Les deux chanteurs ont été condamnés par la justice américaine pour avoir enfreint les droits d’auteurs du légendaire soulman et son titre “Got to give it up”. Un plagiat qui va leur coûter très cher.
Plagiat, inspiration, ou coïncidence ? La question se posait alors que le procès était en cours. L’affaire vient de trouver un dénouement ce mardi 10 mars : condamnés, Pharrell Williams et Robin Thicke ont bel et bien plagié un titre de Marvin Gaye pour leur morceau “Blurred Lines”. Vous savez, ce tube qui a tellement résonné en 2013 que même le plaisir de voir Emily Ratajkowski dans le clip s’est progressivement dissipé.
C’est à l’issue de deux jours de délibérations que le verdict du jury, composé de huit personnes, est tombé au tribunal de Los Angeles. Et ce après deux semaines de procès, et plusieurs sessions d’écoute de “Blurred Lines” de la part des (courageux) jurés. Un morceau qu’ils ont dû constamment comparer à la partition de “Got to give it up”, jouée par un pianiste professionnel.
Les instructions alors données au jury : comparer uniquement les mélodies des deux titres, sans se concentrer sur les arrangements de la version finale du morceau de Pharrell et Thicke. T.I., qui s’était joint à eux sur ce tube, n’a lui pas été condamné.
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7,4 millions de dollars
Ce plagiat va leur coûter cher, très cher. 7,4 millions de dollars, c’est la somme qu’ils devront verser aux héritiers du crooner, pour avoir enfreint les droits d’auteur de Marvin Gaye et son titre légendaire de 1977. Soit près de la moitié de ce que “Blurred Lines” leur avait rapporté – 16,5 millions de dollars (5 millions de dollars chacun si l’on déduit la somme perçue par la maison de disque).
À la lecture du verdict, au cours de laquelle les deux chanteurs n’étaient évidemment pas présents, des membres de la famille de Marvin Gaye ainsi que l’un de ses avocats ont versé des larmes. Un dénouement qualifié de “miracle” par Nona Gaye, fille de l’icône de la soul, qui s’est dite “émue”. Une émotion suscitée par le fait que le soulman, pilier du label Motown dans les années 60 et décédé en 1984 à l’âge de 44 ans, ne soit plus là pour porter plainte lui-même, toujours selon sa fille.
À travers un communiqué, Pharrell et Thicke se sont dit “déçus”. Ils pourraient faire appel de la décision. Du côté de l’interprète de “Happy”, qui doit l’être un peu moins maintenant, la somme reste tout de même moindre à côté des recettes du succès qu’il connaît depuis quelques années. Pour Robin Thicke, par contre, l’addition risque d’être un peu plus amère, lui qui depuis “Blurred Lines” est très vite redescendu pour sortir un album, Paula, passé complètement inaperçu.