Deux jours avant l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, une nouvelle règlementation protégeant le budget des centres prodiguant des avortements entrera en vigueur. Un timing ô combien symbolique !
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Les dernières grandes décisions politiques de Barack Obama ont été l’une des rares consolations à la série de mauvaises nouvelles de cette année. Le président, qui quittera ses fonctions en janvier, a réaffirmé le droit à l’avortement des Américaines, en signant un règlement qui empêchera les États de couper les financements des services hospitaliers offrant ce type de soin, notamment les centres du Planning familial américain.
Cette règle entrera en vigueur deux jours avant que Donald Trump ne prenne le pouvoir, d’après le journal britannique The Independent. Cette mesure retirera aux élus conservateurs la possibilité de supprimer les budgets des plannings familiaux pour des raisons politiques, en disposant que les financements publics ne pourront être retirés qu’à condition “qu’une inaptitude de ces centres à rendre les services proposées aux bénéficiaires soit démontrée de façon effective”.
Dans le cadre de cette règle, les fonds permettant de payer des traitements contraceptifs, des visites médicales, des tests de dépistage du VIH ou des cancers pour les bas revenus, pourront ainsi être préservés de la volonté de nuisance des conservateurs. Environ 85 % des citoyens ayant recours à ces services gratuits gagnent moins de 20 000 euros par an.
Offensive des Républicains
Le gouvernement fédéral subventionne le Planning familial américain à hauteur de 65 millions d’euros par an. Mais, contrairement à la croyance populaire, cet argent n’est pas dépensé pour financer des avortements, les patients devant eux-mêmes payer l’opération – d’ailleurs, seule la moitié des cliniques de cette organisation permettent d’avorter. Cependant, cela n’empêche pas les Républicains ultra-conservateurs de constamment cibler le Planning familial.
En effet, en septembre dernier, des dizaines d’États à majorité républicaine ont soutenu une loi visant à cesser toute subvention à l’organisme. Pendant ce temps-là, les opinions de Donald Trump sur l’avortement ont fait le yoyo. Dans ces dernières déclarations, il s’est dit opposé à un planning familial présent sur l’ensemble du territoire et souhaite que chaque État légifère à ce sujet.
Le président élu a également manifesté son intention de détricoter l’Obamacare. Néanmoins, cette règle sur l’avortement risque d’être difficile à abroger. Le procédé prendra très longtemps et devrait dissuader Donald Trump de s’y attaquer.
Karen Scott, du département de la Santé explique :
“Cette règle va renforcer l’accès à des services essentiels, comme les tests pour le cancer et la contraception pour les patients les plus vulnérables du pays. Le public a soutenu cette réforme. Celle-ci réaffirme que toute organisation capable de fournir ce type de service devrait recevoir des subventions. “
Grâce à cette réforme de dernière minute, les Américains et les Américaines pourraient maintenir leur droit à l’avortement et à une reproduction choisie.