Les images des caméras de vidéosurveillance gérées par le Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions n’ont pas été conservées, mais la préfecture de police a indiqué avoir toujours les siennes, a-t-on appris jeudi lors des auditions par le Sénat et auprès de la préfecture de police.
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“Les images en possession de la Préfecture de police sont évidemment toujours à la disposition de la justice, dans le cadre de réquisitions dressées dans une enquête pénale. Ne confondons pas images de la police et images d’un opérateur privé”, a tweeté jeudi soir la préfecture de police. Ces images sont conservées pendant trente jours.
“C’est la loi”
Mais alors, pourquoi les vidéos du Stade de France n’ont-elles pas été conservées ? Plus tôt dans l’après-midi, Erwan Le Prévost, le directeur des affaires institutionnelles de la Fédération française de football (FFF), dont une délégation était entendue au Sénat, avait indiqué que les images filmées autour de l’enceinte dyonisienne avaient été détruites au bout de sept jours, faute d’une réquisition de la justice. Sa déclaration a suscité la surprise et l’incompréhension de plusieurs sénateurs.
“C’est la loi”, avait précisé à l’AFP le président de la commission sénatoriale de la culture, Laurent Lafon. “Nous sommes surpris, le préfet a saisi la justice très rapidement, il y a eu largement le temps de saisir [ces images], il faut qu’on comprenne ce qu’il s’est passé.”
“L’information que nous avons obtenue [pendant l’audition, ndlr] sur les images vidéo nous interpelle”, a ajouté le président de la commission des lois, François-Noël Buffet, qui coprésidait l’audition. “S’il advenait qu’elles n’ont pas été conservées, cela poserait un grave problème.”
Incompréhension générale
Pour le sénateur David Assouline (PS), “des images très violentes existaient et elles ont été effacées sept jours après les faits. Pourquoi n’ont-elles pas été réquisitionnées ?”, a-t-il demandé.
Le maire de la métropole de Liverpool, Steve Rotheram, auditionné après la délégation de la FFF, a dit qu’“[il] ne parven[ait] pas à comprendre pourquoi les vidéos ont été détruites”.
Pour le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, “tout porte à croire qu’on a sciemment laissé détruire des pièces à conviction compromettantes”.
Le sénateur LR Michel Savin, président du groupe d’études consacré aux grands événements sportifs, s’est dit dans un communiqué “extrêmement choqué” que les images de vidéoprotection n’aient pas été réquisitionnées “alors que le ministre Darmanin s’était pourtant engagé à nous les fournir” lors de son audition la semaine dernière.
Konbini sports avec AFP