Facebook n’a jamais été tendre avec les oeuvres d’art un peu trop osées. Mais lorsqu’une fausse utilisatrice du réseau social voit une de ses photos censurées alors qu’elle ne montre qu’un coude, l’histoire fait le tour de la Toile.
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Le 19 octobre dernier, le très respectable journal suisse La Tribune de Genève a vu son compte Facebook bloquer. La raison ? La mise en ligne d’une image représentant le tableau de Gustave Courbet L’Origine du Monde. On y voit, en plan serré, le sexe d’une femme. Que ce soit de l’art n’y change rien : l’entreprise californienne ne ménage pas ses efforts lorsque des visuels, touchant de près ou de loin à la pornographie, sont publiés sur son site.
En témoigne une photo postée par Theories of the Deep Understanding of Things, un site de “culture”. L’idée ? Tester les limites du réseau social. Et la réponse n’a pas tardé : censure instantanée de la part de Facebook qui n’a pas su faire la différence entre un coude et une paire de seins.
Et Theories of The Deep Understanding of Things d’ironiser dans un post Facebook :
“Voici les résultats des tests de vigilance Facebook : les modérateurs Facebook n’ont pas réussi à différencier un coude d’un dangereux, violent, sale et étrange sein. Aucune question [de la part du réseau social ] n’a été posée et le post a été retiré. Imaginez notre surprise.”
Ce n’est pas la première fois ni la dernière que les médias mêleront dans leurs articles Facebook à la censure. En février 2011, c’était un artiste danois qui en avait fait les frais, lui aussi en publiant sur son site une image du tableau de Gustave Courbet. Aussi, le réseau social n’a pas aimé que de jeunes mamans téléchargent des photos de leurs progénitures tétant leurs seins sur le réseau. Résultat, un groupe…Facebook avait été créé pour se battre contre cette injustice.
Selon l’Express, qui s’est intéressé à la question de la censure sur Facebook, tout serait question d’us et coutumes et de différences entre la France et les Etats-Unis. Le journal a interrogé Nicolas Poirier, responsable juridique du groupe Wikio :
“Ce qui en France, peut paraître bon enfant ou à la limite de l’érotisme est vite perçu comme pornographique outre-atlantique […] L’affaire Monica Levinsky, par exemple, n’aurait pas suscité le même tollé en France. C’est un bon exemple pour comprendre nos différences de mentalité.”
Facebook présente ses excuses
La vidéo ayant fait le tour du web, le Huffington Post britannique a contacté Facebook. Le réseau social s’est excusé :
La photo ne violait pas nos règles et nous l’avons donc restaurée. Nous avons fait une erreur et nous nous excusons à l’égard de la personne concernée.
En réponse, la page Facebook de Theories of the Deep Understanding of Things, à l’origine de toute cette histoire, a écrit le commentaire suivant :
C’est sympa de savoir qu’une grande exposition médiatique peut faire que Facebook soit plus raisonnable, et peut-être plus inquiet aussi. En quelque sorte, notre mission a été accomplie, même si le sujet le plus important, qui est la pathétique peur du corps humain et de la sexualité humaine, est loin d’être résolue.
Source : Huffington Post