J’ai goûté 15 cocktails en deux jours à la Paris Cocktail Week et voici mon bilan

J’ai goûté 15 cocktails en deux jours à la Paris Cocktail Week et voici mon bilan

Après trois éditions plus que réussies, la Paris Cocktail Week de cette année, sur le thème de la naturalité, a encore connu un franc succès.

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Les férus de cocktails et les curieux ont pu profiter de réductions sur les prix des boissons. Chacun des 75 bars a sélectionné deux créations spéciales à un prix inférieur de 30 % au prix classique et j’ai eu le plaisir de goûter certains d’entre eux.

Tout d’abord, il faut préciser que je n’ai pas bu que des cocktails alcoolisés et que l’alcool consommé n’a (presque) pas perturbé mon jugement. Le but de cette aventure était de découvrir des lieux stylés et des cocktails délicieux et innovants. Mon parcours s’est centré sur le cœur de Paris, où la concentration de bars à cocktails est très importante.

Quartier République

CopperBay : ambiance marine, carte pointue mais accessible

Le marathon des cocktails débute le mercredi soir dans un bar à cocktails (évidemment), le CopperBay – qui signifie “la baie du cuivre” –, dont l’emplacement est à la fois central mais à l’écart des grands boulevards, dans une petite rue près de la place de la République.

L’endroit est bondé, la lumière tamisée, les serveurs attentionnés mais les cocktails ne sont pour moi malheureusement pas à volonté. La décoration est chic, graphique, cuivrée, boisée et à tendance marine. Le lieu est spacieux et invite à la détente. On se sent bien dans ce navire avec un bar de voilier sous forme d’îlot.

La carte est pratique et élégante, sous forme de petit calepin, avec un cocktail par page. On y trouve pour chacun la description des saveurs, la petite histoire et la liste des ingrédients. Et tous donnent envie. Nous avons goûté le “Isla Pessione” avec du vermouth, du Martini, du fruit de la passion, du sorbet aux zestes de yuzu, des épices chai et du chinotto.

Nous avons aussi testé le cocktail “Orange Blossom” avec Perrier, sirop de bigardier, sorbet clémentine et baies de sansho, jus de gingembre, jus de citron, fleur d’oranger. Certaines créations sont présentées dans de jolis verres en céramique, garnis de feuilles et de petits fruits confits. Le snacking est aussi au rendez-vous et les prix sont abordables.

Pour découvrir cet endroit et naviguer de cocktail en cocktail, rendez-vous au 5, rue Bouchardon dans le 10e arrondissement de Paris. L’équipage de bartenders vous attend du mardi au samedi de 18 heures à 2 heures.

Quartier du Marais

La Candelaria : tapas délicieuses et cocktails originaux

La course aux trésors des cocktails reprend le jeudi soir et le premier arrêt s’effectue à La Candelaria, un bar à cocktails dissimulé derrière une mini taqueria, petit resto mexicain incontournable du Haut Marais. À l’arrière, l’endroit où l’on sirote les cocktails est une cave aux pierres apparentes bondée, où l’on entend parler toutes sortes de langues.

Nous goûtons un “Gallo de Oro” (avec du vermouth, du mezcal infusé au café, du triple sec, de la liqueur de cerise et du tonic.). L’autre cocktail, “Souvenir souverain”, a agi sur moi comme une madeleine de Proust liée à l’enfance. L’assemblage des ingrédients (Perrier, lait de cacahuète, purée de poire, menthe fraîche) fait l’effet d’une pâtisserie ou d’un cake réconfortant mais étonnamment rafraîchissant. Un breuvage régressif à souhait mais fin et équilibré.

Trois baristas passionnées sont derrière le comptoir, leur efficacité est impressionnante et elles n’ont, ce soir-là, absolument aucun répit.

L’entrée de La Candelaria se situe au 52, rue de Saintonge dans le 3e arrondissement. N’hésitez pas à vous enfoncer dans la taqueria pour découvrir le bar derrière une grande porte noire. Ouvert tous les jours sauf lundi, de 12 heures à 23 heures pour la taqueria et de 18 heures à 2 heures pour le bar.

