Longtemps écartées des terrains de football, des skateparks et autres rings de boxe, les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’imposer dans des sports encore largement dominés par des hommes. La preuve avec ces trois athlètes.
En matière de sport de haut niveau, les femmes ont longtemps été relayées au second plan. Il a fallu attendre les Jeux olympiques d’été de 1928 pour que le sport féminin apparaisse enfin au programme de la compétition. Une décision qui, pour la première fois dans l’histoire, donna à 277 femmes le droit de participer aux épreuves d’athlétisme des olympiades – aux côtés de quelques 2 606 hommes.
Depuis ce jour, de plus en plus souvent, les femmes occupent la première place du podium, brisant sur leur passage les barrières du genre. Aujourd’hui, les noms de grandes championnes telles que Serena Williams, Marie-José Pérec ou Laure Manaudou sont d’ailleurs connus de tous.
Encouragée par ces athlètes inspirantes, une nouvelle génération de sportives se dresse aujourd’hui pour reprendre le flambeau de ses aînées, et imposer les femmes dans des milieux qui, encore aujourd’hui, restent largement perçus comme masculins. Parmi elles, la Colombienne Mariana Pajon, championne du monde de BMX ; Nora Vasconcellos, skateuse avide de sensations fortes ; et la joueuse de football américaine Becky Sauerbrunn.
Mariana Pajon
Mariana Pajon est considérée comme la patronne du BMX féminin mondial. Née à Medellín (Colombie) le 10 octobre 1991, cette athlète déterminée commence à s’intéresser au BMX à l’âge de 4 ans. Cinq ans plus tard, elle participe à ses toutes premières compétitions, encouragée par son père et son frère, également adeptes du deux-roues. Des compétitions au cours desquelles elle sera l’unique fille, et dont elle ressortira largement victorieuse.
Mariana Pajon cumule aujourd’hui une douzaine de trophées. Double championne olympique en 2012 et 2016, elle est aussi et surtout l’actuelle championne du monde de BMX, un titre dont elle a déjà été sacrée six fois, et qui a considérablement changé son quotidien. Interrogée par Red Bull en 2013, cette dernière confiait :
“Ma vie a considérablement changé. En Colombie, les gens m’arrêtent dans la rue pour me serrer dans leurs bras, m’embrasser. Parfois, je suis obligée d’avoir un garde du corps avec moi, parce que je ne peux pas me balader toute seule. Je crois aussi que je dois être un exemple pour les enfants. Leur dire qu’ils peuvent atteindre leur but s’ils croient vraiment en leurs rêves.”
Nora Vasconcellos
Nora Vasconcellos fait partie de celles, de plus en plus nombreuses, qui ont choisi de combattre les stéréotypes grâce au skateboard. Bercée par le monde de la glisse depuis toute petite, cette native de Pembroke dans le Massachusetts commence d’abord par s’intéresser au surf. Mais bientôt, comme Stacy Peralta et sa bande dans le Venice Beach des années 1960, l’océan ne lui suffit plus. Interrogée par le magazine Monster Children, l’Américaine explique s’être mise à skater en 2006, inspirée, entre autres, par le dessin animé Rocket Power :
“C’était un dessin animé sur des gosses qui faisaient des sports d’action, et je voulais être Reggie Rocket. C’était la seule fille du groupe, elle avait toujours raison, et elle était très douée en skate. J’étais super active plus jeune, je regardais souvent les X Games mais je ne me suis pas mise au skate avant mes 12 ans […].”
Depuis ses premiers pas dans les bowls il y a dix ans, Nora Vasconcellos n’a jamais lâché sa board. Compétitrice acharnée, sélectionnée pour les X Games en 2016, la jeune femme voit dans le skate un moyen infini d’explorer et d’exploiter sa créativité. “Je ne peux juste pas m’arrêter de skater, poursuivait-elle dans les colonnes de Monster Children. Pour moi, ce serait comme si une personne avait trouvé LE moyen de s’exprimer artistiquement, et qu’on lui arrachait ce moyen : je deviendrais folle.” Et de conclure :
“Quand je découvre un nouveau spot, il y a tellement de nouvelles choses que j’ai envie d’essayer ! […] Souvent, je dessine une idée, une figure dans ma tête, et je fais tout pour la réaliser. Parfois, je réussis en quelques minutes, parfois, j’ai besoin de plusieurs jours. […] Et quand tu réussis à rentrer une figure à laquelle tu ne t’attends pas, il y a une vraie magie qui se crée. Se surprendre soi-même, c’est le meilleur aspect du skate.”
Becky Sauerbrunn
À 31 ans, Becky Sauerbrunn est l’une des joueuses de football les plus en vue des États-Unis. Originaire de Saint-Louis, dans le Missouri, elle fait ses premiers pas en 2013 chez les Virginia Cavaliers, où elle restera jusqu’à la fin de ses études en 2007. Après un bref passage chez les Boston Renegades et les Richmond Kickers, la jeune femme débute sa carrière en tant que professionnelle chez les Washington Freedom, en 2008. Cette même année, elle rejoint l’équipe nationale, qui représente les États-Unis dans les compétitions majeures de soccer féminin telles que la Coupe du monde de football féminin, la Gold Cup féminine, l’Algarve Cup et les Jeux olympiques d’été.
Le 11 janvier 2013, Becky Sauerbrunn rejoint le FC Kansas City, et intègre alors la National Women’s Soccer League (la ligue professionnelle de soccer féminin aux États-Unis). Au sein de cette équipe, pour laquelle elle occupe encore à ce jour le poste de défenseure, elle ne cesse de révéler son talent : en 2013, 2014 et 2015, elle a été nommée “meilleure défenseure de l’année”, devenant ainsi la première joueuse de toute l’histoire de la National Women Soccer League à détenir ce titre durant trois saisons consécutives.
Inspirée par son talent et sa détermination, adidas a dévoilé, en novembre 2016, les crampons Ace et X : des chaussures produites pour répondre aux besoins spécifiques du pied féminin, au niveau de la forme, du design mais aussi de la traction. Une petite révolution dans le monde du football féminin, à laquelle Becky Sauerbrunn a activement participé :
“Cela fait quelques années que je travaille avec adidas, qui a toujours valorisé les femmes dans le monde du sport”, racontait-elle à ESPN fin novembre 2016. “Ces crampons, conçus exclusivement pour le pied féminin et pour nos mouvements sur le terrain, constituent une étape logique pour la marque, et pour le football féminin tout entier.”