Le vrai “10 years challenge”.
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Le passage à la nouvelle année n’a pas uniquement fait fleurir les posts de bonnes résolutions sur les réseaux sociaux. À la cohorte des “New year, new me”, s’est ajouté un nouveau phénomène viral, le “10 years challenge” (parfois orthographié “10 year challenge”) qui invite les internautes à poster des photos d’eux à dix années d’intervalle.
Bon enfant, ce jeu virtuel a séduit plus de 3 millions de personnes qui n’ont pas hésité à exhumer leurs selfies restés dans les limbes de leurs disques durs ou dans les pages de leurs albums photo. Un concept dont les marques, sans surprise, se sont d’ailleurs très vite emparées pour vanter les évolutions de leurs produits.
Plus surprenant, le “10 years challenge”, au-delà de sa visée narcissique ou commerciale, voire de reconnaissance faciale, est apparu sur le compte de l’ONG environnementale Greenpeace International avec un tout autre objectif.
“Ce que la nature a mis des centaines de milliers d’années à créer, l’humain l’a détruit en moins de dix. C’est le “10 years challenge” le plus triste que vous verrez aujourd’hui.”
En lieu et place des visages, ces images montrent des “avant/après” d’environnements naturels dévastés au fil des années, banquises et forêts drastiquement réduites, accompagnées de légendes lapidaires telles que “Voici la réalité du ’10 years challenge'”.
Une manœuvre ingénieuse de sensibilisation par le biais d’un angle populaire, puisqu’un grand nombre d’internautes ont de fait relayé les posts de ces ONG ou ont créé leurs propres “avant/après”. Elle interroge cependant quand on sait que le fait de poster des photos sur les réseaux sociaux participe activement de la pollution invisible du Net.