Cet exocostume va booster vos performances sur la piste de course

Cet exocostume va booster vos performances sur la piste de course

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Wyss Institute at Harvard University

Michel, le joggeur du dimanche de 76 ans, ne pourra plus vous dépasser.

Dès que le mot “exocostume” chatouille vos oreilles attentives, il n’en faut pas plus pour que votre imagination prenne le pas : super-héros et cyborg se croisent dans une réalité faite des rêves les plus fous. Mais les exocostumes existent déjà bel et bien. N’allez pas vous tromper, point d’arsenal humain ni de turboréacteur caché ici mais des systèmes qui remplissent l’objectif premier de ces machines : améliorer les performances physiques de l’humain.

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La radio publique américaine NPR a dévoilé hier les travaux de chercheurs à l’université d’de Harvard : un exocostume pour assister la course et la marche du porteur. Le système se présente sous la forme d’un short de sport amélioré (quand même), avec des fils et des moteurs au niveau des hanches, tandis que des câbles descendent le long des cuisses. Le concept : pendant que la personne se déplace, l’exocostume compense une partie de l’énergie nécessaire, ce qui vous rendrait capable de courir facilement de longues distances.

Conor Walsh, professeur en ingénierie et responsable du projet, explique ainsi que son équipe et lui avaient recréé un muscle artificiel extérieur au corps humain, qui travaille parallèlement aux muscles biologiques.

“En [mettant l’exocostume], vous ressentez sans aucun doute qu’il tire sur vos articulations, le travail des câbles. Mais après quelque temps, environ cinq minutes, vous ne vous en rendez plus du tout compte.”

Une économie d’énergie de 9,3 % en marchant

L’exocostume aide à étendre l’articulation de la hanche, sauvant de cette façon une énergie non négligeable. Si l’effet du système ne se ressent pas de manière très perceptible pour le porteur, c’est en l’éteignant que l’on se rend compte de son efficacité (un peu comme avec un vélo à assistance électrique, en somme). Walsh décrit ainsi que “vos jambes deviennent plus lourdes, vous devenez moins dynamique”. Vous redevenez, en d’autres termes, tristement humain.

Le vrai challenge pour la construction du costume a été l’appréhension de deux types de mouvement complètement différents : la marche et la course. La machine doit donc être capable de déterminer quand l’utilisateur change d’allure et donc de démarche. Aucune action de la part du porteur n’est nécessaire pour que la transition se fasse : des capteurs et un algorithme de classification des différentes démarches s’occupent de tout, si l’on en croit les chercheurs.

L’exocostume pèse 5 kilos et  il permet une économie d’énergie de 9,3 % en marchant (et de 4 % en courant) par rapport à un sujet sans assistance. Cela revient à s’alléger de 7 kilos et de 5,5 kilos selon l’allure. Si le système intéresse fortement l’armée (le coût de création du costume a été supporté par l’agence de projets de recherche avancée pour la défense, rattachée au ministère de la Défense, le Darpa), Walsh imagine aussi son application dans la vie de tous les jours, pour des personnes malades ou même en bonne santé. À vous les ultra-trails en mode cyborg.