Originaire de Chicago, Juice WRLD vient de marquer durablement les esprits en plaçant son nouvel album Death Race For Love à la première place du Billboard avec 165 000 équivalents ventes sur sa première semaine. L’album comptabilise le chiffre assez impressionnant de 43 000 ventes véritables à l’ère du streaming tout-puissant. Le jeune rappeur de 20 ans avait déjà placé deux albums dans le Top 10 en 2018 : WRLD on Drugs, son projet commun avec Future, avait atteint la deuxième marche du podium alors que son premier album, Goodbye & Good Riddance, avait terminé à la huitième place.
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Le dernier album de rap à avoir atteint de tels scores était le très attendu Championships de Meek Mill. En 2019, tous genres confondus, Juice WRLD se place juste derrière Ariana Grande et son mastodonte Thank U aux 307 millions de streams.
Le résultat est énorme mais pas vraiment surprenant. Avec ce nouvel opus, l’ambition était différente, la réalisation plus élaborée et efficace à l’extrême. Pourtant, Juice WRLD a annoncé en interview chez Vulture qu’il l’avait écrit en moins de quatre jours, composant uniquement en improvisation.
Cette aptitude à la création automatique et instinctive est souvent dénoncée par les détracteurs de Juice WRLD et plus simplement de la nouvelle génération. Beaucoup pensent qu’il est impossible de faire de la bonne musique en la produisant aussi rapidement. Mais la musique n’est pas une science du temps. Une chanson ne sera pas forcément meilleure si on y passe des heures, des semaines ou même des années. La plupart des mélodies et des textes qui nous restent en tête toute la vie ont été composés en quelques minutes.
Sans aller dans l’extrême opposé, tout le génie de Juice WRLD réside dans une émotion retranscrite spontanément, sans artifice. Son travail est totalement intégré à une société où tout est instantané, où le monde entier est blasé, mélangeant dépression du quotidien, euphorie extrême et relations compliquées.
En parlant d’amour par petites touches impressionnistes, Juice WRLD rencontre le succès escompté car il touche directement les auditeurs sans filtre particulier. Il serait donc temps d’arrêter de le prendre pour un sous-Post Malone ou de le classer dans la musique “poubelle”. À son âge, sa marge de progression est presque infinie.
Il y a quelques mois, Juice WRLD était venu nous voir pour un freestyle exclusif sur “My Name Is” d’Eminem, un de ses modèles. Déjà à l’époque, sa science de l’improvisation faisait des merveilles.