Vladimir, 37 ans et Don Juan des temps modernes, est un grand séducteur qui cueille les femmes, les chérit et les pénètre. Avec plus de 400 conquêtes sexuelles au compteur, celui-ci se confie et nous explique comment il agit et pourquoi.
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Je m’appelle Vlad, j’ai 37 ans. Je suis un grand mec avec la stature d’un boxeur, blond aux yeux bleus. Je suis une sorte de “freak” au style éclectique, de nature très sociable et curieuse. J’ai étudié l’histoire de l’art, la philo, et puis j’ai fait une école d’art. Je vis dans un petit appartement simple, pas cher, un peu bordélique mais organisé, sans froufrous avec quelques images de femmes sexy accrochées aux murs.
Je fais partie des types qu’on appelle “les queutards”. Je n’ai pas honte d’être qui je suis. J’ai commencé assez tard, à 24 ans. Il y a des années où je fais trente à quarante rencontres sexuelles. Je fais un dépistage tous les trois mois environ. Je pourrais parler de près de 400 aventures, même si je déteste l’idée de chiffrer les choses. On dit que je suis accro au sexe, mais c’est un raccourci. Je pense que tout le monde est un peu comme moi, tout le monde veut plaire et se libérer de ses pulsions.
Moi, je suis libre. Partout où je vais, chaque femme que je croise est une fleur potentielle. Je flaire, je sens, “enlève ta culotte”, tout le temps, sans limites. Je me suis branlé pendant des années dans presque tous les endroits possibles, comme un marquage, tous les jours, plusieurs fois. Je suis plus tranquille aujourd’hui, mais je continue à rencontrer des filles. Je ne sais pas si mon attitude découle de mon passé, mais voilà mon histoire.
La naissance d’un coureur
À mes 9 ans, je suis un garçon mignon, équilibré et comme tous les gosses, j’ai déjà une curiosité sexuelle. Lors d’une période compliquée à la maison, mes parents ont du mal à s’occuper de mon petit frère et moi. Nous sommes logés pendant quelques mois chez des gens de la famille.
Je me couche un soir dans le lit de ma grande cousine, qui a 12 ans. Je cherche à lui toucher le vagin, j’ai le souvenir de l’avoir léché, et elle s’est frottée à mon sexe. La situation se reproduira plusieurs fois. Je vis cette période sans vraiment trop réaliser ce qu’il se passe. À la suite de cette expérience, je ne sais pas pourquoi, je développe un arrière-goût amer, un sentiment de mal-être. Pendant plusieurs années, j’ai eu le sentiment d’être coincé dans ce contexte.
À 12 ans et demi, je parle peu, je suis rond, je comble la souffrance de mes souvenirs perturbants par la bouffe, mes copains et mon petit frère me traitent de Casimir. Pour les filles, je suis le bon copain. À 15 ans, je sors du mutisme accumulé depuis mes 9 ans. Je décide de parler de ces souvenirs autour de moi pour me libérer de ce poids. Je reprends de la force, je sors de mon carcan.
“J’ai envie d’être aimé de toutes, de partir à l’aventure, celle de la chair”
Pendant la période qui suit, j’aime jouer avec le feu, dans tous les domaines, ça me stimule. À partir de mes 20 ans, je plonge tête baissée dans la fête, la drogue et l’alcool. Je fais aussi mon entrée dans le milieu de l’art. C’est la possibilité de m’intéresser à tout, de vivre de nouvelles aventures… À 23 ans, je suis très bruyant, je fais la fête à tout-va. À cette époque, j’ai une petite copine depuis un an et demi mais j’en ai ma claque.
Je décide de tout changer dans ma vie et je me “libère” de cette relation, j’ai envie de rencontrer d’autres filles, d’être aimé de toutes, de partir à l’aventure, celle de la chair. Je deviens un “play-boy”. Je me mets dans le rôle du mec genre beau, cool, marrant et sans fond, le mec léger qui fait des grandes phrases toutes faites, celui par lequel certaines femmes adorent être séduites.
Expériences multiples vs. amour véritable
Je décide d’utiliser mes qualités d’écoute développées dans mon enfance et mon brin de folie borderline pour draguer et prendre le plaisir là où il est. Je suis animal, je suis mes pulsions et mes envies répétées de sexe. Je consomme alors la chair, j’apprends des femmes à tous les niveaux. J’expérimente : les jeunes, les plus jeunes, les plus âgées, les beaucoup plus âgées. Le feu est en moi, je m’offre à la bouche gourmande des femmes.
À chaque rencontre, je me laisse aller, je ne sais jamais moi-même ce qu’il adviendra. Beaucoup de mes rencontres se basent sur l’écoute et la confidence. Mon corps robuste d’homme viril et fort, ainsi que mon oreille ouverte à l’échange et mes conseils avisés plaisent aux filles, qui me font confiance et se lâchent… La plupart du temps, je quitte la fille après le rapport sexuel, insaisissable, avec l’intérêt partagé du moment, et la sensation de s’être fait du bien à deux.
Je multiplie les conquêtes sexuelles de ce genre pendant plus de dix ans et sans tomber amoureux. Dans certains cas, les filles tombent, elles, parfois amoureuses ou veulent plus, mais après une discussion on reste bons copains ou chacun reprend sa route. J’ai fini par rencontrer ma copine actuelle, une fille qui me surprend, avec laquelle ça ne sera pas l’aventure d’un soir. Nous sommes ensemble depuis quatre ans maintenant. Je me suis calmé car je suis vraiment tombé amoureux.
