À nouveau. La préfecture du Pas-de-Calais a prolongé lundi l’arrêté interdisant la distribution de nourriture et boissons dans une partie du centre-ville de Calais, une mesure décriée par les associations d’aide aux migrants, prise initialement le 10 septembre 2020 et sans cesse prorogée depuis un an.
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Déjà prolongé à douze reprises, à chaque fois pour environ un mois, cet arrêté court cette fois jusqu’au 20 septembre 2021. Il interdit “toute distribution gratuite de boissons et de denrées alimentaires dans certains secteurs de Calais”, incluant notamment des quais du centre-ville et les abords de la gare, par des associations non mandatées par l’État.
Selon le communiqué de la préfecture, il vise à limiter les rassemblements favorables à la diffusion du Covid-19 “dans un contexte sanitaire fragile marqué par la propagation du variant delta” mais aussi à empêcher “les troubles à l’ordre public”. La préfecture souligne que l’État mandate l’association La Vie active pour distribuer des repas aux migrants et que 2 510 repas en moyenne ont été distribués chaque jour depuis le début du mois d’août.
À Calais, le rêve de l’Angleterre pour des milliers de migrants
Lors d’une visite fin juillet à Calais, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait insisté sur le déploiement des forces de l’ordre dans le but de contrer l’immigration sur le territoire. “Il y a déjà plus de 5 000 policiers et gendarmes dans le Pas-de-Calais dont une très grande partie est consacrée à la lutte contre l’immigration […], nous allons augmenter ces effectifs […]. Si je prends l’exemple de la gendarmerie nationale, on est entre 60 et 90 réservistes qui s’occupent de jour comme de nuit de ce littoral, nous allons doubler ces effectifs grâce à nos amis britanniques”, a-t-il dit.
Mi-août, la préfecture évaluait à environ 900 le nombre de migrants présents à Calais, dans l’espoir de gagner l’Angleterre. Depuis la fin 2018, les traversées illégales de la Manche par des migrants cherchant à gagner le Royaume-Uni se multiplient malgré les mises en garde répétées des autorités qui soulignent le danger lié à la densité du trafic, aux forts courants et à la basse température de l’eau. Entre le 1er janvier et le 31 juillet 2021, la préfecture maritime a décompté 12 148 “traversées ou tentatives de traversées” de ce type, soit près de trois fois plus que sur la même période en 2020 (4 192), et 9 551 sur l’ensemble de l’année 2020. En 2019, elle n’en avait recensé que 2 294.
Une dizaine d’associations contestant les motivations de l’arrêté initial et le jugeant contraire au principe de fraternité avaient saisi en vain le tribunal administratif de Lille puis le Conseil d’État en référé-liberté, mais ni l’un ni l’autre ne l’avait suspendu.
Konbini news avec AFP