Au printemps prochain, Tampax fera preuve de plus de transparence sur les composants de ses tampons.
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C’est pas trop tôt ! Après des mois de contestations en ligne, les consommatrices qui achètent ces produits sauront enfin de quoi sont constitués les tampons hygiéniques qu’elles achètent et utilisent tous les mois. Tampax, une des marques les plus populaires du marché, indiquera les éléments de composition de ses produits d’ici le printemps 2017, rapporte 20 Minutes, qui a contacté la société.
La bonne nouvelle est tombée aujourd’hui, lundi 23 janvier, et on la doit à la militante Mélanie Doerflinger. Cette dernière ne s’est pas contentée de manifester sa colère sur les réseaux sociaux : elle a passé près de deux ans à faire pression sur les fabricants pour qu’ils finissent par révéler la composition des tampons sur les emballages. Elle a réuni presque 250 000 signatures sur la pétition qu’elle a lancée sur Change.org, il y a quelques mois. Quand elle a appris la nouvelle, elle a préféré se montrer prudente. Elle se confie à 20 Minutes :
“J’attends de voir. Si c’est pour inscrire sur l’emballage la même information que celle qui figure sur la notice, à savoir trois ou quatre éléments de composition, c’est hautement insuffisant.”
En mai 2016, Tampax avait déjà fait l’effort de publier une vidéo dans laquelle l’entreprise dévoilait que leurs tampons étaient essentiellement constitués de rayonne et de coton, deux composants qui “ont tous deux un long historique d’utilisation sûre”, explique la marque sur son site. Les autres composants sont cités dans un tableau qui reste peu exhaustif, malgré tout.
Mettre fin au syndrome du choc toxique
Si la composition des tampons est aussi mystérieuse, c’est parce qu’elle présente des dangers pour les femmes qui y ont recours. Selon Libération, on a découvert que certains produits contenaient du désherbant (soit le genre de trucs qu’on préfère ne pas mettre à l’extérieur de son corps). Si Mélanie Doerflinger a décidé de faire parler l’entreprise Tampax sur ce sujet, c’est surtout à cause du syndrome du choc toxique (SCT), véritable problème sanitaire dont les médias commencent à parler mais qui reste méconnu du grand public.
Le SCT est un phénomène qui touche 1 % des femmes, porteuses d’une bactérie, le staphylocoque doré. Il est présent naturellement dans notre corps mais peut se révéler très dangereux lors de l’utilisation d’un tampon. Parfois mortel, ce syndrome a déjà mené à l’amputation de certaines malades.
Ce phénomème est en recrudescence depuis 2004, explique Le Monde, et inquiète fortement les médecins. En octobre 2016, le centre hospitalier universitaire de Lyon a lancé une collecte de tampons usagers afin d’étudier ce syndrome et d’expliquer sa renaissance récente.
L’affichage de la liste détaillée des éléments de fabrication des tampons sera une belle avancée pour un sujet qui est totalement délaissé. Les règles, de manière générale, continuent d’être un véritable tabou tant auprès des grandes institutions que des filles qui les vivent chaque mois.