Cette année, le magazine Time a décerné son titre de “personnalité de l’année” à toutes celles et ceux qui ont brisé le silence pour dénoncer le harcèlement et les violences sexuelles.
À voir aussi sur Konbini
Décerné par Time, le titre de “personnalité de l’année 2017” a été attribué de façon collective à celles et ceux qui ont “brisé le silence”, dénoncé le harcèlement et les violences sexuelles, et lancé le mouvement #MeToo.
La couverture – dont la photographie est de Billy & Hells – met en avant cinq femmes de milieux différents qui ont eu le courage de parler du harcèlement sexuel, voire des violences dont elles ont été victimes. Elles succèdent à Donald Trump, désigné en 2016 et relégué cette année à la deuxième place, devant son homologue chinois, Xi Jinping.
Sur cette couv figurent ainsi Ashley Judd, l’une des premières à avoir dénoncé les agissements d’Harvey Weinstein au début du mois d’octobre, Taylor Swift qui a gagné en août le procès qu’elle avait intenté à un DJ qui l’avait agressée sexuellement, Isabel Pascual, une immigrante mexicaine et ouvrière agricole qui a raconté le harcèlement qu’elle avait subi, Adama Iwu, une lobbyiste qui a lancé une campagne de dénonciation du harcèlement sexuel en Californie, ainsi que Susan Fowler, une ancienne ingénieure informatique chez Uber qui a dénoncé la culture de harcèlement sexuel qui y était à l’œuvre, amenant à la démission du PDG.
Un silence brisé dans tous les milieux
Le dossier du magazine met à l’honneur la parole d’autres victimes, plus ou moins connues, qui ont brisé le silence, de Rose McGowan qui a été dans les premières (sinon la première) à dénoncer les agissements de Weinstein, à l’activiste Tarana Burke qui a théorisé “Me Too” et l’actrice Alyssa Milano qui a repris la formule et généré tout le mouvement sur les réseaux sociaux et dans les médias, en passant par Terry Crews, qui a porté plainte contre un “ponte de Hollywood” pour agression sexuelle en 2016.
.@rosemcgowan on why now is the time for anger #TIMEPOY https://t.co/T91eyi1sIR pic.twitter.com/YOYqzd0sym
— TIME (@TIME) 6 décembre 2017
Time explique son choix par l’ampleur du mouvement et son impact :
“Ces personnes qui ont brisé le silence ont initié une révolution de refus, rassemblant leurs forces jour après jour. Ne serait-ce que durant les deux derniers mois, leur colère collective a provoqué des résultats immédiats et choquants : presque chaque jour, des PDG ont été virés, des magnats renversés, des icônes discréditées. Dans certains cas, des poursuites judiciaires ont été lancées.
Encouragées par Ashley Judd, Rose McGowan et une armée d’autres accusateurs·trices célèbres, des femmes du monde entier ont commencé à dénoncer les comportements inappropriés, violents et parfois illégaux dont elles ont été victimes.”
Ce mouvement a commencé avec “des actes individuels de courage”, a expliqué Edward Felsenthal, rédacteur en chef du magazine. Il considère que “nous sommes au milieu du début de cette révolte”, dont nous ne pouvons encore prédire les suites et les conséquences :
“Le plus grand test de ce mouvement sera de voir dans quelle mesure il change la réalité des personnes, pour qui dire la vérité est tout simplement trop dangereux.”
Edward Felsenthal conclut :
“Parce qu’elles ont donné de la voix à des secrets connus, parce qu’elles ont déplacé des réseaux de murmures sur les réseaux sociaux, parce qu’elles nous ont tou·te·s poussé·e·s à arrêter d’accepter l’inacceptable, les personnes qui ont brisé le silence sont la personnalité de l’année 2017.”