Convoquant les vétérans comme la nouvelle génération, célébrant le mélange des styles musicaux et des époques, la musique est l’âme de The Get Down.
À voir aussi sur Konbini
S’il y a bien un domaine dans lequel Baz Luhrmann n’avait pas le droit à l’erreur avec The Get Down, c’est la musique. Ça tombe bien, le cinéaste est connu pour faire des soundtracks de ses films des hits instantanés. La musique et la danse ont toujours tenu une place primordiale dans son oeuvre, qui a débuté avec Ballroom Dancing, hommage à la danse de salon. Remember les bandes originales de Roméo + Juliette, ode au son des 90’s, Moulin Rouge ou récemment de Gatsby le magnifique (feat la mélancolique Lana Del Rey ou Jay-Z).
Elles ne font pas qu’accompagner ses films, elles les façonnent, les subliment et se font bien souvent le reflet d’une époque particulière. Quand Roméo pose les yeux sur Juliette pour la première fois à travers cet aquarium, c’est sur “I’m Kissing You”, chanté par Des’ree. Impossible de séparer cette scène de ce morceau.
Bonne nouvelle pour les fondus de hip-hop, et de musique en général : le roi de la BO qui tâche n’est pas près de se faire détrôner.
La street cred
Avec The Get Down, le cinéaste australien savait que les enjeux musicaux étaient encore plus élevés que sur ses précédentes productions, puisque le hip-hop et la musique sont le sujet central du show. Un challenge qu’il a relevé en étant malin. Il s’entoure d’abord des pionniers, s’empreigne de leurs anecdotes 70’s. Elles émaillent d’ailleurs le scénario de la série. Il a aussi pu saisir la façon de rapper de l’époque, qui a bien changé 40 ans plus tard.
Producteur exécutif, Grandmaster Flash a probablement été le plus impliqué. Il est même un des personnages clés du show, le mentor des “Get Down Brothers”qui va leur révéler le pouvoir d’un crayon et du drum beat. Son ancien partenaire de jeu, Rahiem des Furious Five, a aussi été consulté par Baz Luhrmann.
D’autres figures du hip-hop ont répondu présents, comme Nas, Kurtis Blow, le fondateur de la Zulu Nation, Afrika Bambaataa ou encore le légendaire Kool Herc, l’inventeur du break qui organisait ses premières “parties” dans la résidence familiale, au 1520 Sedgwick Avenue, berceau du hip-hop. Pour peaufiner le soucis d’authenticité, Nelson George, historien et réalisateur de documentaires sur le hip-hop ultra-respecté, a été embauché comme scénariste et producteur exécutif. 20/20 pour la street cred.
La soundtrack officielle
Que faire de tout ce beau monde maintenant, pour réaliser une bande originale qui soit fidèle à l’esprit des 70’s mais aussi à celui du hip-hop, qui repose sur l’art du collage ? Réponse de Baz Luhrmann : mixer les genres musicaux, les époques, les styles, et inclure évidemment les jeunes acteurs, dont certains connaissent bien le rap (comme Jaden Smith), qui constituent le coeur du show.
La soundtrack officielle, sortie le même jour que le show, le 12 août, sur iTunes, propose donc de prolonger le plaisir des oreilles en réécoutant les raps poétiques de Justice Smith aka Ezekiel, les sublimes envolées de la soul queen Herizen Guardiola aka Mylene (“Set me free” feat Nile Rodgers est un must) ou encore la battle survitaminée des Get Down Brothers contre les Notorious 3.
La caution “original 70’s” est assurée par la présence de grands classiques de l’époque : “Bad Girls” de Donna Summer, “Think (about it)” de Lyn Collins, mais aussi par leur réinterprétation par des artistes contemporains, comme le très cool remix de “You can’t hide from yourself” de Teddy Pendergrass par Zayn Malik et Grandmaster Flash, ou la reprise du tube des Jackson 5, “Hum along and dance” par Janelle Monae.
On notera aussi la présence du soulman Leon Bridges pour reprendre “Ball of Confusion” des Temptations et de Christina Aguilera avec Nile Rodgers sur le titre inédit “Telepathy”. Le génial Michel Kiwanuka insuffle une bonne dose de hip-hop à ses tubes “Black Man In A White World” et “Rule the World” grâce au flow de Nas.
De ce joyeux mélange de soul, disco, pop, hip-hop venus de toutes les époques résulte une bande originale aussi hybride que furieusement dance floor. À l’image de The Get Down, elle est fraîche, créative et positive.
Les playlists
Et si vous n’en avez pas assez, les playlists de chaque épisode de The Get Down fleurissent sur Spotify et Deezer. Celle-ci, assez complète, propose quelques titres présents sur la BO mais surtout répertorie la plupart de ceux entendus au fil des six épisodes de cette partie 1. Vous n’y croiserez que du bon : Marvin Gaye, Aretha Franklin, The Temptations, Quincy Jones, Kurtis Blow, The Treacherous Three, Afrika Bambaataa…
Si après ça, vous n’avez pas compris que les 70’s représentent un âge d’or dans l’histoire de la création musicale, on ne sait plus quoi faire pour vous convaincre.
L’intégralité de la première partie de The Get Down est dispo sur Netflix depuis le 12 août.