Depuis ses débuts en 2007, l’incontournable licence Assassin’s Creed a vu naître près de 12 épisodes. Alors que la prochaine boussole d’Ubisoft pourrait pointer vers une contrée pleine de promesses, nous avons retenu (objectivement) les huit meilleurs crus.
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Surplombant l’ensemble des créations ici classées, l’influence néfaste de “l’Animus” (machine qui nous permet de voyager dans le temps) ne sera pas évoquée à chaque point. Servant prétendument de base scénaristique à la saga, celle-ci ternit l’intégralité des œuvres, sans distinction possible. Intrigue, décors, ambiance, cohérence, personnages, époque, armements ou encore moyens de locomotion serviront alors de seuls critères objectifs. Nous avons jugé, voilà le résultat.
10) Assassin’s Creed Origins (2017)
L’odyssée prend place en Égypte antique, au beau milieu d’une civilisation au sommet de sa puissance. Les déserts de sable et leurs infinies possibilités offrent un cadre vidéoludique inédit, singulier par rapport aux autres opus. Ainsi, les fameuses “synchronisations” effectuées depuis le haut d’une Pyramide de Khéops sont visuellement sensationnelles. L’on regrettera toutefois, avec amertume, l’absence de sauts de l’ange réalisés depuis ces points.
Si le rôle et l’influence confiés à Cléopâtre VII lui confèrent un certain charme, l’intrigue apparaît souvent confuse et décousue. Des choix d’actions aux orientations invraisemblables, un dénouement incompréhensible, ou autant d’éléments frustrants desquels surgiront de profondes désillusions.
9) Assassin’s Creed IV Black Flag (2013)
Les sublimes mers et plages des Caraïbes du XVIIIe siècle servent d’ossature et terrain de jeu à cet Assassin’s Creed Black Flag. Univers où règne une ambiance d’impitoyable piraterie, notamment palpable dans ces tavernes où l’alcool coule à flots. L’exploration du tréfonds océaniques, avec ces fouilles de recoins sous-marins, apporte une touche dépaysante.
Autre éclaircie notable de ce titre, la navigation maritime est cette fois-ci véritablement intégrée dans le cadre de missions principales. Contrairement au chapitre précédent (Assassin’s Creed III), la conduite du navire n’est plus seulement cantonnée aux quêtes secondaires, mais survient bien tout au long de notre périple. Les batailles navales qu’elle sous-entend sont par ailleurs particulièrement réalistes. Les prises d’assaut, à l’abordage des vaisseaux, demeurent en effet prenantes.
Renforçant cette dimension réaliste, notre vaisseau est personnalisable à l’envi : des améliorations se débloquent au fur et à mesure de l’avancement du jeu (meilleurs armements, coque plus résistante, etc.) En complément de l’indémodable lame, un nouvel armement s’incorpore à notre ceinture : la sarbacane. Équipement redoutable de par sa discrétion, idoine pour trucider de lointains ennemis.
Bien que le récit soit empreint d’une cohérence indéniable, l’absence d’attachement au héros, né d’un manque d’interaction d’Edward avec les autres personnages, affadit l’histoire dans sa globalité. L’histoire a tendance, qui plus est, à être répétitive, à l’image des décors dans lesquelles elle prend vie.
8) Assassin’s Creed Syndicate (2015)
Le présent opus nous immerge dans une ville de Londres vivant au rythme de l’ère victorienne, en pleine Révolution industrielle. Il s’agit aujourd’hui encore de l’épisode d’Assassin’s Creed le plus contemporain, le plus proche de nous historiquement parlant. En parlant de dimension révolutionnaire, ce titre nous procure le droit de contrôler un Assassin de sexe féminin. Une grande première assumée par la dénommée Evie Frye.
L’autre caractéristique de ce jeu est évidemment la possibilité d’incarner, alternativement, deux coéquipiers : Evie Frye, donc, et son frère jumeau Jacob. Le changement de personnage est réalisable à n’importe quel moment, sauf mission spécifique. Un dualisme prometteur sur le papier, qui brise néanmoins le lien que peut tisser le joueur avec un personnage unique.
