Le défenseur croate Dejan Lovren revient à l’OL avec des casseroles nazies et homophobes dans sa valise

Après avoir fait revenir Alexandre Lacazette et Corentin Tolisso cet été, l’OL poursuit sa politique de recrutement d’anciens joueurs du club en enregistrant le retour ce lundi du défenseur Dejan Lovren, 33 ans, passé à Lyon entre 2010 et 2013. C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure confiture, dit l’adage, mais dans le cas du Croate, les ingrédients ne passent pas auprès de tous les supporters lyonnais. En cause, les casseroles que traîne le vice-champion du monde 2018 : salut nazi, chants fascistes et homophobie.

Mouvement néo-nazi et désabonnement à Disney+

Après avoir obtenu une belle 3e place à la dernière Coupe du monde avec la Croatie, Dejan Lovren a été filmé, en compagnie de coéquipiers de l’équipe nationale, en train de chanter une chanson du mouvement nazi Oustachis et d’effectuer un salut fasciste, une variante du Sieg Heil hitlérien durant la Seconde Guerre mondiale, geste repris des décennies plus tard par des groupes paramilitaires d’extrême droite croates, nous apprend Mediapart.

Quelques mois plus tôt, le défenseur passé par Southampton, Liverpool et le Zénith Saint-Pétersbourg, s’est fendu d’un tweet pour appeler au boycott de Disney. La raison : le célèbre studio avait eu le malheur de soutenir publiquement la communauté LGBTQIA+ aux États-Unis. Tout simplement “dégoûtant” pour Lovren, qui supprime son abonnement à la plateforme de streaming Disney+, photo à l’appui.

Une série d’agissements qui n’est pas du goût de tous les supporters lyonnais, mais aussi des suiveurs du ballon rond en France. Sur Twitter, ils ont déploré le recrutement du défenseur par l’OL en invoquant l’extrasportif, mais aussi pointé du doigt la gestion par le club du cas Jérôme Boateng, un autre défenseur central, condamné en septembre 2021 par la justice allemande pour violences conjugales sur son ex-conjointe.

Laurent Blanc botte en touche

À l’occasion de la présentation du joueur ce jeudi à la presse, l’entraîneur rhodanien Laurent Blanc s’est exprimé sur les polémiques autour de son nouveau défenseur central. “C’est un chant nationaliste pour la libération de son pays”, a-t-il réagi dans un premier temps, avant d’inviter les journalistes à poser la question directement à Lovren (“Je ne peux pas répondre à sa place”)

Visiblement mal à l’aise sur le sujet, l’ancien coach du PSG et des Girondins de Bordeaux s’est contenté par la suite d’évoquer le sportif et uniquement le sportif : “J’ai vu la chose qu’il pouvait amener en tant que joueur au club. Je pense que c’est une bonne recrue en tant que footballeur” ; “Moi, je regarde le sportif” ; “On est dans une conférence de presse de sport”.

Les polémiques, très peu pour Lovren

Du côté des institutions, le retour en L1, dans un club de premier plan qui plus est, d’un joueur affichant aussi ouvertement ses accointances avec le milieu nationaliste croate, ne semble pas être un problème, ni pour le ministère des Sports, ni pour la Fédération française de football (FFF) ni pour la Ligue de football professionnel (LFP). Quand on sait que cette dernière organise chaque saison une campagne de lutte contre l’homophobie — qui n’est pas du goût de tous les joueurs —, ça la fout mal.

Dejan Lovren, lui, n’a cure des polémiques sur ses agissements. “Une poignée de gens misérables, misérables et jaloux, ils détestent tout ce qui est croate. En fait, ils se détestent d’abord. Ils étaient dégoûtés hier soir quand j’ai chanté devant toute la Croatie”, s’est-il défendu à propos de l’interprétation de la chanson du mouvement Oustachis, rapporte et traduit Mediapart.