Le photojournaliste français Mathias Depardon, détenu par les autorités turques depuis le 8 mai, a effectué en signe de protestation vendredi 26 mai son sixième jour de grève de la faim.
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Mathias Depardon est un photojournaliste français basé en Turquie. Il est détenu depuis le 8 mai dans le sud du pays, dans la ville de Gaziantep. Que lui reproche-t-on officiellement ? De voyager sans carte de presse. En effet, après une demande de renouvellement de cette dernière qui n’a pas abouti, il n’en dispose plus depuis quelque temps, ce qui ne l’a pas empêché de continuer à travailler dans le pays.
Lors d’une arrestation à un poste de contrôle, ses téléphones, appareils photo et cartes mémoire ont été saisies et inspectés. Une photo postée en 2014 sur son compte Instagram, où sont représentées des femmes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) est utilisée comme excuse pour justifier sa mise en détention. Il est ainsi soupçonné de “propagande du terrorisme”, Ankara considérant le PKK comme une organisation terroriste.
Vendredi 19 mai, plusieurs ONG et rédactions, dont Reporters sans frontières et Libération ont publié une lettre ouverte intitulée “Pour la libération immédiate de Mathias Depardon” et adressée au ministre de l’Intérieur turc, Süleyman Soylu, dans laquelle les auteurs écrivent :
“Le journaliste est laissé sans explications quant aux raisons du prolongement de sa détention. Cette absence d’informations nous inquiète de plus en plus et nous vous demandons respectueusement d’autoriser les diplomates français à venir lui rendre visite.”
Mathias Depardon ne peut pas communiquer avec le monde extérieur, si ce n’est par le biais de son avocate, maître Emine Seker. Son seul moyen de protestation contre son emprisonnement est une grève de la faim, qu’il a entamée il y a quatre jours maintenant. D’après Le Monde, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, devrait s’entretenir rapidement avec son homologue Mevlüt Çavusoglu.