“J’ai rencontré une Polonaise dans une auberge de jeunesse. On prend le train, la tension sexuelle déjà installée depuis plusieurs heures monte en nous”
J’essaye de lancer une certaine “relation libre” avec elle, mais c’est très dur. J’ai moi-même une grosse tendance jalouse et possessive, même si j’aimerais bien être détendu avec ça. C’est un combat intérieur. On continue tous les deux à avoir nos expériences à côté et parfois aussi ensemble avec d’autres. L’amour en couple et juste à deux, ça sort de mon rôle de “queutard”.
Avec elle, je “construis”. C’est une relation installée sur la durée, c’est une épaule constante, pas juste un moment de baise. Cet “amour”, c’est comme une amitié forte, grande, avec la fraternité, le rapport soignant, la notion de famille, la profondeur avec le sexe parce qu’on s’aime et que c’est différent.
Je continue tout de même à rencontrer des filles, mais moins qu’avant et les scénarios sont toujours différents. Il n’y a pas longtemps, j’ai rencontré une Polonaise dans une auberge de jeunesse en Roumanie. On s’entend bien, on décide de partir ensemble visiter une autre ville. On prend le train. Dans le compartiment, la tension sexuelle déjà installée depuis plusieurs heures monte entre nous, alors que la contrôleuse rôde autour. On s’embrasse, on se touche, on jouit ensemble. À l’arrivée, on visite la ville. On se quitte en se prenant dans les bras, “alors à la prochaine peut-être, adieu”…
“J’aime voir la fille jouir sous mes doigts, ça me fait exulter de joie. J’aime qu’elle balance son bassin accroché à mes doigts”
Je dirais ainsi que ma perversion est stimulée comme ça, par la rencontre hasardeuse, dans une auberge, dans la rue, peu importe. Ensuite, j’entreprends un partage avec la fille, puis nous rions, puis nous faisons l’amour. En général, je suis assez cash et je demande à la fille de partager avec moi son énergie sexuelle… C’est un partage des sens avec une personne consentante.
Je suis excité par le corps de la fille “comme un pur produit”, comme une saveur à goûter. Les goûts et les odeurs changent tellement d’une fille à l’autre. Ma raison et mes pulsions se mélangent quand je vois le corps d’une fille se déployer et se mouvoir devant moi, je suis obligé de lui parler, de créer un lien. Je vis comme ça depuis mes 24 ans, avec des succès et parfois des défaites, mais j’ai le sentiment de vivre. Je suis toujours curieux et attentif à ce que la prochaine rencontre me proposera.
Les variations minimes sont des nouveautés pour moi et je réactualise mes expériences sexuelles en permanence, je change de partenaire, j’entends de nouveaux cris. J’aime voir la fille jouir sous mes doigts, ça me fait exulter de joie. J’aime qu’elle balance son bassin accroché à mes doigts, elle tire ma force de tout son corps, exaltée. Je me donne pour elle, nous sommes comme des animaux et ça me plaît.
La caricature du queutard et les jugements qui vont avec
Je dirais que je suis un peu une caricature de l’homme hétéro. Avec les femmes, c’est le sexe et l’amour, avec les hommes, c’est la joute, le combat, l’opposition, comme un sport, un jeu “ensemble”. En tout cas, les gens ont beaucoup de préjugés, mais moi je n’oblige personne à rien. Je propose, je suis sensible, je fais attention autant que je peux et j’assume s’il y a besoin.
Peut-être que je suis un simple “queutard”, mais je ne m’attribue pas ce terme. Je me trouve juste toujours pris à défaut par le miroir des autres. Je crois que je suis humain avec un gros cœur très sensible et de l’empathie. C’est ce que je représente dans la tête des gens qui me fait peur : le mec qui consomme sans sentir et sans réfléchir, ce qui n’est pas le cas. Moi, j’annonce la couleur, je fais comprendre qu’il n’y aura pas de suite et c’est d’un commun accord.
Aux yeux du grand public, le queutard, c’est LA caricature du masculin au sens négatif du terme. J’ai pu constater que certains hommes favorisent ce statut, l’utilisent, le divulguent, en font la promotion, s’en réjouissent et parfois s’en plaignent, mais en général le respectent, bizarrement, avec le brin de jalousie qui va avec. Comme si dans leur tête, l’image de “l’homme libre” c’était ça : celui qui les baise toutes. Les femmes, elles, le haïssent, parce qu’il trompe sa concubine. Mais parfois, elles sont aussi OK pour jouer ce jeu-là, et si elles font partie de la même catégorie “version femme”, cela peut donner un couple open qui se laisse aller à deux.
“Je dirais que ce sont juste les codes de la société en rapport avec la liberté sexuelle qui ne sont pas encore adaptés à mon cas”
Mais en général, les couples qui vont voir ailleurs ne préfèrent pas savoir, ils se racontent des histoires et puis ils se trompent l’un l’autre, ou l’un trompe l’autre et garde ça pour lui ou elle, sinon ça fait mal pour rien. Personnellement, je cherche une voie où je pourrais m’affranchir de tout cela. Le plan, c’est d’essayer de vivre le fait d’être un “queutard” comme ça, en étant bien, et d’essayer de changer le jugement à ce sujet.
Au final, je trouve dommage que ce “statut” que l’on me donne me place dans des situations de confrontations forcées, qui font de moi un “type qu’on met en dehors de la société”, un paria, un aventurier, un cramé, ou un homme qui vit pleinement, cela dépend des interlocuteurs… De mon côté, je dirais que ce sont peut-être simplement les codes de la société en rapport avec la liberté sexuelle qui ne sont pas encore adaptés à mon cas. Le sexe comme je le pratique, c’est pour moi “de l’humain”, du partage et du plaisir, gratuitement, pour rien. Au fond, je me dis que le sexe est la meilleure des drogues.