Les vidéoprojecteurs, c’est surfait, habillez vos murs en convertissant une pièce en sténopé géant.
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Qui n’a jamais rêvé de voir ce qu’il se passe dehors, tout en restant tranquillement enfermé chez soi ? Sachez que c’est possible – et sans superpouvoirs –, il vous suffit de transformer votre chambre en sténopé. Une technique basique, qui nous renvoie aux prémices de la photographie.
Dérivé de la camera obscura, le sténopé est un procédé simple : lorsqu’une boîte est plongée dans l’obscurité, il suffit de percer une des faces d’un minuscule trou pour qu’une image de l’extérieur se forme sur la surface opposée. Si l’utilisation du sténopé pourrait dater de l’ère néolithique, Léonard de Vinci est l’un des premiers à décrire précisément le phénomène en 1514 : “En laissant les images des objets éclairés pénétrer par un petit trou dans une chambre très obscure, tu intercepteras alors ces images sur une feuille blanche placée dans cette chambre […] mais ils seront plus petits et renversés.” La découverte de ce principe a donné lieu à l’invention de l’appareil photographique, mais il peut aussi avoir d’autres applications, comme celle de donner une ambiance mystérieuse à votre intérieur.
Pour cela, il vous suffit de transformer votre pièce en sténopé géant en occultant toutes les sources lumineuses – notamment les fenêtres – et en perçant un trou extrêmement fin sur l’un des caches. Internet, et notamment YouTube, regorge de nombreux tutoriels pour vous aider dans la réalisation du projet. De plus, certaines marques vendent des lentilles qui permettent de mieux canaliser le faisceau lumineux et facilitent l’opération.
Quand l’espace public s’invite dans l’espace privé
Des artistes ont décidé d’utiliser le potentiel créatif d’un tel dispositif pour réaliser des œuvres, comme Abelardo Morell, qui est connu pour être l’un des précurseurs dans le domaine. En France, un duo de photographes composé de Romain Alary et Antoine Levi a réalisé un projet intitulé Stenop.es. En février 2009, alors qu’ils étaient à Pushkar en Inde, les deux photographes se réveillent et découvrent d’étranges mouvements sur les murs de leur chambre d’hôtel, comme le relate Le Nouvel Obs :
“Dans le volet, il y avait un trou : il laissait passer un peu de lumière. On a tout de suite fait le lien avec le sténopé et la camera obscura.”