Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a sanctionné jeudi CNews, la chaîne d’info du groupe Canal+, d’une amende de 200 000 euros pour “incitation à la haine” et “à la violence”, après des propos tenus en septembre par son polémiste vedette Éric Zemmour sur les migrants mineurs isolés. Cette sanction financière est une première à l’encontre d’une chaîne d’information, a précisé le CSA à l’AFP.
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Le 29 septembre, lors d’un débat de l’émission “Face à l’info” consacré à la question des mineurs isolés après l’attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, Éric Zemmour avait déclaré : “Ils n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu’ils viennent.”
Une sortie qui avait suscité un tollé et l’ouverture d’une enquête du parquet de Paris pour “provocation à la haine raciale” et “injures publiques à caractère raciste”, peu après une condamnation du polémiste pour les mêmes motifs.
“Quand bien même ces propos ont été tenus dans le cadre d’un débat en lui-même légitime […], ils ont été de nature à inciter à la haine envers les mineurs étrangers isolés et ont véhiculé de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à leur égard, de nature à encourager des comportements discriminatoires”, justifie le CSA dans un communiqué.
“Par ailleurs, le Conseil a estimé que la maîtrise de l’antenne n’avait pas été assurée, d’autant plus que l’émission a été diffusée en différé et sans modification, ainsi que l’a souligné le comité d’éthique du groupe Canal+ dans son avis rendu le 22 octobre 2020”, ajoute l’autorité audiovisuelle. La chaîne a ainsi “manqué à ses obligations”, estime le CSA, qui avait confié les saisines relatives à cette séquence à un rapporteur indépendant, CNews ayant déjà été mise en demeure pour des faits similaires fin 2019.
Le CSA avait, à l’époque, délivré un avertissement à la chaîne après des propos de sa vedette Éric Zemmour sur l’islam et la colonisation de l’Algérie. La sanction de jeudi n’est pas une première pour le groupe Canal+ : le régulateur a déjà condamné plusieurs fois C8 pour des séquences polémiques dans des émissions de Cyril Hanouna, avec notamment une amende de 3 millions d’euros en 2017 pour un canular jugé homophobe.
Une autre sanction, une privation de publicité d’une semaine pour l’émission “Touche pas à mon poste”, avait été annulée par le Conseil d’État, obligeant le CSA à indemniser C8 à hauteur de 1,1 million d’euros.
Konbini news avec AFP