Concernant les déplacements, la conduite des véhicules a été soigneusement repensée. Dès lors, les balades en calèche y deviennent plaisantes, de même que les bagarres sur le toit de celles-ci. Soulignons enfin que la reine Victoria, arrière-arrière grand-mère de l’actuelle souveraine Élisabeth II, nous soumet de multiples contrats d’assassinat. Plutôt imposant comme employeur.
7) Assassin’s Creed Valhalla (2020)
Il s’agit là du dernier Assassin’s Creed en date. Les péripéties s’ancrent dans une Angleterre du IXe siècle submergée par les invasions successives de féroces Vikings… ou de Scandinaves incompris ? Dans le choix de son guerrier, le joueur peut opter pour un homme ou une femme. Une ouverture bienvenue, déjà observée dans Assassin’s Creed Odyssey, renforçant encore ce sentiment de liberté inhérent aux jeux d’Ubisoft. Toujours dans cette logique d’autonomie accrue, il nous est loisible de personnaliser chevelure, armure, vêtements et peintures de guerre.
La spécificité d’Assassin’s Creed Valhalla réside dans l’élévation progressive de notre propre clan. Le protagoniste érige des bâtiments et des habitations selon ses préférences, dirige et conduit ses troupes, pour faire vivre et prospérer sa colonie grossissante.
Le gameplay se démarque également par l’acquisition d’aptitudes au fur et à mesure de notre progression. Au bénéfice d’un réalisme amplifié, nos conversations, comme nos options stratégiques, influent sur la plausibilité d’alliances diplomatiques.
6) Assassin’s Creed Unity (2014)
Ce volet vidéoludique prend place dans la capitale du plus beau pays du monde, en plein cœur de la Révolution française. L’on y suit les péripéties d’Arno Victor Dorian, un homme fougueux et ténébreux. De prestigieux édifices sont ici fidèlement retranscrits, à l’instar du château de Versailles, du Panthéon, ou de la sublime cathédrale Notre-Dame de Paris. Une visite virtuelle de monuments parisiens, en quantité foisonnante, particulièrement saisissante.
Le système de course libre, en partie repensée, permet une fluidité de déplacement jusqu’alors inégalée. Et ce, malgré les foules de citoyens, parfois consistante, déambulant dans les ruelles parisiennes.
De glorieux noms de l’époque et du roman national français viennent aussi faire un petit coucou : Napoléon Bonaparte, Danton et Maximilien de Robespierre, Mirabeau, Louis XVI et son bourreau Charles-Henri Sanson, etc. À ne plus savoir où donner de la tête !
5) Assassin’s Creed III (2012)
Ce chapitre introduit un nouveau héros central, en la personne du juvénile Connor Kenway. Le relais tendu au (digne ?) successeur du mythique Ezio Auditore n’était pas aisé à saisir.
Notre Assassin évolue ici dans un contexte de quête d’indépendance américaine, où les guerres de territoires avec l’occupant anglais servent de trame principale. Une immersion dans cette fascinante période d’insurrection, crédibilisée par la présence physique de figures telles que George Washington, Benjamin Franklin ou encore notre Marquis de La Fayette national. Les armes fétiches de Connor sont une paire de tomahawks, à l’efficacité dévastatrice.
Outre la richesse de son scénario, le jeu nous octroie également une immense liberté de déplacement. Il est ainsi permis de grimper aux arbres, puis de se balader de branche en branche avec une aisance déconcertante. L’introduction de la chasse, en plus d’amplifier notre sensation d’autonomie, décuple le caractère immersif du jeu.
4) Assassin’s Creed Brotherhood (2010)
S’inscrivant dans une véritable continuité chronologique, l’épisode “Brotherhood” est la suite directe d’Assassin’s Creed II. Un point fort concernant la cohérence globale de cette licence vidéoludique.
Outre l’apparition du premier mode multijoueur en ligne, l’opus se distingue par la limpidité de son nouveau système de combat. Proposant une large palette d’enchaînements meurtriers, les affrontements deviennent saisissants. Léger (et seul ?) grief du volet précédent, le chevauchement de notre fidèle destrier est nettement plus naturel.
Toujours dans le champ du déplacement, des poulies sont disposées aux quatre coins du jeu. Des dispositifs capables de projeter Ezio directement en haut des bâtiments, sans fournir le moindre effort. Ces outils s’avèrent être d’indispensables alliés à l’occasion de courses-poursuites endiablées.
