Alors que la sortie de son nouvel album Future Nostalgia était initialement prévue pour le 3 avril, Dua Lipa a récemment annoncé que ce dernier serait dévoilé dès aujourd’hui, vendredi 27 mars. Depuis le succès de son premier projet Dua Lipa, sorti en 2017, et de son titre “One Kiss” en collaboration avec Calvin Harris, la jeune chanteuse s’est imposée en tant qu’icône incontournable de la pop music d’aujourd’hui. Et elle a notamment remporté, l’année dernière, le Grammy de la meilleure nouvelle artiste.
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Le clip du single “Don’t Start Now”, dévoilé en novembre dernier, cumule actuellement 190 millions de vues sur YouTube, et Future Nostalgia était attendu avec impatience. Avec cet album magistral, Dua Lipa s’installe comme une reine de la pop music moderne. À l’occasion de cette sortie et alors qu’elle se produira en concert à l’AccorHotels Arena le 8 février 2021, la jeune artiste nous a parlé d’elle et de sa musique, de ses inspirations entre Blondie et Outkast, à son admiration pour Kendrick Lamar, en passant par son hobby pour la peinture.
Konbini | Ton album s’intitule Future Nostalgia, peux-tu expliquer le sens de ce titre ? Personnellement, es-tu plus futuriste ou nostalgique ?
Dua Lipa | Je dirais que je suis à moitié futuriste et à moitié nostalgique. Je voulais rassembler toutes les influences que j’ai reçues étant petite qui m’ont inspirée en grandissant, et leur donner un côté moderne. Je me suis dit que mon projet ne pouvait pas être Future Nostalgia s’il n’y avait pas une part égale des deux, de futurisme et de nostalgie.
Justement, quelles sont ces influences que tu as reçues étant petite ? Quelles sont tes inspirations musicales ?
Les influences musicales de mon enfance viennent majoritairement de la musique qu’écoutaient mes parents. Je dirais que le titre “Sing It Back” de Moloko est un de ceux qui m’ont le plus inspirée, je l’écoutais quand elle passait à la radio. J’adore également Jamiroquai que j’ai écouté en grandissant. Mes inspirations proviennent aussi d’un mix d’influences que j’ai reçues de Blondie, Outkast, Gwen Stefani, tout ça. Ce sont autant d’artistes qui m’ont inspirée pour réaliser cet album, et je les écoutais beaucoup en travaillant sur mon projet.
Dans le titre “Boys Will Be Boys”, tu parles du côté immature des hommes. Est-ce que c’est important pour toi de parler de ce type de problèmes ?
Je pense qu’une grande partie de ce que je fais consiste à donner de la voix aux choses auxquelles je crois, en plus de faire de la musique. L’égalité des sexes a toujours été une des choses que je défends le plus. Quand j’ai écrit “Boys Will Be Boys”, je voulais vraiment que la chanson soit retenue pour l’album, parce que c’est un aspect important de qui je suis. Je voulais que Future Nostalgia donne de la force aux femmes, pour montrer à ces dernières qu’on traverse toutes la même chose.
© Dua Lipa (DR)
Tes clips ont toujours une esthétique particulière. Comment décrirais-tu ton univers visuel ?
Je ne sais pas, je pense qu’il se réalise assez naturellement. Je veux que mes clips soient colorés et agréables à regarder, et qu’ils montrent une autre dimension de la chanson. J’aime créer deux sens différents à partir d’une chanson, un premier qui se comprend à l’écoute et un second qui se dévoile à travers l’univers de mes clips. C’est toujours fun quand il y a plusieurs dimensions qui t’amènent dans des mondes différents.
Est-ce qu’il y a de nouvelles choses que tu aimerais tester dans tes prochains clips ?
Au vu du contexte actuel, je cherche des idées originales, pour trouver des moyens intéressants de promouvoir mon album. C’est assez compliqué, comme on doit tous rester à la maison. Je pense que je vais essayer de faire des clips en dessins animés, jusqu’à ce que j’aie la possibilité de voyager à nouveau. Je pense que le plus important en ce moment, c’est la santé et la sécurité de tout le monde, je vais donc essayer de trouver un média différent pour exprimer mes chansons.
Avec qui as-tu réalisé ton nouvel album ? C’était comment de travailler avec ces gens ?
