Pendant ce temps-là, dans un univers parallèle.
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Et si une faille dans l’espace-temps nous avait amenés dans un monde où la société matriarcale écrase les droits des hommes, forcés de se battre pour lutter contre le sexisme et l’oppression qu’ils subissent au quotidien ? Et si les femmes imposaient à leurs homologues masculins l’interdiction d’éjaculer si ce n’est pour faire des bébés ?
Ça vous paraît absurde ? Pourtant, c’est ce qu’il se passe pour les femmes, en ce moment aux États-Unis : leurs droits sont menacés par des hommes blancs, cisgenres, élus à la tête du pays de l’oncle Sam. Seulement deux jours après la Women’s March, qui a réuni des millions de manifestants dans les rues de Washington et dans le monde entier, Donald Trump a signé son premier décret anti-IVG.
Le nouveau président des États-Unis a ainsi coupé le financement des organisations non-gouvernementales internationales qui défendent l’IVG dans le monde. La nouvelle a été diffusée dans les médias avec un cliché de presse sur lequel on voit le président apposer sa signature au texte dans le bureau Ovale, entouré de quelques-uns de ses conseillers, tous des hommes caucasiens.
Le collectif 52 (ou “Nous sommes 52“), français et féministe, s’est moqué de cette photo lourde de sens. Les membres du groupe ont partagé un faux article du Monde sur les réseaux sociaux, accompagné d’un photomontage (à l’origine il s’agit d’une photo de Barack Obama), et d’un faux titre : “Il est désormais interdit d’éjaculer hors procréation aux USA.”
Des hommes pour les gouverner toutes
Sur la fausse image de “Nous sommes 52”, Hillary Clinton soutenue par d’autres femmes a l’air de signer un document qui interdit, en gros, la masturbation masculine et qui n’autorise l’éjaculation que s’il est question de féconder un ovule. Contactée par Konbini, une porte-parole de l’association 52 nous explique que l’idée est née de façon totalement spontanée, au cours d’une discussion sur le groupe privé Facebook de l’association.
Elle ajoute aussi qu’il s’agit avant tout de pointer du doigt une absurdité universelle : ce sont des élus politiques absolument pas concernés par les grossesses et les accouchements, parce qu’ils possèdent le chromosome Y, qui prennent des décisions sur la façon dont une femme gère son propre corps.
De manière générale, les libertés et les droits des femmes sont constamment remis en questions par des hommes et pas seulement en Amérique. Rappelons qu’à l’Assemblée nationale française, 27 % des sièges sont occupés par des femmes, et il n’y a que 25 % de femmes au Sénat. Le collectif 52 est né il y a peu de temps et s’ouvre à toutes les femmes, avec une seule mission : faire entendre la voix des 52 % de la population française.