Little Red Door : un speakeasy rétro et fascinant

On enchaîne ensuite avec Little Red Door, l’un des speakeasy les plus courus de la capitale, mais on ne vous jugera pas si vous ne le connaissez pas encore ! Ici, pas d’enseigne, juste une petite porte et un videur charmant. La file d’attente à l’entrée fait monter notre impatience mais on accède vite à l’intérieur et on découvre avec émerveillement une salle sombre, tout en hauteur, digne de l’époque de la prohibition. On s’installe alors sur la petite mezzanine.

La carte rouge qui présente les créations fait penser à un petit livre d’art. Les onze cocktails proposés ont été imaginés suivant onze courants architecturaux. La carte change tous les huit mois et la nouvelle devrait arriver en mars. Il vous reste donc deux mois pour profiter de celle-ci. Ce serait vraiment dommage de manquer ces petites œuvres tout en saveurs et en élégance.

Nous avons goûté les deux cocktails présentés pour Paris Cocktail Week. Mention spéciale à celui sans alcool, le “Virgin Carlotta” (avec Perrier, country shrub, jus de pomme frais et vinaigre de Banyuls). L’arrière-goût vinaigré et acidulé est des plus plaisants.

Nous avons également testé le “Fonctionnalisme”, le “Brutalisme”, ainsi que le “Baroque”. Louis, le bartender qui nous a conseillés et servis, est un passionné. Il nous a raconté, de façon cérémonielle mais plaisante, la composition et la fabrication des cocktails. Cet endroit est en tout point captivant, avec un décor distingué, un personnel dévoué et des cocktails conceptuels.

Pour pénétrer dans cet antre feutré à l’esprit new-yorkais, rendez-vous au 60, rue Charlot dans le 3e arrondissement. Tous les jours, de 18 heures à 2 heures (3 heures le vendredi et le samedi). Il y a parfois un peu d’attente.

(On dirait un vase avec un bouquet et non, il s’agit du cocktail “Brutalisme”, dont les fleurs ont été frites et ont un savoureux goût de beignet.)

(Le très graphique “Fonctionnalisme”, à base de tequila.)

Bisou

https://www.instagram.com/p/BeY43Khj8D-/?taken-by=romton88

Pour le troisième arrêt de cette tournée, nous nous arrêtons dans un petit bar du boulevard du Temple. Pas de carte de drinks chez Bisou. Dans ce bar à cocktails au nom aguicheur, les baristas composent les recettes en fonction des demandes des clients. Mon taux d’alcoolémie commençait à ce moment de la soirée à être élevé mais je n’ai pas pour autant été raisonnable.

Le cocktail qui m’a été servi contenait du gin, de l’absinthe, une touche d’acidité et une cherry. Un de mes amis a été plus aventureux et a demandé au barman de revisiter le classique Penicillin en remplaçant le bourbon par de la tequila, avec un topping au Mezcal au lieu du whisky tourbé. Le résultat a été à la hauteur de ses espérances. De plus, les quantités sont généreuses.

L’ambiance fait penser à un bar d’habitués, un bar de potes. Cela est peut-être dû à l’esprit très 90’s. Le cadre, avec néons roses et mur de bouteilles, détonne totalement des bars à cocktails à l’ambiance sombre et à la déco épurée. On adore également le papier peint flamants roses des toilettes. En été, la terrasse avec ses plantes suspendues est des plus agréables. Un endroit fort sympathique où l’on peut déguster des cocktails personnalisés en fonction de ses goûts et de ses envies du moment, et ça, c’est assez rare.

Pour aller goûter les cocktails de Bisou, il faut se rendre au 15, boulevard du Temple, dans le 3e arrondissement. Le lieu est ouvert tous les jours de 18 heures à 2 heures.

Le public, pendant la Paris Cocktail Week, n’est clairement pas le même qu’habituellement. On croise dans certains lieux chics des étudiants et des lycéens à la place des costumes-cravates des afterwork. Cet événement démocratise le cocktail, souvent considéré comme une boisson chère et de luxe, mais qui gagne à être choisie à la place de la traditionnelle pinte de blonde.

La mixité sociale n’est encore pas toujours au rendez-vous mais elle tend à l’être. Les nouveaux baristas ont envie de faire découvrir leurs créations et de partager leur passion. À Paris, le cocktail est de plus en plus tendance et de nouveaux lieux ouvrent. À vous de les découvrir !

Merci à Sirrine et Romain de m’avoir accompagnée dans ces pérégrinations et pour leurs avis avisés.