Lors d’une interview accordée à Vanity Fair, la chanteuse de 28 ans a parlé ouvertement de sa lutte contre la dépression post-natale, et évoqué son dark side.
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Depuis ses débuts avec l’album 19 en 2008, Adele n’a cessé de nous bercer de son éternel spleen, en nous contant ses histoires d’amour déchu. Grâce à des titres comme “Hometown Glory” (2008), “Someone Like You” (2011) ou “Hello” (2015), la chanteuse britannique s’est imposée comme l’incontournable gardienne d’une pop tout à la fois douce, vulnérable et puissante, qui lui a d’ailleurs valu une cinquantaine de récompenses, dont le Grammy Award du meilleur album de l’année pour 21 en 2012.
Après huit années de carrière, Adele nous ouvre aujourd’hui les portes de son intimité, et de ses émois psychologiques. Dans un entretien accordé au magazine Vanity Fair et repéré par Dazed and Confused, l’artiste s’est en effet exprimée sur son étroite relation avec la dépression.
“J’ai toujours été attirée par des chansons tristes, constate-t-elle dans cet article justement baptisé ‘Adele, Queen of Hearts’. J’ai toujours été assez mélancolique. Pas autant que dans mes chansons, bien sûr, mais j’ai un vrai côté obscur. Je suis très encline à la dépression. Je peux entrer ou sortir de cet état assez facilement. Ça a commencé quand mon grand-père est mort, lorsque j’avais 10 ans, et bien que je n’aie jamais eu de pensées suicidaires, j’ai subi de nombreux traitements. […]”
“J’étais obsédée par mon enfant”
Adele aborde ensuite son expérience de la dépression post-partum (ou post-natale), une maladie qui, comme le rappelle Dazed and Confused, toucherait entre 10 et 15 femmes toutes les 100 naissances selon le Royal College of Psychiatrists :
“Je sais que dans la dépression post-partum – ou post-natale, comme on l’appelle en Angleterre – la mère ne veut pas être avec son enfant, elle a peur de lui faire du mal, elle a l’impression de faire tout de travers. Mais moi, j’étais obsédée par mon enfant. Je ne me sentais pas en adéquation avec lui. J’avais l’impression d’avoir fait le pire choix de ma vie… Ça peut venir sous des formes très différentes.
Finalement, je me suis dit que j’allais me donner une après-midi par semaine, juste pour faire ce que j’avais envie, sans mon bébé. Une amie m’a alors dit : ‘Vraiment ? Tu ne te sens pas mal de faire ça ?’ Je lui ai répondu que si, mais que je me sentirais bien plus mal si je ne le faisais pas. Quatre de mes amies ressentaient exactement la même chose, mais tout le monde était trop gêné pour en parler. Elles étaient persuadées que les gens penseraient qu’elles étaient de mauvaises mères, ce qui n’est pas le cas. En s’attribuant du temps pour soi, justement, on devient une meilleure mère.”
Avec ces propos, Adele rejoint ainsi le club des artistes qui ont récemment choisi de prendre la parole sur ce sujet très sensible qu’est la santé mentale. Parmi eux, Kehlani, qui avait utilisé Instagram pour parler de sa tentative de suicide en mars dernier ; Zayn Malik, qui n’avait pas hésité lui non plus à utiliser les réseaux sociaux pour évoquer ses problèmes d’anxiété ; et plus récemment Selena Gomez ou Kid Cudi, qui souffrent tous deux de dépression.