La Chine en guerre contre le Japon… dans un jeu vidéo

La Chine en guerre contre le Japon… dans un jeu vidéo

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Je préfère Mario Kart.

Glorious Mission Online – Trailer

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Intimidation des voisins et propagande intérieure

Sauf que voilà, Glorious Mission, depuis son lancement en 2011, était non moins qu’un programme de simulation militaire. Utilisé pour former les nouvelles recrues, ce simulateur de combat proposait d’affronter des soldats américains pour monter en grade. Aujourd’hui, il connaît une sortie public à l’occasion du 86ème anniversaire de la fondation de l’Armée populaire de libération chinoise.
Développé en partenariat avec l’armée, Glorious Mission Online ne vise pas l’entertainment pur. Au contraire. Il fait partie d’une double stratégie couplant intimidation de Tokyo et propagande militariste. Il s’agit de ramener de jeunes chinois sous l’égide de l’armée en les sensibilisant à la nécessité de défendre leur patrie, les armes à la main si nécessaire.
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Glorious Mission Online – Gameplay

Chine : une puissance culturelle faible

Mais au-delà de ces notions, il semblerait que le pays cherche à changer son image en matière culturelle, très pauvre à l’étranger. Un article de Voltairenet.org annonçait en 2011 la tenue d’une réunion des 370 membres du Comité central du Parti communiste chinois.

Lors de ce meeting, l’importance accordée au rayonnement culturel de la Chine a été longuement débattue. “Le renouveau de la Nation chinoise doit s’accompagner de la prospérité culturelle de la Nation. Le PCC doit unir et conduire le peuple chinois de tous les groupes ethniques dans leur recherche d’accomplissement culturel en toute confiance”, stipulait une directive adoptée.

Il faut dire que la Chine part de presque rien. Son industrie cinématographique a véritablement décollé entre 2002 et 2011, atteignant un chiffre d’affaires de 1,5 milliards de dollars annuel. Pourtant, son rayonnement à l’étranger reste bien faible : le “soft power” des Etats-Unis représente 43% de l’industrie culturelle mondiale, tandis que celui de la Chine représente moins de 4%, selon les chiffres cités par un rapport de recherche sur le pouvoir culturel chinois cité par Chine-informations.com.

Les consoles de jeux vidéo à nouveau autorisées ?

À l’image de la sortie de Glorious Mission Online, le pays semble vouloir adopter une attitude moins répressive à l’égard des jeux vidéo et une ouverture à l’idée de porter la puissance de la Chine dans le domaine du soft power. Pas étonnant donc que Glorious Mission Online illustre depuis le 1er août cette tentative, entre un jeu vidéo somme toute ordinaire (proche par exemple d’un FPS comme Counter Strike) et un message politique et militariste assumé.

Il faut savoir que les jeux vidéo ont été interdits en Chine voilà 13 ans par les autorités, prétextant qu’ils posaient des problèmes à l’équilibre mental des jeunes. Jeudi 11 juillet, Forbes et le South China Morning Post ont révélé que le Premier ministre chinois, Li Kequiang, était tout près de mettre un terme à cette interdiction.

La Chine serait donc sur le point de réhabiliter les jeux vidéo pour mieux relancer son image culturelle à l’étranger.  Le problème ? L’omniprésence du pouvoir chinois, à la recherche d’un modèle culturel exportable, entre vieux réflexes totalitaires et ambitions internationales.

Après avoir été interdit de publication, l’auteur Han Han s’est épanché sur l’inertie culturelle du pays dans une tribune parue dans Courrier InternationalSelon lui, la Chine ne deviendra jamais une grande puissance culturelle tant qu’elle restera obsédée par son conservatisme.

La culture, ils la craignent, [nos dirigeants] la passent au crible, et ils ont le pouvoir de la contrôler. Dans ces conditions, comme ce pays pourrait-il devenir une grande puissance culturelle ? (…) La Constitution a beau prévoir que tout citoyen dispose de la liberté de publication, dans les faits il y a une loi dans notre pays qui stipule que les dirigeants ont toute latitude pour vous empêcher de publier.

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