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Enfin. Le DJ français Gesaffelstein est bel et bien de retour, six ans après son dernier projet Aleph. S’il s’est entre-temps consacré à la production – notamment sur le My Dear Melancholy de son nouveau collaborateur préféré The Weeknd, le musicien tricolore a mûrement préparé son come-back. Après des mois de teasing, d’excitation et/ou de déception après la mise en ligne des premiers singles, son nouvel album Hyperion est en ligne.
Si l’année dernière, Vald avait surpris tout son monde avec une pochette blanche quasi-immaculée pour Xeu, notre Gesa national offre lui le strict opposé cette année avec une cover entièrement noire. À l’image de son disque, qui tend toutefois vers quelque chose de plus accessible que ses précédentes productions. En témoignent les featuring, et les moments comme suspendus dans le temps offerts par les pistes “So Bad” et “Forever” – en compagnie respectivement du groupe pop californien HAIM, et du DJ The Hacker avec le duo canadien Electric Youth.
On connaissait déjà les trois singles “Reset”, “Lost in Fire” avec The Weeknd et “Blast Off” avec Pharrell Williams, ainsi que leurs clips. L’intro éponyme est un saut dans l’univers de Gesaffelstein, crescendo. S’en suit donc l’obscur titre “Reset”, et le morceau avec The Weeknd. Petite déception à l’écoute, celui-ci se révèle être davantage une greffe rejetée par le reste du projet qu’autre chose. On pourrait presque croire qu’on écoute un album du canadien, tant le style caractéristique du DJ s’efface au profit de la voix d’Abel Tesfaye.
Puis arrive “Ever Now”, sorte de gros interlude un poil paresseux, qui introduit surtout la collaboration avec Pharrell Williams. “Vortex” et “Memora” permettent de nous replonger dans l’esprit originelle de la musique de Gesaffelstein, avec toutefois un peu moins d’intensité que ce l’on a pu écouter par le passé. Le style a été épuré, presque dépouillé. Les neuf premiers morceaux s’enchaînent très rapidement, avant d’arriver sur le dernier track. Celui-ci, très théâtral, dure presque onze minutes, et offre un atterrissage tout en douceur à un disque qui ne décolle jamais vraiment. Au total, cela fait dix titres pour quarante minutes, soit son projet le moins conséquent.
On voit déjà venir les fans qui vont crier à l’escroquerie, dire que Mike Lévy – de son vrai nom – devient “mainstream”. Que les puristes ne trouveront pas cela assez techno à leur goût. Oui certes, mais Hyperion demeure une expérience musicale ultra-intéressante. L’ensemble s’avère plus aérien, subtil et léger, presque plus “digeste” – même si moins cohérent. Et rien que parce que c’est le grand retour de Gesaffelstein, on va se le passer en boucle toute la journée.