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Mardi 8 septembre, une jeune femme s’est vu refuser l’entrée du musée d’Orsay à Paris à cause de sa tenue. La raison : un décolleté jugé trop plongeant au goût de plusieurs agents en charge de l’accueil.
Les menus détails de cet incident ont été racontés par cette jeune Parisienne dans une lettre ouverte publiée sur Twitter. Ce post a été partagé des milliers de fois : “J’ai honte, j’ai l’impression que tout le monde regarde mes seins, je ne suis plus que mes seins, je ne suis qu’une femme qu’ils sexualisent”, écrit-elle sur Twitter.
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Contactée par Konbini news, Jeanne n’en revient toujours pas. “Le midi, j’avais mangé au Meurice avec une amie. Je le précise parce que c’est un restaurant 5 étoiles et que, là-bas, ma tenue n’a pas posé problème. À aucun moment, je ne me suis pas sentie à ma place”, nous confie cette étudiante en lettres de 22 ans.
Elle y a d’ailleurs été prise en photo dans la robe qui a déplu au musée d’Orsay. C’est bien la première fois qu’elle pose problème. “Je l’ai portée tout l’été, je me sens bien dedans et jolie”, nous affirme-t-elle.
Jeanne et son amie arrivent ensuite au musée d’Orsay vers 16 heures. “J’espérais voir l’exposition Tissot qui se termine bientôt”, explique Jeanne.
“Arrivée à l’entrée du musée, je n’ai pas le temps de sortir mon billet que la vue de mes seins et de mon apparat tout dépoitraillé choque une agente chargée du contrôle des réservations”, raconte-t-elle sur Twitter.
L’agente en question aurait même lâché : “Ça c’est pas possible, ça passera pas”. “J’ai eu du mal à réaliser que c’était mon décolleté le problème”, se souvient-elle.
Alors que les responsables défilent devant elle, l’incompréhension laisse place à la gêne. Il est de plus en plus évident que le problème c’est son décolleté.
“On fixe mes seins ostensiblement”, écrit-elle sur Twitter.
“J’étais choquée”
Elle est certaine que si elle n’avait pas de poitrine, on ne lui aurait rien dit. “Je faisais face à un cercle de gens qui me faisaient un procès d’apparence. Personne ne prononçait le mot ‘sein’ en regardant les miens, tout en faisant semblant de ne pas les regarder. C’était humiliant”, nous explique-t-elle.
Si elle devine que c’est sa tenue le problème, elle ne comprend pas pourquoi le “crop top” de son amie échappe au règlement du musée. “Le problème, c’est les seins“, finira-t-elle par comprendre. Et d’ajouter : “J’étais choquée.”
On lui répète de se couvrir avec sa veste : “Mettez votre veste, comme ça je vous laisse rentrer. À l’intérieur du musée, vous faites ce que vous voulez, enlevez-la si vous voulez. Je vous comprends mais c’est les règles.”
De quelles règles parle-t-on exactement ? Certains twittos pensent avoir mis le doigt dessus.
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Jeanne finit par capituler et met sa veste. Lorsqu’elle entre dans le musée, elle comprend encore moins pourquoi elle a été accusée d’attentat à la pudeur.
“À l’intérieur : des peintures de femmes nues, des sculptures de femmes nues“, écrit-elle sur Twitter.
“Je ne suis pas que mes seins, je ne suis pas qu’un corps, vos doubles standards ne devraient pas être un obstacle à mon droit d’accès à la culture et à la connaissance“, conclut-elle.
Depuis la publication de sa lettre ouverte, l’étudiante a reçu de nombreux messages de soutien. “Je savais que ça allait prendre de l’ampleur”, nous confie-t-elle.
Mercredi après-midi, le musée l’a contactée pour lui présenter des excuses qu’elle juge un peu expéditives. Pour autant, elle ne veut en aucun cas jeter l’opprobre sur cet établissement.
“Je ne veux pas appeler au boycott, je retournerai au musée d’Orsay. Je veux juste dire que ce n’est pas normal et que ça ne doit pas se reproduire”, nous assure Jeanne que cette mésaventure n’empêchera pas de porter à nouveau la robe qu’elle aime tant.
De son côté, le musée à réagi mercredi en fin d’après-midi dans un communiqué de presse : “L’Etablissement regrette profondément cet incident” et d’assurer qu'”un rappel des règles d’accueil a été effectué auprès de la société prestataire placée aux entrées du musée.”