Dans la dernière ligne droite qui nous sépare de l’élection présidentielle américaine, le staff du candidat républicain lui a supprimé son accès à Twitter.
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Cela revient un peu à enlever son hochet préféré à un enfant de quatre ans. Depuis le début de la campagne, Donald Trump a fait de Twitter son outil favori pour toucher directement son électorat et, dans une plus large mesure, pour garder l’attention médiatique focalisée sur sa campagne. On ne compte plus le nombre d’insultes, de provocations directes ou de retweets de groupes racistes dont regorge le compte @Realdonaldtrump.
Ce mode de communication impulsif, qui lui confère une grande liberté de parole, a largement contribué à développer son image d’homme peu recommandable, non présidentiable et dangereux. D’un autre côté, ses tweets sont tous porteurs d’une potentielle polémique et suscitent les réactions de l’ensemble de la sphère médiatique. Rue 89 a analysé en profondeur la rhétorique du candidat et il faut bien reconnaître qu’elle tient du génie et est extrêmement élaborée. Mais elle reste tout de même un danger potentiellement incontrôlable et dommageable pour l’image présidentielle du milliardaire. Voici un exemple parmi (tant) d’autres :
“Ariana Huffington [la créatrice du Huffington Post, ndlr] est repoussante à l’intérieur comme à l’extérieur. Je comprends parfaitement que son ex-mari ait pu la larguer pour un homme — il a fait le bon choix.”
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La fin des tweets explosifs
C’est pour cela que l’équipe de Donald Trump a tout bonnement décidé de lui couper son accès à son compte Twitter, pour les derniers jours de la campagne présidentielle. Une étude a démontré que les tweets du compte étaient de deux sortes : une partie publiée directement depuis le Samsung Galaxy du candidat et une autre par l’iPhone du staff de la campagne. Sans surprise, ceux venant du téléphone du milliardaire sont nettement plus agressifs et négatifs que ceux de ses collaborateurs, plus plats et informatifs. À présent, seuls les tweets émergeant des proches du candidat seront donc publiés, au risque de ternir le discours habituellement explosif et brutal du compte.
Selon le New York Times, ils lui auraient donc “finalement arraché le compte Twitter qu’il utilisait de manière si haute en couleur — et parfois contre-productive – pour s’en prendre à ses rivaux”.
Donald Trump semble se plier à ces nouvelles règles, conscient que la dernière ligne droite vers l’élection doit se jouer avec tact, d’autant que les sondages sont on ne peut plus serrés. Jeudi dernier, alors qu’il avait vue sur Air Force One (l’avion d’Obama) depuis son jet, il a ainsi demandé à une collaboratrice de tweeter : “Pourquoi fait-il campagne pour Hillary Clinton au lieu de créer des emplois et de réparer l’Obamacare ? Retourne au travail !”
Pour adoucir le message, la collaboratrice a rajouté “pour le peule américain”, ce à quoi Donald Trump n’a rien trouvé à redire.
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