Dans la valise de Norbert Dragonneau, il y a des chaussettes, quelques chemises et une montre qui fait “tic-tac” beaucoup trop fort. Enfin, ça, c’est lorsque notre sorcier favori (sorry not sorry Harry) active le mode “moldu” de ladite mallette au moment de passer un check-up, à son arrivée sur les quais de New York, dans Les Animaux Fantastiques (2016). Parce que le reste du temps, notre Nono, c’est pas des fringues qu’il se trimballe, mais une réserve naturelle pour créatures magiques. Chevaux à tentacules, reptiles ailés, fauves hérissés d’épines… Formidable.
Et passé le (légitime) stade de l’émerveillement point l’interrogation. Imaginons un instant que, dans un moment d’égarement, Norbert nous cède la garde d’une des bêtes de cette faune enchantée. Au choix, façon starter Pokémon. Laquelle serait-il le plus judicieux de choisir ? Place au débat.
1. Murlap, rattata endiablé
Ouh qu’elle est vilaine, cette sorte de rat au corps glabre ! On y retrouve quelque chose de l’horreur des chats sans poils. Mais en pire. “L’habit ne fait pas le moine”, diront certains. Sauf que là, si. Cette créature aux excroissances pendouillantes est aussi agressive que le suggère son infâme silhouette. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à regarder de près l’effroyable blessure qu’un de ces démons inflige au bon vieux Jacob Kowalski, quand celui-ci essaie de le choper. On passe notre tour pour l’adoption, évidemment.
2. Pickett, drôle de tige
Qu’est-ce qui mesure 20 cm max, vit dans les sylves reculées, et ressemble à une mante religieuse version végétale ? Un botruc, pardi. Une espèce délicate qui joue vachement sur l’affectif. Prenez Pickett, l’un de ses éminents représentants. Toujours niché dans la poche de Robert Dragonneau, à exiger de l’attention et faire la tronche dès que son “maître” s’éloigne à plus d’un mètre. Relou. Le spécimen n’en cultive pas moins certains… atouts pratiques. Comme le reste des siens, il a notamment l’agilité nécessaire pour déverrouiller n’importe quel loquet – c’est un escroc du film Les Animaux fantastiques qui le dit, pas nous. Intéressant, certes. Mais ces doigts de fée sont un peu chers payés pour se coltiner h24 un susceptible pareil, si vous voulez notre avis. Ça dégage.
3. La demiguise, champion du cache-cache.
Quelle galère. Cette espèce a la très fâcheuse tendance de se rendre invisible, rien que pour le plaisir. Alors si vous rêviez de vous faire pote avec l’un de ses représentants, bonne chance. Retrouver celui de Norbert Dragonneau dans la ville de New York a tout d’une mission impossible. Ça équivaut littéralement à vouloir retrouver une aiguille dans une motte de foin. Aucun intérêt de partager un quotidien avec une bête pareille. Sauf à vouloir se forger une cape d’invisibilité, en utilisant sa fourrure… ? Mais on est contre la maltraitance animale, ici. Alors next.
4. Démonzémerveille, l’angoisse brute
Bouh ! Gros coup de flippe côté Jacob Kowalski lorsque Nono lui montre son spécimen de démonzémerveille. Et on le comprend. Simple boule de pics avec laquelle on peut jouer au yoyo à l’état de “repos”, ce volatile à la silhouette mi-chauve-souris, mi-papillon, arbore une gueule de squelette et s’amuse à ficher sa langue dans les oreilles du premier venu pour… aspirer ses souvenirs. C’est sa nourriture, genre. Flippant.
Nota bene : l’utilisation de son venin permet d’effacer les souvenirs. Bien pratique lorsqu’il s’agit de faire oublier à la Big Apple tout entière un déchaînement de magie à travers les rues de la métropole. Dans un cadre plus banal, le précieux élixir peut aussi gommer de la mémoire de cette target que vous chérissez tant votre pitoyable chute de la veille. Le procédé s’applique avec la même logique (et la même efficacité) aux divers excès d’ivresse, pétage de plombs, bourdes, etc. Difficile de cracher sur un tel pouvoir. On inscrit cash le démonzémerveille sur notre shortlist des bêtes à ramener chez soi.
5. L’oiseau-tonnerre, sa majesté suprême
Waouh ! Juste, waouh ! Clairement, cette espèce en jette un max. C’est un peu la Porsche des créatures magiques, avec sa dégaine de faucon royal. Plumes blanches, quatre paires d’ailes, yeux jaune ambre… La totale. Et l’oiseau-tonnerre n’est pas qu’un physique, puisqu’il est capable de pressentir les dangers d’origine surnaturelle. Ainsi que de faire tomber la foudre. À l’échelle individuelle, l’intérêt n’est pas énorme, on est bien d’accord. Mais pensons global. En période de sécheresse, il suffit de faire signe à l’animal et – paf ! – une pluie diluvienne s’abat. Un miracle ? Non, juste la classe de l’oiseau-tonnerre. Énorme challenger.
6. Le niffleur, prince chipeur (et donc grand gagnant)
C’est lui et lui seul qu’on adopterait. Quoi, vous êtes surpris ? OK cette créature oscillant entre l’ornithorynque, le canard et la taupe ne paye pas de mine. Elle ne vous aidera pas en cas de castagne, et n’a aucune vertu thérapeutique notable. N’empêche. Elle sent, piste et traque tout objet brillant. Le spécimen serait “prêt à tout pour mettre la main sur quelque chose d’étincelant”. Nono le certifie ! De quoi donner des idées, avouez.
Avec son format mini et ses aptitudes à fourguer un max de bijoux dans sa poche kangourou, le niffleur n’est ni plus ni moins que le braqueur ultime. C’est l’équipe d’Ocean’s 11 et celle de Casa de Papel réunies. A minima. Laissez-le vingt minutes chrono dans une banque, et vous pouvez compter sur lui pour vous ramener pour plusieurs dizaines de milliers d’euros en lingots d’or. On n’est pas des Picsou, attention. Mais la perspective est alléchante.
Alors ceux qui veulent se la péter à dos d’oiseau-tonnerre, tenez-le vous pour dit : on vous le laisse. Sans regret. Quant aux trublions qui entendent exploiter le démonzémerveille pour se tailler une réputation à neuf en radiant des souvenirs… Shame on you. Nous, on a fait notre choix. Direction Copacabana, le 5 étoiles, les plages de sable fin. Et mercééé le niffleur.