des Indestructibles l’un des plus grands Pixar.
5. Coco (2017)
Que celui qui n’a pas pleuré devant Coco se manifeste. Il faudra attendre 2018 pour que Pixar s’exporte au Mexique et célèbre la fête des Morts. À l’image de cette fête culturelle iconique, le film est coloré, mélodieux et bouleversant.
Récompensé par l’Oscar du meilleur film d’animation cette année, Coco met à l’honneur la relation entre une grand-mère silencieuse et son petit-fils mélomane, Miguel. Ode à la musique et aux artistes, le film pose surtout un regard mélancolique et nuancé sur la mort et l’au-delà.
4. Toy Story 3 (2010)
Si tous les films des studios Pixar ne se bonifient pas dans leur suite, Toy Story 3 est le parfait contre-exemple. Il y a 10 ans, on retrouvait notre bande de jouets préférée dans un film qui a indéniablement gagné en maturité et qui a su grandir en même temps que ses personnages, et notamment celui d’Andy, désormais à la veille de son départ à la fac.
Dans ce troisième film, la question n’est plus simplement de savoir ce que font les jouets lorsque nous ne sommes pas là mais plutôt ce qu’ils deviennent lorsque nous grandissons, convoquant ainsi la thématique de la peur de l’abandon, mais aussi de la transmission.
On a également apprécié qu’aucun personnage ne soit laissé au second plan, chacun ayant un rôle à jouer dans cette grande évasion, le tout servi par un scénario très bien ficelé, qui alterne entre aventure, émotion, humour et de nombreux rebondissements qui ne se jouent pourtant jamais au détriment de l’émotion.
3. Ratatouille (2007)
Pixar, c’est avant tout cette capacité à prendre des thématiques scénaristes “basiques”, et à les transposer dans un univers improbable et offrant avec une originalité rare des histoires qui toucheront les petits et les grands.
Ici, on est sur la figure d’un héros qui se met en danger pour vivre sa passion, qui transcende sa condition et refuse les codes de la société pour devenir celui qu’il entend être. Dit comme ça, ça a déjà été vu 10 000 fois. On est d’accord. Sauf qu’on parle ici d’une petite souris fin gourmet, grand cuisinier, décidant de suivre son rêve en aidant un humain d’une cuisine parisienne pour exceller dans son art. Et forcément, ça prend une autre tournure.
Car il faut le reconnaître : Ratatouille est une claque visuelle et émotionnelle. La mise en scène alternant course poursuite haletante dans la cuisine, et scène de rêverie à la beauté inégalée, le tout traversé d’une poésie culinaire jamais vue au cinéma (quand Remy fait son assiette de Ratatouille, on en pleurerait presque de bonheur), est digne des plus grands films. Le talent d’un certain Brad Bird y est sans doute pour quelque chose.
En bonus : le flash-back du détestable critique Anton Ego, est l’une des plus belles séquences que nous ait offert le studio.
2. Vice Versa (2015)
En deuxième position de ce classement se place Vice-Versa, pour nous avoir fait passer du rire aux larmes, à travers une histoire touchante et dépaysante. Cinq petits êtres vivants, Joie, Tristesse, Colère, Dégoût et Peur dirigent à la baguette Riley, une préadolescente dont la vie vient d’être chamboulée à cause d’un déménagement soudain.
Alors que toutes les humeurs ont du mal à suivre le tempo de leur humaine qui doit s’adapter à sa nouvelle vie, Tristesse entre dans la danse, créant quelques fausses notes dans le cerveau de l’héroïne. Pour tout réorchestrer, Joie va devoir s’immiscer dans le subconscient de Riley et rectifier le tir. Un tableau inédit de l’adolescence et de ses tiraillements.
1. Wall-E (2008)
Wall-E est certainement le pari artistique le plus audacieux relevé pas les studios depuis leur création : une première moitié de film sans aucun dialogue, avec pour seul personnage un petit robot, indécrottable romantique, qui erre en solitaire parmi des montagnes de déchets, parvenant pourtant à nous émouvoir en quelques minutes.
Un film qui a également su éviter l’écueil du manichéisme qu’aurait pu laisser présager un tel sujet, celui d’une critique de la société de consommation et d’un plaidoyer pour l’environnement. Dans Wall-E, les humains, qui ont fui la planète anéantie et qui peuplent désormais un vaisseau spatial, ne sont pas mauvais, mais simplement victimes de leur bêtise.
Une charge symbolique puissante, doublée d’un très beau film sur la solitude.
Article écrit par Lucille Bion, Arthur Cios et Manon Marcillat
Classement concocté par Lucille Bion, Aurélien Chapuis, Arthur Cios, Louis Lepron et Manon Marcillat