L’apport fondamental d’Assassin’s Creed Brotherhood est, sans aucun conteste, la constitution d’une confrérie d’Assassins. Troupe de confrères vous ayant prêté allégeance, à qui l’on peut demander de venir prêter lame forte au cours de bagarres tournant en votre défaveur. En bon PDG de confrérie, vous pourrez sélectionner vos séides, les former, les entraîner, et même les expédier en mission à travers le continent.
L’affrontement final, contre l’abominable Cesare Borgia, vient brillamment couronner un épilogue d’anthologie.
3) Assassin’s Creed (2007)
Le point de départ d’une franchise culte. Un premier opus de genre nouveau, unanimement salué par une critique initialement sceptique. L’histoire se trame en plein cœur de l’intrigante Troisième Croisade (1189-1192). Ce monde ouvert, allant d’Acre à Masyaf en passant par Damas et Jérusalem, nous fait explorer une Terre sainte en proie aux agitations de l’ère médiévale. Tombé en disgrâce, notre Assassin d’élite tente, tant bien que mal, de regagner la bénédiction d’une confrérie réticente à son encontre.
Au travers du légendaire Altaïr, ancêtre dans lequel les héros lui succédant puisent leurs racines génétiques, le titre instaure nombre d’éléments aujourd’hui indissociables des jeux Assassin’s Creed : l'”Animus”, escalade des façades, assassinats discrets, et surtout la bataille larvée contre les Templiers, nos irréductibles et éternels ennemis.
Cette genèse inaugure aussi la tradition narrative de la série, mêlant intelligemment événements fictifs et avérés. Au fil des créations, le joueur se retrouve spectateur privilégié de faits historiques revisités, mais jamais travesties. Ici, Altaïr croise notamment le chemin du célèbre Saladin, alors sultan d’Égypte et de Syrie.
2) Assassin’s Creed Revelations (2011)
Le titre nous fait habilement explorer le processus, affreusement complexe, d’un effondrement devenu inéluctable de l’Empire byzantin. L’architecture des monuments est somptueuse, avec une mention spéciale pour la majestueuse cathédrale Sainte-Sophie. L’insertion d’un crochet, incorporé à notre poignet, nous permet de découvrir ces territoires depuis des tyroliennes reliant certains édifices entre eux.
Au fil de l’intrigue, il nous arrive d’incarner notre ancêtre Altaïr, héros du premier jeu. Un voyage temporel entre présent et passé, pour une fois, savamment orchestré. Ultime occasion d’incarner Ezio, “Revelations” referme la première ère des Assassin’s Creed. D’une pierre deux coups, le jeu clôt en apothéose l’immense épopée d’Ezio et, plus indirectement, celle son aïeul Altaïr. Depuis, d’un épisode à l’autre, plus aucun Assassin’s Creed n’a mis en scène un même acteur central. Des alternances respectables, mais ô combien dommageables.
1) Assassin’s Creed II (2009)
La plus haute marche du podium revient naturellement au deuxième acte de cette légendaire pièce vidéoludique. Une suprématie sur ses vis-à-vis qui ne peut souffrir d’aucune contestation, tant elle s’impose par la force de l’évidence.
Assassin’s Creed II est le premier épisode de l’arc narratif consacré à Ezio Auditore, protagoniste aussi charismatique que tourmenté. Palpitant, tragique, déchirant… Les qualificatifs finiraient par manquer pour décrire ce synopsis digne des plus brillants scénarios du 7e Art. Un mélodrame provoquant, forcément, ne serait-ce qu’un léger tressaillement, même chez les joueurs les plus insensibles.
Au cœur d’une Italie pétrie du souffle de la Renaissance, le patrimoine exposé permet un divertissement aux ressources incommensurables. Léonard de Vinci, pièce maîtresse à l’influence réelle, inonde de son génie le déroulement du jeu. C’est ainsi lui qui vous remet différents équipements, conçus par ses soins et de ses propres mains – des armes notamment, accompagnées des techniques d’assassinat qu’il vous enseigne, désormais incontournables. L’opus laissera donc planer, de tout son poids, une aura sur le reste de la saga.
À tout chef-d’œuvre bonne fin, l’aventure s’achève sur un octogone mémorable avec l’effroyable pape Alexandre VI. Et ce, sous la fresque de la solennelle chapelle Sixtine, s’il vous plaît.
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