Les Britanniques descendent dans la rue pour dénoncer les zones d’ombre de la guerre d’Irak

Les Britanniques descendent dans la rue pour dénoncer les zones d’ombre de la guerre d’Irak

La commission d’enquête Chilcot sur la guerre d’Irak doit livrer ses conclusions. L’ancien Premier ministre Tony Blair est, pour beaucoup, dans la ligne de mire.

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Alors que le rapport de la commission britannique d’enquête sur la guerre d’Irak est attendu, différents groupes de manifestants, parmi lesquels on retrouvait les organisations Stop The War et la Campagne pour le désarmement nucléaire, se sont retrouvés à Londres ce 6 juillet pour dénoncer les responsabilités de l’ancien gouvernement britannique dans la guerre d’Irak.

La guerre en Irak, qui a démarré deux ans après les attentats du 11 Septembre, était basée sur des liens supposés entre Saddam Hussein, l’ancien président du pays, et l’organisation terroriste al-Qaida. Les États-Unis et le Royaume-Uni, alors dirigés respectivement par George W. Bush et Tony Blair, avaient pris la tête d’une coalition internationale et justifié son intervention par la présence menaçante d’armes de destruction massive en Irak, ce qui n’a jamais été prouvé.

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Commandé en 2009, le rapport de la commission Chilcot, un document de 2,6 millions de mots censé déterminer la légalité de la guerre en Irak, doit être rendu public aujourd’hui. C’est pourquoi des milliers de personnes se sont rassemblées près du Parlement, dans le quartier londonien de Westminster. Les manifestants attendent de pied ferme les conclusions de l’enquête, dont un volet était destiné à établir si les soldats étaient suffisamment équipés pour le combat.

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Il aura fallu sept ans à la commission Chilcot pour rendre ses conclusions. Mis en suspens durant les élections générales britanniques en 2015, c’est finalement au lendemain du référendum sur le Brexit que sort son rapport. Les semaines qui viennent de passer n’ont effectivement pas été de tout repos. Le mouvement Stop The War est mené par le leader du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, qui a également travaillé avec la Campagne pour le désarmement nucléaire. Jeremy Corbyn avait été l’une des personnalités politiques importantes à avoir pris position contre la guerre en 2003. Il s’était notamment adressé à des milliers de personnes lors d’un rassemblement à Hyde Park et avait appelé à un vote au Parlement dans le but d’empêcher la guerre : “Je trouve ça profondément regrettable que le Premier ministre britannique puisse user de cette prérogative royale, de ce droit médiéval qu’est celui d’envoyer de jeunes hommes et de jeunes femmes à la mort pour combattre des civils et tuer des Irakiens”, avait-il alors asséné.

Les protestataires demandent notamment que l’ancien Premier ministre Tony Blair, accusé par beaucoup de crimes de guerre, tombe pleinement sous le coup de la justice et soit passible de prison. Certaines personnes craignent en effet que le rapport n’enterre des faits susceptibles d’incriminer des personnes qui ont occupé ou occupent encore des responsabilités politiques et gouvernementales.

Traduit de l’anglais par Erika Lombart

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