12 % des Européens sont tatoués, mais tous ne savent peut-être pas que les encres de tatouages contiennent des substances possiblement cancérigènes.
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De pratique taboue, voire stigmatisante, le tatouage est aujourd’hui devenu un acte commun, totalement démocratisé et même de plus en plus plébiscité. D’une vingtaine de boutiques en France dans les années 1980, c’est aujourd’hui pas moins de 4 000 salons qui ont fleuri dans l’Hexagone, un véritable business qui n’est probablement pas près de s’essouffler.
Si 7 millions de personnes sont tatouées en France, il semble que, parmi elles, très peu se posent cette question : “D’où vient l’encre de mon tatouage et que contient-elle réellement ?”
Des études qui tirent la sonnette d’alarme
Selon une étude de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), les encres utilisées pour tatouer contiennent certains composants qui pourraient être cancérigènes. Ces pigments épinglés par l’étude entrent pour certains dans la composition de produits textiles ou plastiques, de cartouches d’imprimante et même de peinture pour voitures. On y trouve également des résidus de charbon, de pétrole, de métaux lourds et des additifs.
Une autre étude, dévoilée le 12 septembre dernier dans la revue Scientific Reports, a conclu que les pigments contenus dans l’encre de certains tatouages terminaient dans les ganglions.
En effet, les chercheurs ont localisé du dioxyde de titane (un composant souvent utilisé dans les encres de tatouage) dans les ganglions lymphatiques, un organe important du système immunitaire, de personnes tatouées.
Malgré tout, aucune étude n’a permis d’établir un lien direct entre la pose d’un tatouage et un cancer.
Un point sur la loi
Si en France la législation est stricte, imposant les mêmes normes pour les encres de tatouage que pour les cosmétiques, il n’y a pour le moment aucune harmonisation européenne sur le sujet.
Seulement 7 pays européens sur 28 appliquent une législation en accord avec les principes de l’ECHA : la France, la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne, les Pays-Bas, la Slovénie et la Suède.
Pourtant, l’Agence européenne des produits chimiques affirme que des milliers de substances contenues dans les encres sont dangereuses et propose d’ailleurs d’appliquer des restrictions sur plus de 4 000 substances. Elle a soumis son projet à la Commission européenne qui doit donner son accord d’ici la fin de l’année 2018.