Imaginée par le couple de créateurs de l’entreprise Mattel, Ruth et Elliot Handler, la célèbre poupée Barbie est née le 9 mars 1959. En 61 ans d’existence, elle n’a pas pris une ride, mais a subi quelques changements. Si Barbie a su traverser les époques, c’est grâce à sa quête de renouveau. À l’occasion donc du 61e anniversaire de la mythique poupée, revenons sur cinq moments forts de la vie fascinante de Barbie.
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Barbie, précurseuse du féminisme
À l’époque, l’idée d’une poupée adulte, autre que les poupons habituels des années 1960, était considérée comme absurde. Pourtant, la visionnaire et femme d’affaires américaine Ruth Handler, peinée de voir sa fille Barbara jouer uniquement avec des poupons, décide d’y remédier.
Si son fils, Ken (oui, comme le futur petit ami de Barbie), a quant à lui la possibilité d’étendre son imagination avec ses jouets (il peut être cow-boy, pompier et même médecin), la petite fille des années 1960, elle, est malheureusement réduite à des jeux centrés sur la maternité.
C’est pour toutes ces bonnes raisons que Ruth Handler décide de créer une poupée version adulte. Grâce à elle, les petites-filles peuvent s’imaginer dans le monde des grands. La promesse de Ruth est simple :
“L’idée que je me faisais de Barbie était qu’à travers la poupée, la petite-fille pouvait devenir qui elle voulait. Barbie a toujours incarné une femme qui a le choix.”
La démarche de Ruth Handler était donc une véritable révolution sur le marché. Malgré cela, les experts (majoritairement des hommes) destinaient Barbie à un flop total. Pourtant, présentée à New York au salon du jouet en 1959, la poupée fait l’unanimité et se vend à plus de 300 000 exemplaires, et ce dès la première année de sa commercialisation.
Un physique trop avantageux ?
Pour imaginer le physique de sa poupée Barbie, Ruth Handler trouve son inspiration dans un magazine allemand, et plus précisément dans la BD de celui-ci. Elle découvre Lily, une prostituée au métier qui ne colle pas vraiment avec l’objectif, surtout lorsqu’il est question de créer une poupée pour enfants. Mais Ruth Handler se servira donc du physique de Lily (mince, blonde, élancée) pour la conception de sa poupée.
© Mattel Inc
Bien évidemment, avec cette plastique parfaite en tout point, Barbie divise. Si les petites-filles peuvent se projeter et s’imaginer devenir autre chose qu’uniquement une maman, le physique trop avantageux de Barbie est sujet à d’innombrables critiques. Ce dernier va alors créer un énorme contraste entre les idées indépendantes de Barbie, et ses mensurations (trop) parfaites et inatteignables.
Alors, lorsque la société évolue, Barbie aussi. En plus de Ken apparu à la demande des enfants en 1961, Mattel a lancé la première poupée noire, en 1968. Entre-temps, en 1965, Mattel a également inventé la Barbie astronaute, deux ans avant la mission de Neil Armstrong sur la Lune (si l’on ne retrouve pas là un côté précurseur…). Mais c’est un effort encore bien trop mince pour consolider la crédibilité de la poupée.
Une sexualisation pas au goût de Barbie
Avec une poupée noire, un Ken et même une poupée chirurgienne, le début d’une diversité pointe le bout de son nez. Mais il est encore trop difficile pour les petites filles de se projeter à travers le physique unique et parfait de Barbie. En 1997, cette sexualisation de la poupée est explicitement affirmée dans l’énorme tube “Barbie Girl” du groupe scandinave, Aqua. Le clip vidéo, qui cumule à ce jour 712 millions de vues, met en scène les deux chanteurs principaux du groupe, Lene et René Dif, respectivement dans le rôle de Barbie et Ken.
Des paroles et une mise en scène qui utilisent la poupée en tant que sex-symbol. Une image évidemment peu appréciée par Mattel, et les fabricants de jouets en général. Suivent donc des poursuites judiciaires, mais en vain. Le groupe a gagné le procès au nom de la liberté d’expression, et le single “Barbie Girl” s’est au passage vendu à 8 millions d’exemplaires. Un procès engagé par Mattel dans le but de défendre l’image de Barbie, afin de supprimer son côté “bimbo”. Mais les ventes de la poupée sont toujours en chute libre.
En 2016, la poupée se diversifie
Pour rebondir et se diversifier, la famille des poupées Barbie s’agrandit. En 2016, Mattel lance le “Project Dawn” qui offrira (enfin) au monde du jouet de nouvelles têtes, grâce à la collection “Fashionista”. La poupée Barbie se décline donc en sept couleurs de peau différentes, ainsi que 24 styles de coiffure et 22 couleurs des yeux. Pour confirmer sa bonne volonté, Mattel propose également trois nouvelles morphologies : ronde, petite, et grande.
© Mattel Inc
C’est donc un énorme changement dans la vie de Barbie. Il faut dire aussi que la marque n’avait plus vraiment le choix, en vue de ses ventes en forte baisse. L’entreprise lance même en 2018 une collection basée sur des femmes inspirantes, où l’on retrouve par exemple Frida Kahlo ou encore Amelia Earhart.
Barbie, une poupée dans l’ère du temps
Difficile de résumer 61 années d’existence en quelques lignes, tant la vie de Barbie est riche. La poupée se décline désormais en plus de 200 modèles, avec un nombre incalculable de professions, en passant de pompier à ingénieur. La célèbre poupée Barbie se réinvente constamment, toujours en quête de renouveau et est en parfait accord avec l’époque actuelle.
© Mattel Inc “Role Models”
Une chose est sûre, Ruth Handler a révolutionné le monde du jouet, en offrant aux petites-filles la première poupée adulte des années 1960, et la possibilité de s’imaginer devenir qui elles veulent. Notre célèbre poupée Barbie fête donc ses 61 ans aujourd’hui, et elle n’est pas près de disparaître.