“Pas de panique, face au manque de pommes de terre annoncé pour cet hiver, les crozets font leur retour pour continuer de satisfaire les gourmands”. C’est en ces termes qu’Alpina Savoie, le plus ancien pastier-semoulier français et fabricant de ces petits carrés de pâtes, débute le communiqué de presse que je viens de recevoir dans ma boîte mail, assurant que 2022 serait “l’année de croziflette”.
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Pour défendre ce point de vue, Antoine Chiron, maître meunier d’Alpina Savoie, n’y va pas quatre chemins. Car, s’il s’agit là d’une “recette qui a su conquérir les cœurs des petits et des grands”, elle est également une “véritable fierté locale”. “Une passion transmise de génération en génération pour porter haut et fort cet emblème de la Savoie partout en France”, dit-il.
Fabriqué depuis 1844 à Chambéry, le crozet est le fruit d’un savoir-faire ancestral et transmis de génération en génération dans la région. De la sélection des matières premières au procédé de fabrication, ces carrés de pâtes requièrent une technique précise préservée par l’entreprise chambérienne, Alpina. La célèbre pâte des crozets est réalisée à partir de produits locaux – tous issus de filières françaises –, de la semoule de blé dur à la farine de blé tendre, toutes deux produites en France.
Depuis quelques années désormais, le marketing autour de la croziflette en tant qu’alternative à la tartiflette fait son chemin. Si la consommation de ce plat hybride était déjà répandue dans la région, c’est désormais dans la France entière que la curiosité amène les gens à essayer cette combinaison inédite à leurs yeux. Un hashtag a même vu le jour sur les réseaux sociaux pour fédérer ces nouveaux adeptes : #teamcroziflette.
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Pour autant, les avis que j’ai eu l’occasion de recueillir autour de moi sur ce plat sont dithyrambiques, même si parfois nuancés. Certains vantent le trésor caché, aux multiples plaisirs, qu’il représente, allant même jusqu’à affirmer qu’il serait meilleur que la tartiflette. D’autres avertissent que la qualité du crozet est essentielle. “C’est meilleur que la tartiflette quand tu as des bons crozets au sarrasin, pas des industriels sans goût. Et, évidemment, du bon fromage”, me confie un ancien collègue. Pour d’autres, le plaisir de la croziflette doit être raisonné. “Une de mes plus belles découvertes de ces dernières années, mais faut pas en abuser, genre une par an, c’est bien”, me souffle un confrère.
“Ces petites pâtes carrées, ingrédient phare de la croziflette, ravivent les estomacs et les papilles pour changer de la sacro-sainte tartiflette. Cette année encore la croziflette s’impose, après avoir rencontré un franc succès en 2021, pour le plus grand bonheur des petits et des grands. Une recette qui respire bon la convivialité, le partage et le local”, finit Alpina Savoie, prédisant une très belle année à venir.
Pour les plus curieux, voici la recette quasi officielle de la croziflette, qui nous a été confiée par Alpina elle-même.
Préparation : 5 minutes
Cuisson : 20 minutes
Ingrédients (pour 4 personnes) :
150 g de crozets sarrasin
150 g de crozets nature
4/5 tranches de jambon cru de Savoie
3/4 de reblochon
50 cl de crème fraîche
1 Oignon, sel, poivre
Préparation :
Cuire les crozets 15 minutes à l’eau bouillante salée (4 fois le volume de crozets). Émincer l’oignon, couper le jambon cru en fines lanières et couper le reblochon en dés. Faire revenir l’oignon émincé. Égoutter les crozets.
Les verser dans un grand plat à gratin, ajouter les lanières de jambon cru, l’oignon, la moitié des dés de Reblochon et la crème fraîche. Mélanger et répartir le reste des dés de Reblochon sur le dessus. Faire gratiner 5 à 10 minutes à 180 °C. Servir accompagné d’une salade.