L’itic, une école de commerce parisienne du 20e arrondissement, vient d’être épinglée par la Cnil. L’école a installé plus de 40 caméras qui tournent en permanence dans tout l’établissement.
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La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a sanctionné mardi 24 juillet l’école supérieure privée Itic pour avoir installé une vidéosurveillance abusive. Lors d’un contrôle des locaux de l’établissement qui compte environ 800 étudiants, la commission a remarqué des caméras de surveillance dans toutes les salles de cours et lieux de vie des élèves.
“On nous a déjà fait la remarque de ne pas faire n’importe quoi parce que c’est filmé.”
Théo, un ancien élève de l’établissement explique au micro d’Europe 1 l’existence d’un bureau où tout le monde peut voir ce que les caméras filment en direct, “ils assument totalement le fait qu’il y ait des caméras. On nous a déjà fait la remarque de ne pas faire n’importe quoi parce que c’est filmé. Il y a un bureau où l’on peut voir ce que les caméras filment en direct”. Le bureau est complètement accessible à n’importe qui.
Mathias Moulin, directeur des sanctions de la Cnil, juge cette vidéosurveillance excessive :
“Le problème central, particulièrement grave, c’est la mise sous surveillance continue des enseignants, des élèves et de certains salariés. Que l’on filme un couloir, les zones d’accès particulièrement exposées, oui, mais que l’on filme les espaces où l’on déjeune ou les classes dans lesquelles il y a des cours, non.”
Filmés en permanence
La surveillance ne concerne pas que les étudiants, une caméra filmait en continu le poste de travail d’une employée. S’ajoute le fait que les personnes filmées n’étaient pas correctement informées et que les images n’étaient pas assez sécurisées pour éviter un possible vol de données d’images.
Les contrats des professeurs et des personnels ne préviennent pas de ces caméras, présentes depuis presque 10 ans. L’école se justifie de ce dispositif en invoquant la sécurité, jugeant l’affaire sans importance.
1,5 million d’euros d’amende
L’école risque jusqu’à 1,5 million d’euros d’amende pour avoir conservé les images plus d’un mois. L’établissement doit mettre fin à la vidéosurveillance en continu et détruire les images stockées. La sécurité des données est aussi à revoir.
La Cnil rappelle que “seuls des circonstances exceptionnelles (établissements scolaires victimes d’actes de malveillance fréquents et répétés) justifient de filmer les élèves et enseignants en continu”.