J’ai réalisé cet album grâce à tous mes amis qui m’ont donné de la confiance. Lorsque je travaillais sur mon premier album [ndlr : Dua Lipa], je cherchais encore avec qui je voulais travailler, comment j’aurais aimé travailler avec ces personnes, avec qui je souhaitais me connecter. Et j’ai travaillé avec beaucoup de gens. Cette fois-ci, j’avais déjà tissé des liens, et j’ai réalisé mon deuxième album avec des amis proches. C’était une équipe très fun et facile à vivre qui ne me mettait pas la pression. Je n’avais pas, par exemple, le sentiment de devoir leur prouver quelque chose, comme j’ai pu le ressentir autrefois. Quand je rencontrais des nouveaux producteurs ou compositeurs, j’avais l’impression de devoir prouver que je pouvais écrire et me débrouiller toute seule, parce que je pense qu’on considère que beaucoup d’artistes de pop en sont incapables. Cette fois, j’avais déjà défini ma place dans le studio, et je ressentais plus de confiance. C’était un processus assez nouveau pour moi.
Ton nouvel album est très personnel, donc ?
Oui, il est très personnel. J’ai écrit sur des choses sur lesquelles j’ai toujours voulu écrire. J’ai été inspirée également par des trucs joyeux.
© Dua Lipa (DR)
Que signifie pour toi être une pop star aujourd’hui ?
Je pense que ça veut dire parler de choses importantes pour soi à la radio, en plus d’en parler à travers la musique. Pouvoir défendre ses fans et ses auditeurs. Je pense qu’on a un grand devoir envers toutes les personnes qui nous font confiance. Je pense qu’il vaut mieux être franche que clean. Mais je ne me considère pas vraiment comme une pop star, ma vie à la maison est très banale.
En tant qu’artiste, comment vis-tu la situation actuelle ? Est-ce que la scène te manque ?
Oui, performer me manque beaucoup. C’est tellement excitant de créer tout un monde autour de la musique, et d’être capable de le présenter en live. Ma tournée a été reportée au vu de la situation actuelle, mais quand les choses se seront améliorées, je recommencerai, soyez prêts. On sait ce qu’on fait, et en ce moment on a un peu plus de temps pour rendre notre travail encore meilleur.
Plutôt scène ou studio ?
J’aime les deux. J’adore quand tout prend vie quand je suis sur scène, quand je suis en tournée. J’aime également les jours que je passe au studio. Je ne peux pas avoir l’un sans l’autre, ce sont des choses complémentaires pour moi.
Que fais-tu de ton temps libre à la maison en ce moment ?
Je peins, je lis, je regarde des séries. Je ne suis pas très douée en peinture, c’est plus quelque chose pour passer le temps. Pour les séries, j’aime bien les séries policières comme The Outsider. Je regarde aussi The Handmaid’s Tale, une dystopie assez dark.
Quand tu avais 13 ans, tu es allée voir Method Man and Redman en concert, et tu es aussi fan de Tupac. Quelle est ta relation avec le hip-hop ?
Quand j’ai déménagé au Kosovo à l’âge de 11 ans, tout le monde écoutait du hip-hop. C’est devenu une partie intégrante de ma vie. Les seuls artistes qui venaient au Kosovo étaient des rappeurs, comme Method Man and Redman, puis 50 Cent, Snoop Dogg. C’était la musique que j’écoutais tout le temps. J’aime beaucoup la manière qu’a le rap de raconter des histoires.
Y a-t-il un rappeur avec qui tu aimerais collaborer ?
Je suis très fan de Kendrick Lamar. J’aimerais beaucoup travailler avec lui.
Comment vois-tu ton avenir ? Que peut-on attendre de Dua Lipa pour la suite ?
Je continuerai à faire de la musique aussi longtemps que je pourrai, et je continuerai les tournées. Je souhaite toujours évoluer et gagner en maturité en tant qu’artiste, et perpétuellement trouver de nouveaux moyens de recréer la musique pop que j’ai écoutée en grandissant.
Un dernier mot pour la fin ?
Je suis très excitée que l’album sorte. Je voudrais remercier mes fans pour leur soutien. On traverse une période difficile, mais c’est important qu’on reste en sécurité et qu’on prenne soin les uns des autres. Quand le temps sera venu, j’espère qu’on se rassemblera à nouveau et qu’on célébrera.