Dans le film de zombies, tout ou presque a été dit. Dès lors, il devient compliqué de réinventer le genre. All of Us Are Dead l’a bien compris et ne cherche pas l’originalité, mais l’efficacité. Le film de zombies repose sur deux éléments essentiels : la peur, lors des attaques, et l’émotion, lors des inévitables morts. Sur ces deux éléments, la série de Cheon Seong-il, adaptée du webtoon sud-coréen Now at Our School, est réussie.
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L’intrigue se concentre sur un début d’apocalypse, avec l’arrivée d’un premier infecté qui va peu à peu contaminer l’ensemble d’une population. Ici, il s’agit du lycée de Hyosan. Un étrange professeur de biologie crée un virus, qu’il inocule à son fils. Il finit par perdre le contrôle de la situation lorsqu’une autre élève est infectée.
Très vite, les lycéens se transforment en zombies. Lorsqu’une poignée d’élèves arrive à échapper à la morsure, elle doit se rendre à l’évidence : tandis que le reste de la ville est évacué et mis en quarantaine, eux n’arriveront pas à quitter le lycée et doivent se battre pour leur survie, tout en restant entre ces murs où, désormais, des milliers de zombies font la loi. Bien sûr, comme toute bonne œuvre du genre, on croise les stéréotypes classiques : le casse-cou, le bagarreur, le paranoïaque, l’égoïste, celui qui se sert des autres comme boucliers… Et l’ennemi n’est pas forcément celui qu’on croit.
Suspense et gore, combo gagnant
Si les premiers épisodes sont assez impressionnants, All of Us Are Dead s’enlise rapidement dans son concept et déploie des intrigues à rallonge, finalement répétitives. On suit plusieurs groupes d’élèves qui, tour à tour, fuient les zombies, trouvent une cachette, fomentent un plan, qui finit par échouer, et rebelote. Les plans mis au point par les protagonistes sont nombreux, mais puisque le plus souvent, ils échouent, on finit par se demander pourquoi le scénario en contient autant. D’autant que, forte de ses douze épisodes d’une heure, la série est longue.
Cependant, ces derniers sont efficaces, c’est indéniable. On s’attache rapidement aux personnages et puisque aucun d’eux n’est épargné, le suspense est constant. La série offre également de beaux moments de bravoure, notamment dans les premiers épisodes, alors que l’épidémie n’est pas encore généralisée. Une scène de l’épisode 2, une invasion dans la cantine du lycée, est particulièrement impressionnante : en un seul plan, le cinéaste montre des centaines d’élèves fuyant les zombies. La majorité se fait pourtant rattraper, tandis que les protagonistes parviennent à fuir. Cette séquence est une véritable leçon de coordination et de mise en scène.
Une épidémie inspirée par celle du Covid
C’est pourquoi All of Us Are Dead s’avère si frustrante. Pleine de bonnes idées, elle agace par sa lenteur et ses quelques incohérences. Parmi ces bonnes idées, celle du zombie asymptomatique, sans doute inspirée par la pandémie de Covid-19. Certains personnages, mordus par des zombies, ne se transforment pas, mais deviennent mi-humains, mi-zombies. Cela en fait des immortels à la force prodigieuse qui conservent leur conscience. Cette trouvaille scénaristique devient intéressante lorsqu’un des asymptomatiques est retrouvé parmi les citadins en quarantaine. Cela sème le doute parmi l’armée déployée sur place, et la pousse à considérer tout le monde comme potentiellement infecté.
Même si elle n’a rien d’original, la lutte constante des lycéens pour leur survie se suit avec un certain plaisir. Elle satisfera les amateurs de gore, de suspense et de dramas coréens, avec toutes les histoires de cœur qui s’ensuivent. Pour tout ça, on peut bien lui pardonner ses quelques défauts.
La saison 1 d’All of Us Are Dead est disponible en intégralité sur Netflix.